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Chasse et pêche

« Le maître de nos forêts boréales », l’orignal, se porte très bien merci dans l’Est-du-Québec

Les densités d’orignaux; 35 000 bêtes avant chasse, tendent déjà vers des records de récolte dans les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie en 2019, lesquelles profitent pleinement des retombées économiques de ce gibier fétiche de l’Est du Québec. (Photo SÉPAQ)
Les densités d’orignaux; 35 000 bêtes avant chasse, tendent déjà vers des records de récolte dans les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie en 2019, lesquelles profitent pleinement des retombées économiques de ce gibier fétiche de l’Est du Québec. (Photo SÉPAQ)

En pleine saison de la chasse de l’orignal 2019, les statistiques de récolte du grand gibier fétiche de l’Est-du-Québec démontrent à ce jour que l’espèce ne s’est jamais aussi bien portée, tant dans les territoires libres que dans ceux sous gestion structurée comme les ZEC, réserves et pourvoiries.

Le roi de nos forêts, l’orignal, que le Département de biologie de l’Université Laval appelle « le maître de nos forêts boréales », affichait une densité de 35 000 têtes avant chasse. Dans certains de ces territoires structurés, comme dans la Réserve faunique de Rimouski, les concentrations d’orignaux peuvent atteindre les 34 bêtes aux 10 km2. En moyenne au Bas-Saint-Laurent, la densité est de 14 orignaux aux 10 km2.

En 2019, la Réserve faunique de Rimouski, sous gestion de la SÉPAQ, accueille 460 groupes de chasseurs qui proviennent de tous les coins de la province. C’est par la formule démocratique du tirage sort, que se fait l’attribution des zones de chasse, ce qui assure l’équité d’accès aux amateurs.

Et le succès de chasse est au rendez-vous dans la « Rimouski ». Ainsi, les chasseurs avec guide enregistrent un taux de succès de 100%, alors que ceux qui ne retiennent pas les services d’un guide obtiennent 80%. Les archers et les arbalétriers affichent 40% de succès, ce qui est qui est dans la moyenne pour ces engins. Les arcs et arbalètes exigent que les chasseurs soient placés sous la barre limite des 30 mètres de distance du grand gibier afin s’assurer une récolte propre est sans bavures du gibier ciblé. Les groupes qui repartent bredouilles de la Réserve Rimouski sont ceux qui sont trop sélectifs, en refusant de récolter femelle, veau et petit « buck ».

Environ de 1 500 orignaux ont été observés par les chasseurs depuis le 2 septembre dans ce territoire dont le cœur est le Lac Rimouski, à 90 minutes au sud-est du centre-ville. Après une pause du 15 au 25 octobre pour la chasse du petit gibier, une seconde vague de chasseurs d’orignaux occupera les 747 km2 de la réserve, jusqu’au 14 novembre.

Une « voisine » bien giboyeuse

Sur le territoire voisin, celui de « LA » ZEC orignal au Québec, la ZEC Bas-Saint-Laurent, la saison de chasse à l’arc et à l’arbalète a connu un très grand succès. Selon un bilan provisoire, quelque 1 300 archers et arbalétriers, ont prélevé un record de plus de 200 orignaux en neuf jours de chasse, entre le 28 septembre et le 6 octobre. À preuve que le cheptel de la ZEC-BSL augmente, le bilan de 2017 aux mêmes engins; arc et arbalète, a été de 176 orignaux, une année aussi permissive qu’il y a deux ans. En 2016 les archers et arbalétriers avaient prélevé 154 orignaux, aussi une année permissive qui donne le droit de récolte des trois segments du troupeau, mâle femelle et veau. En 2018, année restrictive, la récolte a été de 130 orignaux mâles.

Du 19 au 27 octobre, ce sera au tour des chasseurs avec arme à feu d’occuper les 1 017 km2 de la ZEC-BSL, où ils ont précédemment enregistré 1 719 caches, un record dans les annales de ce territoire giboyeux. Si la tendance se poursuit, la ZEC-BSL devrait enregistrer un autre record, celui du nombre de chasseurs d’orignaux qui pourrait atteindre le chiffre de 2 000 en 2019.

En 2018, lors de la chasse restrictive, la récolte totale de la saison avait été de 306 orignaux. En 2017, le record absolu a été de 548 mâles, femelles et veaux, et en 2015 et 2016, une récolte identique de 531 orignaux. La ZEC-BSL avait alors connu trois années de chasse permissive pour diminuer le cheptel de bêtes sur son territoire. Après la saison restrictive de 2018, une récolte de 600 orignaux serait donc possible en 2019, ce qui accentuerait davantage le statut de la ZEC-BSL comme « LA » ZEC orignal au Québec. Si bien sûr les conditions de récolte ou de chasse sont au rendez-vous.

Complet dans la
Réserve Duchénie
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Pour la première fois de son histoire de 42 ans, la Réserve faunique Duchénier, un territoire qui est devenu le symbole de la résistance contre les fermetures de villages, affiche « complet » pour la saison de chasse de l’orignal 2019.

« C’est la première année que tout est vendu. L’orignal est très populaire au Bas-Saint-Laurent, la demande est en hausse et notre taux de succès est très bon. Tous nos forfaits sont vendus », clame fièrement le président de « Duchénier », Mario Ross. Les 99 forfaits de chasse de groupe sont complets pour 2019, avec 10 groupes de plus qu’en 2018 où le taux de succès a été de 66% avec 59 orignaux prélevés pour 89 groupes », précise la secrétaire administrative Christine Mailloux. La densité est de 15 orignaux aux 10 km2.

Et la popularité de ce territoire ne va que s’accentuer. Un plan de modernisation de 10 M$ est en phase préparatoire en vue du grand chantier de 2020 et 2021. Quelque 23 chalets seront remplacés, deux seront rénovés et 4 – 5 chalets seront aménagés au Lac Touradi, et un vaste camping s’ajoutera à l’offre d’hébergement. La « Duchénier » a jusqu’au 31 décembre 2021 pour réaliser sa transformation majeure. À ces territoires, tout autant giboyeux, s’ajoutent la Pourvoirie LeChasseur, ainsi que les Pourvoiries Seigneuries Nicolas-Riou et du Lac Métis.

Au total de la récolte permissive de 2017, 4 554 orignaux auront été prélevés dans la Zone 2 Bas-Saint-Laurent. En Gaspésie, Zone 1, on a atteint 5 453 « trophées ». Des statistiques de récolte qui devraient connaître de nouveaux records en 2019, une année permissive, en autant que les conditions climatiques soient du côté des chasseurs.

Comme le disait un ex-biologiste responsable de la grande faune au Bas-Saint-Laurent, Jean Lamoureux : « La ressource orignal est abondante et disponible, mieux vaut en profiter ». La densité du troupeau augmente, mais les chasseurs jouent leur rôle de gestionnaire de la faune en maintenant l’équilibre de l’espèce. D’où l’importance de maintenir et de favoriser une relève pour le prélèvement régulier et soutenu du « maître de nos forêts boréales » pour en assurer la survie, loin des maladies et d’un surpeuplement qui minerait ses sources de nourriture. Le principe de l’alternance, de Forêts, Faune et Parcs Québec, protège la femelle orignal une année sur deux, ce qui favorise la croissance de l’espèce. L’économie des régions du Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie en dépend aussi – les chasseurs d’orignaux consacrent 25 M$ par an à la pratique de leurs activités – engendrant des retombées économiques de 1,6 MM $ au Québec, surtout en régions.

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