Coupures chez Énergie et Rouge : une décision vivement déplorée
Réaction de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, section Est-du-QuébecTriste nouvelle dans le monde des médias, alors que Bell Canada Entreprises (BCE) a annoncé la suppression de 1 300 emplois, ce qui représente 3% de ses effectifs. Cette décision de l’empire médiatique frappe aussi l’Est-du-Québec puisque trois travailleurs des stations radiophoniques Rouge et Énergie de Rimouski seront remerciés, dont un journaliste.
Or, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), section Est-du-Québec, déplore vivement cette décision.
Cette compression de personnel est d’autant plus inacceptable que ces trois antennes comprennent 43 municipalités s’étirant sur 175 km. C’est donc dire que ces populations ne seront désormais couvertes que par un seul journaliste.
Pour le président de la FPJQ, Michaël Nguyen, « ces coupes démontrent une énième fois la nécessité d’adopter rapidement le projet de loi C-18 ».
« L’information régionale est essentielle à une saine démocratie, d’autant plus que les journalistes qui desservent ces secteurs couvrent des sujets qui, sans eux, passeraient sous le radar, poursuit-il. Il est crucial que le journalisme en région puisse prospérer pour le bien de la population. »
« Chaque suppression de poste de journaliste fragilise le droit du public à l’information, soutient, pour sa part, la présidente de la section Est-du-Québec de la FPJQ, Johanne Fournier. Dans une ère où les fausses nouvelles foisonnent, le journalisme en région est crucial pour la diffusion d’une information fiable et vérifiée. Nos populations méritent d’être informées et sont en droit d’obtenir une information de qualité, tout autant que celles des milieux urbains. L’information locale constitue un fil essentiel au développement des communautés. La FPJQ insiste : une information régionale diversifiée est essentielle à la démocratie. »
Une histoire qui se répète
En novembre 2021, la même entreprise avait supprimé l’un des trois postes de journalistes qui était principalement affecté à sa station Rouge d’Amqui, dont le mandat était de couvrir l’actualité de La Matapédia.
Cette MRC se retrouvait donc orpheline de journaliste pour la seule station de radio de son territoire. En 2017, Bell Media avait déjà aboli le seul poste de journaliste qui était basé à sa station d’Amqui pour réaffecter l’une des trois ressources de Rimouski à la couverture à distance de La Matapédia, ce qui constituait déjà une perte importante pour la région.
Précisons que les stations Énergie de Rimouski ainsi que Rouge de Rimouski et d’Amqui ont déjà compté sur une salle de nouvelles composée de cinq journalistes. C’est donc dire que 80% des effectifs journalistiques de ces stations ont disparu au cours des dernières années.