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De Kiev à Rimouski (1er partie)

Alexandra Velitchenko et Sylvie Marier. (Photo: Journallesoir.ca, Véronique Bossé)

La famille monoparentale ukrainienne composée d’Alexandra Velitchenko et de ses deux enfants, Volodymyr, 16 ans, et Kateryna, 8 ans, est bel et bien arrivée à Rimouski tard cette nuit.

Ils résident tous les trois chez Sylvie Marier, le temps de se trouver un logement.

Malgré ce qu’elle a dû traverser, madame Velitchenko a tout de même accepté de livrer un témoignage au Journal, lors d’une entrevue en anglais. Les paroles rapportées par cette dernière dans cet article ont donc été traduites de l’anglais au français.

« Je voulais que mes enfants soient en sécurité »

Si Alexandra Velitchenko ne se décrit pas comme étant fluide en anglais, elle a tout de même réussi à décrire son parcours et ce qui la motive.

« C’est terrible ce qui arrive présentement dans mon pays et ma ville. Mes enfants et moi avons quitté Kiev à cause des bombes. Je voulais que mes enfants soient en sécurité, alors nous sommes allés dans les Carpates. Ensuite, nous sommes allés en Pologne, nous y avons retrouvé ma sœur et ses trois enfants. Nous ne voulions pas quitter l’Ukraine, mais nous avons dû le faire pour le bien de nos enfants. »

S’éloigner autant que possible de la guerre

« Nous sommes restés en Pologne pendant un mois, mais nous ne trouvions pas d’endroit où rester, alors nous sommes partis en direction de l’Allemagne. La guerre a commencé il y a un an, alors nous avons décidé que nous devions nous éloigner le plus possible de la guerre. »

« Nous avons commencé à appliquer pour un Visa lorsque nous étions en Pologne, mais nous avons dû attendre longtemps. C’est seulement grâce à l’aide de certaines personnes que nous avons reçu les documents nécessaires pour venir au Canada. Pendant un temps, nous ne savions pas si nous allions venir ici ou non, mais quand la situation s’est dégradée de nouveau à l’automne, on a pris la décision de s’en aller loin. »

Laisser sa vie derrière

Bien qu’il lui semblait évident de faire ce changement pour la sécurité de ses enfants, madame Velitchenko n’a pas pris cette décision de gaieté de cœur pour autant.

« Je ne peux pas expliquer comment je me sens. Je ne peux pas dire que je me sens bien, j’ai dû quitter mon père qui est resté à Kiev, mes amis aussi. J’ai laissé toute une vie derrière moi, mais j’ai des enfants et je dois faire ce qui est le mieux pour eux. »

Elle a également dû dire aurevoir à son chien et à son chat, qu’elle a laissé entre les mains de son ancien époux, le père de sa fille.

« Mes animaux ne sont malheureusement pas avec moi, parce qu’en partant, nous ne savions pas où nous allions, alors je n’ai pas pu les emmener. Au moins, j’ai pu les laissés entre les mains d’un homme bon qui prend bien soin d’eux. Comme ça, je ne m’inquiète pas. Je sais qu’ils vont bien. »

Des épreuves difficiles

Si rien n’est facile pour personne, Alexandra Velitchenko voit bien comment la situation affecte d’autant plus sa fille, qui est encore toute jeune.

« Ma fille est encore petite, alors elle ne comprend pas tout ce qui se passe. Elle veut retourner en Ukraine, dans son école, avec ses nombreux amis qu’elle s’est faits dans différents pays. Maintenant, elle est ici. Elle ne connaît personne, elle ne parle ni français ni anglais, alors c’est difficile pour elle.

Les épreuves ne sont pas plus évidentes pour son fils, mais au moins, elle sait qu’il comprend pourquoi ils ont dû quitter.

« Mon garçon est plus âgé, alors il comprend ce qui se passe en Ukraine et il a compris pourquoi nous devions venir ici. »

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