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Harold Lebel: manifestation devant le palais

Encore plus difficile de dénoncer une personnalité publique
La manifestation d’un regroupement communautaire lors de la première journée du procès LeBel, sur les marches du palais de justice de Rimouski. (Photo journallesoir.ca Véronique Bossé)

Tandis que le procès de l’ancien député de Rimouski, Harold LeBel, débutait ce matin au palais de justice de Rimouski, un groupe s’est mobilisé en face du bâtiment pour une manifestation en soutien aux victimes d’agression à caractère sexuel.

Le regroupement était composé de personnes citoyennes d’organismes communautaires. Lors du passage du Journal Le Soir, la mobilisation se faisait dans le silence, tandis que ses participants et ses participantes brandissaient leur affiches à la vue des passants et des automobilistes.

« On trouvait ça vraiment important d’être là ce matin, dès le début du procès, pour montrer que nous sommes présentes et qu’on croit la victime », explique la co-responsable au secteur socio-politique du CALACS (Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) de l’Est du Bas-Saint-Laurent, Émilie Pelletier.

Jamais facile de dénoncer

S’il est certain que de dénoncer dans le cas d’une agression à caractère sexuel n’est jamais facile, il est d’autant plus difficile de le faire lorsque la personne dénoncée est une personnalité publique.

« Dans le cas d’une agression à caractère sexuel, ce n’est jamais facile de dénoncer. C’est quelque chose qui se passe dans l’intime : souvent on connait l’agresseur, c’est une personne qu’on connait dans 97 % des cas. Ce n’est jamais facile, on peut avoir peur des représailles, d’autant plutôt lorsqu’il s’agit d’une personnalité publique, tel qu’un élu, ça peut être d’autant plus difficile. »

Des chiffres évocateurs

Madame Pelletier ajoute que non seulement le mouvement de ce matin avait pour but de démontrer du soutien aux victimes, mais aussi de dénoncer le fonctionnement du système judiciaire actuel.

« Justement, dans le cas d’agressions à caractère sexuel, seulement 5 % des agressions sexuels sont dénoncés à la police. Parmi ce faible pourcentage, seulement trois plaintes sur milles se solde par une condamnation. Pour nous, c’est vraiment important de venir en soutien à la victime et de dénoncer le système judiciaire tel qu’il est aujourd’hui, parce qu’il y a encore tellement de mythes, de préjugés par rapport aux agressions à caractère sexuel. »

La responsabilité de tout le monde

Elle conclut sur le fait qu’une culture de consentement est un élément des plus importants pour notre société.

« On est ici aujourd’hui pour aussi briser la culture du silence et de se questionner à savoir ce que l’on veut comme société, pour aller vers une culture du consentement. C’est donc vraiment important que chacun et chacune se responsabilisent collectivement par rapport à ça. »

Le procès devant jury d’Harold LeBel, accusé d’agression sexuelle, s’entame aujourd’hui au palais de justice de Rimouski. L’ex-député péquiste a plaidé non coupable, le 16 février 2021, à l’accusation d’agression sexuelle à laquelle il fait face.

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