L’arrosage des entrées serait interdit
Un citoyen s’y oppose avec une pétition
Par 17.02.2023 17:00
La Ville de Rimouski s’apprête à modifier le règlement 1227-2021 sur diverses dispositions réglementaires en matière d’eau potable, afin notamment d’interdire dorénavant tout arrosage des entrées asphaltées.
C’est un avis de motion en ce sens qui a été déposé lors de la dernière assemblée des élus. Cette démarche risque de mécontenter certains citoyens, dont Jean-Claude Roy, du district Sacré-Cœur, qui a avisé le Journal Le Soir.
Monsieur Roy a amorcé des démarches pour s’opposer à ce projet et prévoyait lancer une pétition au moment de d’écrire ces lignes.
« Plan de fou »
Un avis de motion est l’étape qui précède l’adoption d’une résolution, afin de permettre à ceux qui ne sont pas d’accord de s’exprimer. C’est justement ce que Jean-Claude Roy a l’intention de faire.
« Un autre plan de fou de la Ville qui interdira le lavage de notre « driveway », même juste une fois par année. Avant l’adoption de ce futur règlement, cet arrosage était permis du 20 avril au 20 mai pour un nettoyage unique. Avec cette décision, à quoi ressembleront nos quartiers résidentiels et nos entrées de maison au premier chef? »
« Infantilisation »
« Ce que je ferai valoir, c’est le maintien du texte actuel à l’alinéa 1 de l’article 16, à savoir le lavage de l’aire de stationnement dans le cadre du ménage printanier, une fois par année, durant la période fixée. »
« Qu’on cesse d’infantiliser la population avec des caprices exubérants et sans crédibilité, une gestion de bouts de chandelle démontrant en somme que des agissements ou autres soubresauts bureaucratiques. Une entreprise pourrait faire chez-moi ce qu’on veut m’interdire de faire moi-même? Il suffit d’appliquer la réglementation actuelle plutôt que d’inférer un pseudo-gaspillage non documenté », lance monsieur Roy.
Compteurs d’eau
« Un projet pilote de compteurs d’eau est en vigueur depuis mai 2018 à Rimouski. Je me suis porté volontaire comme 380 autres et je n’ai jamais eu d’information de la Ville concernant les données recueillies. Cette étude devait servir à documenter la gestion de l’eau et à sensibiliser la population, dont on n’a jamais entendu parler. Si problème il y a, il aurait été plus avisé de munir les immeubles rimouskois de compteurs d’eau. »
« Il y a suffisamment de stationnement aux airs de dépotoirs dans la ville de Rimouski sans y ajouter/associer la volonté municipale pour y contribuer. Une ville propre commence chez-soi, face à la maison et dans sa rue; pourrait on en faire la promotion une fois par année plutôt que d’entraver la bonne foi de gens? », constate ce policier retraité.
Amendes augmentées
Le conseiller du district Saint-Robert, Jocelyn Pelletier, a déposé l’avis de motion.
« Ce règlement modifie le règlement 1227-2021 concernant l’utilisation de l’eau potable en provenance du réseau municipal de Rimouski, ainsi que le règlement 606-2011 concernant la tarification des biens et services, afin d’y apporter certaines précisions et modifications. Le règlement précise les heures d’arrosage permises, lors de la plantation d’une nouvelle pelouse en plaque ou d’une nouvelle plantation. »
« Le règlement retire la période au cours de laquelle il était permis, au printemps, d’effectuer le lavage des aires de stationnement et des trottoirs privés à l’aide d’eau potable. Le lavage sera dorénavant uniquement permis lors de travaux d’aménagement nécessitant un nettoyage à l’eau. Le règlement modifie les amendes applicables afin de les porter de à 175 $ dans le cas d’une personne physique et 350 $ dans les autres cas. Le règlement impose un tarif de 30 $, pour la délivrance d’un certificat d’autorisation d’arrosage », précise le conseiller Pelletier.
On a manqué d’eau
En entrevue avec Le Soir, Jocelyn Pelletier précise ses intentions : « Ça fait quelques années que je vois des citoyens nettoyer leurs entrées avec de l’eau potable en long et en large. Je n’aime pas ça, surtout que nous avons manqué d’eau potable ces dernières années, au point où on a dû faire des travaux majeurs. Je parle bien de l’eau potable. Sinon, il y a des alternatives. On peut toujours arroser avec des eaux usées. »
« Nous sommes en 2023 et je pense que personne n’a besoin d’être convaincu de la nécessité d’agir contre les changements climatiques. Cela faisait un certain temps que je souhaitais que ça se fasse et maintenant, je suis heureux que ce soit fait », assure monsieur Pelletier.
Aucune dépense pour la Ville
Le règlement prévoit également une disposition finale concernant son entrée en vigueur. Le règlement n’entraîne aucune dépense pour l’administration municipale.