Il y a 20 ans, Jean Charest triomphait

Ce vendredi 14 avril 2023 marque le 20^e anniversaire de l’accession au pouvoir de Jean Charest, un anniversaire que l’organisation du Parti libéral souhaite souligner en attendant son retour au pouvoir.

Le nouveau chef Jean Charest avait vaincu un Parti québécois dirigé par Bernard Landry qui venait de compléter deux mandats. Les libéraux avaient recueillis 45,9% des votes exprimés dans une élection où le taux de participation au vote avait été particulièrement élevé, à 70%. Le PQ avait reçu 33,2% du vote. Ce qui s’est traduit par 76 députés élus pour le PLQ, 45 pour le PQ et quatre pour l’Action démocratique.

Des personnes de l’entourage de l’ex-premier ministre veulent souligner cet anniversaire et ont proposé au Journal Le Soir une entrevue avec l’ex-maire de Rivière-du-Loup et ex-député-ministre, Jean D’Amour, toujours actif dans cette formation politique.

Renouveau

« Il y a 20 ans, le Parti libéral du Québec prenait le pouvoir. J’étais maire de Rivière-du-Loup et j’ose dire que ça a un peu changé ma vie. On avait un nouveau gouvernement qui arrivait avec des projets de développement pour des infrastructures et qui parlait de faire de la place aux régions. Je me suis retrouvé là-dedans. On était au sortir d’un gouvernement du Parti québécois qui était un peu usé. Ce fut un renouveau pour le Québec et j’ai été très heureux de contribuer à ça », témoigne Jean D’Amour, aujourd’hui membre du comité de relance du Parti libéral.

« J’étais un libéral et je connaissais monsieur Charest. On s’est parlé en 2003 et par la suite. Je crois que ça a été porteur pour la Ville de Rivière-du-Loup. Le Parti libéral de Jean Charest est le parti qui a traversé la crise financière. C’est la province du Canada qui s’en est le mieux sorti à l’époque. C’est le parti qui a créé le Fonds des générations, qui a fait en sorte de réaliser le Conseil de la fédération, qui a créé le Plan Nord et un paquet d’autres choses à partir de 2003 », mentionne-t-il aussi.

Jean D’Amour sur une photo à l’époque où il était ministre libéral. (Photo: Pierre Michaud-archives)

Monsieur D’Amour sera élu député en 2009 et deviendra ministre responsable de la région, notamment.

Pas de craintes

Jean D’Amour n’a pas de craintes pour l’avenir du Parti libéral, qui est relégué à l’opposition depuis 2018.

« Pas du tout. Il est normal qu’après une défaite électorale, un parti se remette en question. Le Parti québécois l’a fait, deux fois plutôt qu’une, et c’est normal qu’on se pose des questions nous aussi, qu’on se « rafermisse », qu’on se redéfinisse. Dans l’histoire du PLQ, c’est déjà arrivé, mais les gens l’oublient, mais en 1976, quand Robert Bourrassa a perdu le pouvoir, ça a été un moment très difficile pour le parti. En 2023, on vit un peu la même chose. On consulte nos membres et on fait le tour des régions. On va proposer un choix. On a le devoir de se redéfinir à travers un programme. »

Jean Charest dans son élément, lors de la campagne à la direction du Parti conservateur du Canada. (Photo: Facebook Jean Charest)

Le mieux placé pour prendre le pouvoir

« Un parti politique se doit d’évoluer. Le PLQ a toujours eu cette faculté. Le Parti libéral a 155 ans d’histoire. Ce n’est pas la première fois qu’on se retrouve dans une position difficile. Le PLQ a toujours été une source d’inspiration pour l’économie ainsi que sur le plan des grandes réformes. Historiquement, on est le parti de l’économie du Québec. On est le parti des familles et on est le parti des régions. Nous allons articuler tout ça autour d’un nouveau programme électoral, saupoudré des intentions d’un nouveau chef qui viendra probablement en 2024. Je suis très confiant. »

« Je pense que, oui, tout-à-fait, vraiment, le PLQ est le mieux placé pour prendre le pouvoir à la CAQ aux prochaines élections! À la condition, cependant, qu’on fasse nos devoirs. Il nous faudra un programme qui va toucher les Québécois, sur les plans de l’économie, de la famille, de l’environnement et sur le plan des finances publiques saines. Aujourd’hui, autant à Québec qu’à Ottawa, on s’endette. Le PLQ va proposer un programme intelligent qui va se coller à la réalité du Québec », affirme monsieur D’Amour.

L’autoroute 20 jusqu’à Rimouski

Ce dernier salue les efforts du comité du citoyen Pierre-Paul D’Anjou, qui travaille à mettre de la pression pour obtenir le prolongement de l’autoroute 20 de Notre-Dame-des-Neiges à Rimouski.

« Je félicite les efforts des Rimouskois, mais le gouvernement est pitoyable. Ces efforts sont légitimes. Quand nous avions privilégié la 85 plutôt que la 20, on n’avait pas la capacité financière de faire les deux. Chacun des projets totalisaient un milliard $ chacun environ. Il fallait y aller un après l’autre et rappelons-nous qu’à la mi-juillet 2015, j’avais dit qu’à partir du moment où on terminait le projet de la 85 en 2023-2024, autour de ça, qu’on recommencerait des travaux sur l’horizon de la 20. »

« Malheureusement, ce ne sera pas le cas. Malgré les engagements de François Legault, de réintégrer le projet une fois au pouvoir, il n’y aura pas de travaux là avant 2027 ou 2028. Encore là, il n’y a aucune annonce faite cette année quant à la programmation du ministère des Transports. Je crains que ce gouvernement n’ait aucune intention de réaliser la 20 vers Rimouski. Autant qu’il n’a pas l’intention de faire le troisième lien à Québec, de toute façon », se prononce Jean D’Amour.

Ce dernier répond par ailleurs « non » à savoir s’il envisage un retour à la politique comme candidat.