Terre-plein sur Sirois : « mûrement réfléchi »

La Ville de Rimouski n’a pas agi sur un coup de tête en aménageant un nouveau terre-plein dans le sens Nord-Sud, sur l’avenue Sirois.

C’est le message que souhaite lancer le conseiller municipal et membre du comité de circulation Grégory Thorez, alors que cet ouvrage vient tout juste d’être complété, séparant du même coup la cour Ouest de l’école Paul-Hubert et une des entrées menant au centre commercial Plaza Arthur-Buies.

Trois conseillers

Cette décision de la Ville vient conclure des efforts amorcés il y a plus de cinq ans par l’ex-conseiller Pierre Chassé, lequel l’a transmis à son successeur du district Terrasse Arthur-Buies, Karol Francis, en 2017. À la suite du départ de celui-ci en 2021, Réjean Savard a été le troisième conseiller à s’intéresser au dossier. À la décharge de monsieur Francis, on a perdu deux ans et demi en raison de la crise sanitaire qui empêchait notamment la consultation publique.

Le carrefour avenue Sirois/boulevard Arthur-Buies était problématique, aux yeux du conseil municipal, en raison d’une somme de situations attribuables au développement commercial et résidentiel du secteur. Il y a là une école secondaire en face d’un centre commercial, des restaurants à proximité, beaucoup de piétons, une sortie donnant accès à une autoroute et un dépanneur libre-service très achalandé. L’école Paul-Hubert a été construite bien avant qu’il y ait des édifices à logements et des commerces dans le secteur!

Moyen retenu vs objectifs

Pour le conseiller Thorez, qui est aussi chauffeur d’autobus dans son travail, il faut retenir que la grande priorité de cet exercice était d’améliorer la sécurité des piétons, dont les écoliers, pas de permettre aux automobilistes d’épargner une minute ou deux.

 « Le choix de recourir à un terre-plein séparant les deux côtés de l’avenue Sirois dans la partie haute avant d’arriver à Arthur-Buies a été fait en fonction des priorités retenues, parce que c’est le meilleur moyen d’y répondre. La dernière décision a été prise après maintes consultations publiques menées notamment avec l’aide d’un consultant spécialisé. Une mauvaise décision a été renversée auparavant, celle qui empêchait de virer à gauche sur Sirois depuis le panneau d’arrêt du boulevard Arthur-Buies Ouest. On avait aussi pensé à installer des feux de circulation parce que des citoyens l’avaient demandé, mais les feux de circulation procurent un faux sentiment de sécurité, quand encore beaucoup trop de gens ont tendance à accélérer sur un feu jaune, au lieu de ralentir », explique-t-il.

Un problème en particulier

« Un des principaux problèmes était la présence d’un accès par Sirois menant à un restaurant d’une chaîne bien connue situé sur Arthur-Buies. Cet établissement attire du monde, au point où le trafic refoule sur le boulevard Arthur-Buies. Le terre-plein empêche maintenant les gens d’y accéder directement par Sirois. Il permet de canaliser la circulation des élèves de l’école dans un cadre plus sécuritaire. Ils n’auront désormais pas le choix d’utiliser la traverse pour piétons. »

Pour ce qui est de la circulation des autobus, signale monsieur Thorez, on n’est pas en mesure de le dire tout de suite, mais le Centre de services scolaire des Phares a été impliqué dans la décision. « Comme un peu tout le monde, dont les citoyens, d’ailleurs. Donc, on peut penser qu’on sera en mesure de s’arranger, mais on n’a pas encore été capable de l’évaluer du côté des chauffeurs. On verra à l’usage, à partir de la rentrée. »

Un message

« Il y a quand même régulièrement des accidents, pas toujours graves, mais quand même, à l’angle de Sirois et d’Arthur-Buies. Des accrochages, ça peut être dangereux, même si on s’entend que c’est moins dangereux qu’un face-à-face. À travers tout ça, la priorité était et est la sécurité des piétons. S’il y a un message que j’aimerais lancer à vos lecteurs qui s’intéressent à la circulation, c’est que ces changements et d’autres ne sont pas décidés sur un coin de table par deux ou trois allumés. Ce dossier, ça fait un bout qu’on en parle, n’est-ce pas? Alors, je veux dire aux gens que ce sont des choses que nous prenons très au sérieux », conclut monsieur Thorez.

Zone de refuge

« Comme nous l’avions mentionné lors du processus de consultation publique mené en novembre 2020, le terre-plein permet d’offrir une zone de refuge pour les piétons au centre de l’avenue Sirois et la possibilité de traverser en deux temps. Aussi, il n’y a plus de file d’attente qui se rend jusqu’à l’avenue Sirois, ce qui améliore la fluidité de la circulation dans le secteur. L’option du terre-plein a été sélectionnée après une démarche de consultation au cours de laquelle plus de 500 personnes se sont exprimées via un sondage Web ou lors de la consultation publique qui s’est tenue à l’hôtel de ville », précise pour sa part Frédéric Savard, du Service des communications de la Ville.