« Un récit invraisemblable » selon la défense
Les plaidoiries au procès d'Harold Lebel ont eu lieu mercredi au palais de justice de RimouskiDemandant au jury l’acquittement de son client, l’avocat d’Harold LeBel a qualifié de « récit invraisemblable » le témoignage de la plaignante durant ses plaidoiries mercredi matin.
Comme le rapporte Le Journal de Québec, il s’agit de la parole de la présumée victime contre celle de l’ex-député de Rimouski.
Pour Me Maxime Roy, le témoignage de la plaignante doit soulever le doute raisonnable chez les 14 jurés, qu’il a d’ailleurs longuement entretenus sur cette notion phare du système de justice.
« Au fond, la preuve, c’est M. LeBel et la plaignante. Si au terme de vos délibérations, et ça arrive, on se dit: “Je ne sais pas qui croire”, ce sera un signe que vous entretenez un doute et vous devrez revenir avec un verdict de non-culpabilité », a rappelé Me Roy.
Plusieurs doutes pour la défense
Dans son analyse du dossier, l’avocat a affirmé avoir décelé de nombreuses contradictions dans le témoignage de la plaignante. Même constat pour la défense sur la relation que la présumée victime et Harold LeBel ont continué d’entretenir après les faits. La jeune femme a confirmé en contre-interrogatoire avoir eu certains échanges ou contacts avec le député après les faits allégués.
« Je vais aller droit au but, j’estime que le récit de la plaignante quant à l’agression qu’elle relate est invraisemblable. Je connais Me [Jérôme] Simard (le procureur de la Couronne), c’est un très bon avocat. Mais une chose que j’ai apprise avec les années, c’est que le meilleur des avocats ne peut pas mener un bon contre-interrogatoire quand on est face à un accusé qui dit la vérité », a exposé Me Maxime Roy
Les excuses de Lebel
Dans sa plaidoirie, telle que rapporté par le Journal de Québec, la procureure de la Couronne, Me Manon Gaudreault, a invité le jury à se questionner sur les divergences entre le témoignage de l’accusé et divers éléments qui ont été présentés en preuve, comme son interrogatoire de police ou bien les échanges qu’il a eus avec la plaignante après les faits présumés.
« La version de l’accusé qui nie les contacts sexuels, est-ce que c’est compatible avec ses propres regrets et ses propres excuses? Est-ce que vous demandez pardon à ceux qui vous font des reproches injustifiés. On ne doit pas tomber dans les idées préconçues en disant qu’une personne agressée doit réagir de telle ou de telle manière. Elle a peur que ça soit pire si elle montre qu’elle ne dort pas. Elle se sait vulnérable face à cet homme qu’elle ne reconnait pas. Oui elle aurait pu aller dormir à l’hôtel, elle aurait pu réveiller son amie, mais ce n’est pas ça la question », a insisté Me Gaudreault
Pas de décision avant lundi prochain
Le juge Serge Francoeur présentera lundi ses directives au jury. 12 des 14 jurés seront séquestrés pour les délibérations qui mèneront au verdict.