« L’idée du maire est faite! »
Une citoyenne rimouskoise se sent rabrouée à propos du projet d’usine d’asphalteUne citoyenne préoccupée par l’environnement, Patricia Posadas, critique l’attitude du maire de Rimouski, Marc Parent, qui refuse de revenir sur le dossier du projet d’usine de bitume.
La porte-parole du mouvement Prospérité sans Pétrole, habituellement très écoutée et respectée par les élus municipaux, s’est butée à une fin de non-recevoir, lundi.
Le projet de la compagnie Sintra, qui hante un comité de citoyens du chemin de Lausanne, consiste à installer une usine mobile de béton bitumineux dans la carrière située près de chez-eux, dans le district Sacré-Cœur. Ils craignent la pollution sous toutes ses formes, le trafic lourd et la dévaluation de leurs propriétés.
Ces citoyens en veulent au conseil municipal d’avoir autorisé le dépôt de ce projet à la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ), dont on attend les conclusions. Vérification faite, le comité est toujours actif mais se fait discret pour l’instant, et n’accepte toujours pas la décision ni le projet.
« Pas rassurée »
Mais revenons-en à lundi soir dernier.
« J’ai écouté et j’ai assisté aux interventions des citoyens du chemin Lausanne, ici, ces dernières semaines. J’ai aussi assisté à l’assemblée d’information organisée par la Ville. Tout ce que j’ai entendu de m’a pas vraiment rassurée… », a eu le temps de dire madame Posadas lors de la période de questions avant d’être interrompue par monsieur Parent :
« Vous comprendrez que nous estimons avoir répondu à toutes les questions sur ce sujet. Si vous nous posez des questions auxquelles nous avons déjà répondu, nous allons passer à la prochaine intervention. »
Nouvelle tentative
Changement d’avenue… madame Posadas tente une question sur un autre terrain: « Est-ce que le premier rôle d’un élu municipal est de représenter la volonté de ses citoyens au conseil municipal de sa Ville? C’est indiqué dans le Guide des élus municipaux. Êtes-vous sûrs que vous avez fait tout ce que vous pouviez? »
« Madame Posadas : nous avons déjà répondu à toutes les questions en lien avec l’usine. La firme concernée a le droit d’agir dans ce secteur. L’orientation du conseil demeure », dira encore monsieur Parent.
Le journal le soir a demandé à la principale intéressée si elle s’était sentie rabrouée. « Je voulais essayer de comprendre la situation après avoir entendu un élu dire quelque chose comme « il y a des citoyens qu’il faut protéger (montée des Saules, boulevard Saint-Germain), mais pour d’autres (chemin de Lausanne), ce n’est pas grave. » Ça m’a mis en colère. Y-a t-il des citoyens A et des citoyens B? Y-a-t-il des citoyens plus valables que d’autres? » s’interroge-t-elle, après avoir répondu par l’affirmative.
Pas à discuter
L’enseignante au Cégep de Rimouski poursuit : « Si on ne veut plus répondre, c’est que la décision du conseil est prise. L’attitude du conseil ne m’étonne pas. On n’évolue pas. On n’a pas non plus laissé parler les gens du chemin de Lausanne. Je me suis dit moi, ils vont peut-être m’écouter. C’est surtout le maire qui réagit. Les conseillers ne sont pas intervenus, comme d’habitude. »
« Je me suis sentie comme si on me disait : « il n’y a pas à discuter de cela! » Un autre conseil municipal aurait peut-être pris une position plus solidaire de ses citoyens, comme celui de Pointe-à-la-Croix. Monsieur le maire, son idée est faite et ce qui est inquiétant, c’est qu’il répète « ad nauseam » qu’il a les mains liées. C’est effroyable de dire cela. Il y a des marges de manœuvre et d’action pour les élus. Et il y a surtout une position morale à avoir, une position qu’on ne prend pas à Rimouski », tranche Patricia Posadas.