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Nouvelle de 19 h

Témoin d’une autre époque

Des installations de compagnies pétrolières à Rimouski-Est, il y a environ 50 ans.(photo: courtoisie)

Le débat autour de la sécurité entourant la présence du terminal pétrolier de Suncor à Rimouski-Est rappelle qu’il y a 50 ans, cette municipalité faisait l’envie des autres en raison de sa prospérité grâce à ses liens avec l’or noir.

Autre temps, autres mœurs! Pendant les années 1950 et 1960, les réservoirs des différents compagnies pétrolières situées à Rimouski-Est ne se comptaient pas par unités mais bien par dizaines, nous a fait remarquer récemment un lecteur intéressé à l’histoire et à l’environnement.

Ce que confirme un ex-maire de Rimouski-Est (1981-2001), Gilbert Saint-Laurent, aussi ex-employé d’une compagnie pétrolière.

« Non-seulement il y avait des oléoducs souterrains entre les réservoirs et les quais de Rimouski-Est, mais en plus, chaque compagnie avait son propre « pipeline », ses propres équipements employés. Aussi, il n’y avait pas que de l’essence dans les réservoirs, Selon les compagnies, il pouvait y avoir différentes formes de produits pétroliers, comme de l’huile à chauffage. Il y a dû y avoir beaucoup de travaux de décontamination à partir du moment où les réservoirs se sont faits plus rares, après les années 1970, alors que les compagnies rationalisaient leurs opérations », rappelle monsieur Saint-Laurent, maintenant âgé de 75 ans.

L’actuel réservoir de Suncor. (Photo: archives)

Les noms des compagnies Castel, Golden Eagle, Shell, BP, FINA, ESSO, Gulf et Texaco, entre autres, figuraient sur les grands réservoirs en question. Texaco a même déjà loué des bureaux dans l’édifice municipal.

Fuites

Les éventuelles fuites ne datent pas d’hier non plus. Gilbert Saint-Laurent se souvient avoir été témoin d’un incident qu’on avait d’abord nié mais qui s’est avéré être par la suite une fuite de 25 000 litres d’essence.

« Il faut être bien informé pour pouvoir réagir de nos jours, mais les gens étaient alertes à l’époque, aussi. Un citoyen percevait une odeur d’essence et il alertait aussitôt la municipalité. Il y aurait pu y avoir des catastrophes. C’est beaucoup mieux aujourd’hui, pour la prévention et la sécurité, avec les équipements technologiques qui permettent une meilleure surveillance. On a fait des pas de géant en matière de protection de l’environnement », constate monsieur Saint-Laurent.

Prospère… et bourgeoise!

Tandis que bien des résidents se préoccupent maintenant de la situation économique de leur district et que celui-ci est en pleine revitalisation, il semble que Rimouski-Est faisait des jaloux à une certaine époque. La municipalité apparaissait très prospère en raison de la présence des compagnies pétrolières, selon le Progrès du Golfe du 11 janvier 1968, qui aborde la question d’une éventuelle fusion avec Rimouski.

« Rimouski-Est vit bourgeoisement bien avec ses revenus, dont la grande partie   provient   des   compagnies   pétrolières   établies dans ses limites (constituant le terminus pétrolier du Bas Saint-   Laurent) et l’autre partie  de  la   présence  de l’aérogare, de la compagnie  Québecair  et  des  hôtels (…) sa population (2018  âmes) bénéficie  de  tous   les  services », y lit-on notamment.

Impensable de nos jours: Texaco louait ses espaces de bureau de la municipalité, dans l’hôtel de ville. (Photo: courtoisie)

Son taux de taxation était alors de 80 cents du 100 $ d’évaluation. La possibilité d’injecter 10 M$ au port de Rimouski-Est était dans l’air à cette époque. Un mémoire précisait que 400 navires y entraient annuellement. Des travaux étaient aussi nécessaires au port de Pointe-au-Père, utilisé par le traversier Le Manic.

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