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Mésaventures et leçons d’une rock star

Rick Hughes célèbre 45 ans de musique… et 20 ans de sobriété
Rick Hughes (Photo: courtoisie)

Le chanteur de la formation musicale « heavy » québécoise Sword, Rick Hughes célèbre 45 ans de carrière musicale et apparaît pourtant solide… comme le rock!

Une des pièces les plus récentes de Sword: « I am in Kommand ».

Ce groupe qui s’inscrit notamment dans la lignée du célèbre Motorhead sera en spectacle à la salle Desjardins-TELUS de Rimouski le 29 avril, à 20 h.

Le leader du « band » a un nom de famille bien connu dans le milieu musical québécois et à Rimouski. Les amateurs de blues et de rock ont notamment un attachement particulier pour la chanteuse Loulou Hughes, qui a gravité autour de la « gang » du Café Saint-Louis. Entre autres, le guitariste Jean-Sébastien Chouinard, de Rimouski, a travaillé sur le dernier album de Loulou. Leur père est décédé prématurément, mais les parents, une Italienne et un Irlandais, étaient tous les deux musiciens.

Le groupe Sword. (Photo: courtoisie)

400 coups

Rick a fait les 400 coups depuis ses débuts. Il a chanté autour du monde avec Sword et des groupes mondialement connus, entre autres en tournée avec Motorhead. Il est le parfait exemple de l’artiste qui s’est pris en main par respect pour le public après ses « folies de jeunesse ». Il est fièrement sobre depuis 20 ans.

Deux chansons avec « Jean-Seb »

« J’ai justement parlé à Jean-Sébastien ce matin. Il s’occupe de l’album de Loulou et j’ai deux chansons sur cet album que j’ai écrites. J’ai été au studio (Tone Bender, de JS Chouinard), pour faire des « tracks ». Alors oui, je connais au moins un gars de Rimouski, en plus de Pierre Paradis (agent de promotion), qui est comme un frère pour moi. On sera à Rimouski le 29 avril et j’ai bien hâte. Sword c’est mon premier amour. J’ai la chance que l’on soit encore ensemble, tous les membres originaux », confie Rick depuis sa résidence de Mont Saint-Hilaire.

Les cinq membres de X-Large : Jean-Sébastien Chouinard, Julien Blais, Hugo Gosselin, Jean-Christophe Lebreux et Jean-François Blais. (Photo : archives Hugues Albert )

« Au début des années 1980, mon frère, qui joue des drums, et moi, qui jouait de la guitare et chantait, on s’est trouvés des « chums » pour former un « band ». Il y avait Mike Plant, un gars qu’on savait qu’il était excellent guitariste, qui en plus est gaucher, comme Tony Lommi de Black Sabbath, ce qui ajoute au spectacle. Ce sont toujours les mêmes membres dans le groupe, dont Mike, le bassiste Mike Larocque, mon frère Dan Hughes, aux drums. À propos, j’ai passé beaucoup de temps avec ma sœur à rappeler à tout le monde comment s’épelle notre nom. Pensez donc au dg Kent Hughes, du Canadien! »

Enfance difficile

« J’ai toujours joué du rock. Nous avons commencé nos vies un peu comme des rebelles, Dan et moi, car notre père est mort très jeune. J’avais huit ans; Dan en avait 10. On s’est donc débrouillé et on a frappé à des portes pour travailler et ramasser de l’argent pour la famille. Trois quatre ans plus tard, mon frère était sur la marché du travail; moi, quatre ou cinq ans après. Ce qui a fait en sorte qu’on s’est tenu avec des adultes qui écoutaient toutes sortes de musique. »

La moto demeure une passion. (Photo: courtoisie)

20 ans de sobriété « heureuse »

« Je dis à qui veut l’entendre que je viens de franchir le cap de 20 ans de sobriété et d’une vie heureuse. On s’en va dans la sobriété, d’habitude, parce qu’on se retrouve à 99% du temps dans une consommation malheureuse. Il faut en venir à comprendre qu’il faut arrêter ça. Un coup tu as cessé, il faut que tu apprennes à redevenir heureux. Donc, ça donne une sobriété heureuse! Pour me conserver en bonne forme, je fais attention à tout ce que je mange et tout ce que je bois. Pas en « malade » en lisant toutes les étiquettes, mais en me fiant à des aliments naturels. Je sais ce que je consomme quand je prends un fruit, un légume. À l’épicerie, je n’achète pas de sucre, pas de chips ni de boissons gazeuses », décrit ce sympathique artiste.

