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Héritage 1: Québec accusé de faire la sourde oreille

Guillaume Legault, à droite, lors d’une intervention à l’Assemblée nationale. (Photo: courtoisie)

Une dizaine de membres du comité Sauvons l’Héritage se sont rendus à l’Assemblée Nationale afin d’y porter un important message pour l’avenir des régions de l’Est-du-Québec, ce matin.

Ils étaient accompagnés de représentantes et de représentantes de l’ensemble des formations politiques de l’opposition officielle à Québec, qui les appuient. « Cette mobilisation politique témoigne de l’urgence d’agir. Elle témoigne également du consensus établi quant au maintien de ce service de transport interrégional », croit le comité.

Rappel

En novembre 2020, le gouvernement du Québec prenait une décision jugée dévastatrice pour l’avenir nos régions.

« Empêtré dans une crise sans précédent des traversiers, pris au piège avec les déboires de la Société des Traversiers du Québec, le gouvernement a fait fausse route. Après près d’un an de travail et de négociations le gouvernement faisait volte-face et choisissait de mettre à sac l’avenir de l’Héritage 1, navire qu’il qualifiait alors cavalièrement, et sans aucune donnée fiable, de « bateau en fin de vie » », déplore le comité.

À la lumière des nouvelles données découlant d’un rapport d’expertise indépendant au sujet de l’état du navire, ces commentaires du gouvernement du Québec apparaissent aujourd’hui désuets, selon les membres du comité. « L’attitude actuelle du gouvernement du Québec dans ce dossier témoigne d’une vision à très courte vue du gouvernement de la CAQ », dit Guillaume Legault, porte-parole.

L’Héritage I (Photo: Site Internet, Compagnie de navigation des Basques)

Transport inter-régional

« La question du transport interrégional est au cœur des préoccupations des citoyennes et des citoyens de l’Est-du-Québec. Depuis plus d’un an, il est pratiquement impossible de passer une journée sans entendre parler d’un nouveau problème de transport qui touche les gens de chez-nous. Le gouvernement du Québec fait aujourd’hui la démonstration de son incompréhension des réalités et des préoccupations légitimes d’une partie significative de la population des régions du Québec avec ce dossier. On se sent abandonné ! » mentionne monsieur Legault.

Les ministres

Depuis le début de la saga des traversiers dans l’Est, ni la ministre Proulx, ministre responsable de la région du Bas Saint-Laurent, ni le ministre des Transports, François Bonnardel ne se sont rendus sur place « pour constater l’effet de leur négligence », affirme le comité.

« La population et les gens d’affaires sont désarmés face au laxisme de gouvernement, nous avons le sentiment qu’on nous traite comme des citoyens de seconde classe », soutient monsieur Legault.

Une première rencontre en décembre dernier devait permettre de trouver une issue à cette impasse. Au sortir de cette rencontre, le gouvernement du Québec annonçait plutôt son intention de rendre sa décision finale d’ici la fin du mois de janvier.

« Plus d’un mois après cette rencontre les citoyennes et les citoyens des Basques et de la Haute Côte- Nord méritent des réponses. L’opacité avec laquelle le gouvernement du Québec traite actuellement le dossier est inquiétante », mentionne Guillaume Legault.

L’avenir

« C’est non seulement l’avenir d’un navire, mais surtout celui de trois communautés fragilisées par des années de négligence gouvernementale en matière de développement économique et social dont il est question. Le gouvernement se doit de rapidement prendre la bonne décision qui s’impose dans le dossier et soutenir le maintien de ce service essentiel », rappelle le comité.

Devant l’incertitude quant à une décision gouvernementale de financer ou non les travaux nécessaires pour assurer la reprise du service de traversier entre Trois-Pistoles et Les Escoumins, des citoyennes et citoyens des Basques se rendent à Québec afin de porter leur message à l’Assemblée Nationale.

Sourde oreille

Après deux assemblées publiques, une campagne massive d’information citoyenne, un rassemblement populeux sur le quai de Trois-Pistoles, une pétition citoyenne, une marche dans la municipalité des Escoumins et plusieurs actions de visibilité, « il est temps pour le comité que le gouvernement cesse de faire la sourde oreille et qu’il réponde aux besoins de la population. »

« Il y a plusieurs enjeux qui touchent la question de la continuité du service de traversier entre Les Escoumins et Trois-Pistoles. Je suis préoccupé de l’impact économique et régional que nous perdrons sans cette traverse, mais aussi de la mobilisation de nos citoyens qui lancent un cri du coeur. L’Héritage 1 a toujours été un service fiable et important pour nos deux rives. Qu’est-ce que le gouvernement ne comprend pas ? » estime Martin Ouellet, député de René Lévesque.

Le gouvernement doit agir avec cohérence dans le dossier du développement régional et investir les sommes nécessaires au maintien de ce service. Il ne peut plus prétendre soutenir le développement régional alors qu’il met la hache dans un levier économique aussi majeur.

Grande manifestation

« Pour les prochaines étapes, on ne va pas se satisfaire d’une posture d’attente. Le gouvernement du Québec espérait que la mobilisation s’essouffle, mais c’est loin le contraire qui est en train de se produire. Ça donne un second souffle au travail qui est fait par des citoyens mobilisés. Nous organisons une grande marche de manifestation pour le 1er février, à Trois-Pistoles. Il reste quelques détails à ficeler pour la sécurité mais aussi, pour que ce soit sécuritaire et confortable malgré l’hiver », précise Guillaume Legault.

« On multiplie les contacts. On s’est rendu mercredi à l’assemblée des maires de la MRC des Basques. Les maires ont adopté une résolution unanime d’appui aux revendications de citoyens. Je pense qu’on pourra s’assurer que la pression vienne de toutes parts, pour que notre communauté soit de plus en plus soudée autour de cette question », conclut-il.

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