Eau et baklava

« Je bois… de l’eau. L’eau est bonne. Qu’est-ce que je veux dans ma loge? Très bonne question! Je veux de l’eau; pour les musiciens, il y a de tout. Des sandwiches, peut-être. Si j’avais une demande spéciale à faire, ce serait d’avoir pour un bouquet de fleurs, que je rapporterais à ma femme. Quand on me donne des fleurs, c’est ce que je fais. Non merci, pas de beigne. Peut-être un peu de sucreries de style baklava, mais c’est très sucré et après deux bouchées j’en ai assez. »

« Il arrive un moment, dans la vie, où si tu veux faire ce que tu aimes à fond : chanter, il faut que tu prennes soin de toi. Un chanteur, c’est un athlète. Le batteur aussi. Donc, tu pourrais faire la fête si tu es guitariste et être bon pareil, mais pas si tu es chanteur ou batteur, pas à notre âge. Si tu fais Malcolm dans AC-DC, tu peux être sur le party la veille, ça ne paraîtra pas. Ceux qui se doivent de dormir et d’être en forme pour honorer le prix du billet qu’il demande, ce sont le drummer et le chanteur. Le drummer il ne peut pas veiller avec le rythm guitar. Sinon, plus rien après trois ou quatre tunes. Vidé! », tranche celui qui prend un soin jaloux de sa forme physique.

Lunettes soleil à Pag

« Il y a tellement eu de bons rockers québécois dans la génération où j’ai grandi. Je pense à Michel Pagliaro, Plume Latraverse, Robert Charlebois, Offenbach, Nanette, Diane Dufresne. Le rock c’est solide, au Québec. Les années 70 et 80 ont été incroyables. Mes premiers coups de cœur ont été Robert Charlebois et en anglais, Elvis. Au Québec, je suis pris entre Charlebois et Pag. Pagliaro, je n’oublierai pas ses lunettes soleil. Ça c’est une rock star. Ça m’a marqué. J’veux des lunettes soleil à tv! Et je suis toujours sur les planches 45 ans plus tard, assagi et plus en forme que jamais », croit Rick Hughes.

Oublier les problèmes

« Je fais attention. Je ne me vois pas faire autre chose. Ça fait 45 ans que je fais ça. Si tu me demandes qu’est-ce que j’aime mieux entre jouer devant 50 ou 50 000 personnes, je n’en fais aucune distinction. Aucune! Le but reste le même : être bon pour que le public oublie ses problèmes et ait le sourire dans le visage toute la soirée. Les groupes qui reviennent et qui sont originaux ont réglé leurs problèmes. Ceux qui ont dû se reconstituer, c’est parce qu’ils n’ont pas bien vieilli, n’ont pas une bonne génétique ou ont tiré le diable par la queue pendant trop longtemps », déclare Rick Hughes.

Bravo Mick et Robert

« J’admire Mick Jagger. Je le vois en photo; je le vois comment il s’exprime, il fait attention à lui. Même chose pour Robert Plant, ma grande source d’inspiration. Il ne fume plus. Ils font attention et ne font aucun abus. Mon activité préférée, c’est la mise en forme. Je fais quatre journées de cardio par semaine. Je connais autant de gens qui n’ont pas de problème de consommation que l’inverse. Il y a des ragots, aussi, sur le monde du spectacle. Mon cœur de rocker, je l’entretiens en faisant de la moto et des bonnes œuvres. J’ai ma blonde. J’ai mes activités de randonnée.

Lemmy Kilmister et les cracheurs

Sword a donc côtoyé Motorhead. Rick s’est fait un ami avec l’icône du célèbre groupe, Lemmy Kilmister. Un artiste si célèbre dans le milieu que sa coupe de barbe a été surnommée « un Lemmy ». Rick a aussi connu une mésaventure avec des punks, au Royaume-Uni.

« Dans le coin d’Édimbourg, je crois. Les punks nous crachaient dessus. J’ai dit « « what the fuck»! C’est quoi ça? On a su que c’était la nouvelle mode. Quand les gens crachaient sur les musiciens, c’est parce qu’ils étaient contents! Je me suis mis une salopette. J’ai pris le micro et j’ai dit : chez nous, quand on est content du groupe, on crie, on applaudit, on danse. Mais on ne crache pas sur les gens, ça ne se fait pas. J’ai dit : surveillez le gars à côté de vous. S’il crache, réprimez-le. Sinon on s’en va. Finalement, le festival s’est poursuivi sous les applaudissements et les cris. »

Sous son aile

« Un moment donné, on part, on est en tournée. On se dit : c’est le « crowd » de Motor Head, ce n’est pas celui de Sword. Mais on a bonne presse en Angleterre, mon chum! La revue bible du métal en Angleterre commanditait la tournée. On a reçu cinq K sur cinq comme cote. On a été sur la première page quand on a sorti notre premier album avec les meilleurs albums au monde de 1986. On a joué avec Alice Cooper, notamment, aussi. Lemmy nous a pris sous son aile quand on est arrivés en Angleterre. On a fait une tournée de deux mois avec 26 shows en 30 jours en 1987 », relate enfin le leader de Sword.

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