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Jean-Charles Lechasseur s’est fait montrer la porte

Le marguillier est «libéré» par l’archevêque
Jean-Charles Lechasseur (Photo journallesoir.ca)

Un des membres les plus dévoués du Conseil de la Fabrique Saint-Germain, qui gère la propriété de la cathédrale de Rimouski et du presbytère Saint-Germain, vient de se faire montrer la porte par l’archevêque de Rimouski, Denis Grondin.

C’est là le plus récent épisode d’une saga interminable entre un groupe qui veut conserver la vocation religieuse de la cathédrale tout en y ajoutant un volet communautaire, et l’Archevêché de Rimouski, qui a déjà fait connaître son intention de la désacraliser pour lui donner une toute autre vocation.

Jean-Charles Lechasseur a été élu une première fois pour trois ans, à la fin de 2016. Il était éligible à un autre mandat de trois ans, qu’il avait débuté, mais il a reçu récemment une lettre de monseigneur Grondin l’enjoignant de céder à sa place à une personne dont la nomination est imminente.

Pourquoi pendant la crise du coronavirus?

« Tant que l’archevêque n’avait pas désigné un successeur, je devais rester en fonction selon la loi des Fabriques. Il m’a signifié sa volonté de nommer quelqu’un d’autre sans m’offrir la possibilité d’être reconduit. Je n’étais pas surpris mais je me demande pourquoi ça a été fait dans la période de pandémie, où on devrait plutôt prendre un temps de pause. Mais nous sommes dans une position où le Diocèse nous a lui-même conduit, dans des procédures juridiques (NDLR : pour une question de juridiction sur la cathédrale) », déplore monsieur Lechasseur.

Décréter sans discuter

« On a vu aussi de nouvelles procédures déposées en février pour faire en sorte que tous les administrateurs de la Fabrique soient destitués. Comment peut-on se permettre d’agir de manière aussi questionnable? C’est là où j’en suis. On peut comprendre que l’Évêque a des droits mais il n’a jamais fait d’approches pour savoir si j’étais intéressé à continuer mon rôle. Tout ce qu’il a fait, c’est de décréter, en vertu de la loi des Fabriques, qu’il était dans son droit de nommer un tiers à ma place », explique aussi monsieur Lechasseur.

Bien inestimable

Est-ce la fin de son implication? « Non, pas du tout, je me dis qu’on a une responsabilité commune. On doit faire au mieux. Je considère que cette situation est très questionnable, vu le contexte de pandémie. Nos procureurs sont avisés de la situation. On ne doit pas être en guerre en période de pandémie., On doit trouver des façons d’agir au mieux pour la communauté. La cathédrale est un bien inestimable. »

« Il m’apparaît incontestable que les gens qui s’y intéressent ne doivent pas être tassés du revers de la main. Je comprends qu’il faut se plier à la démocratie. Un mandat de marguillier, ça ne s’octroie pas automatiquement, il faut le mériter par la confiance des paroissiens. L’Évêque a des pouvoirs mais encore faut-il qu’il en fasse bon usage », soutient Jean-Charles Lechasseur.

Nouvelle dynamique

Si le professeur d’histoire Pascal Gagnon s’implique dans le dossier de la cathédrale, tel qu’annoncé par le journal le soir mardi, monsieur Lechasseur pourrait contribuer aux efforts de sauvegarde, si une nouvelle dynamique s’installait.

« Je vais toujours rester impliqué pour sauver la cathédrale, de quelque façon que ce soit. Je crois que nous avons tous une responsabilité, comme citoyens, de s’intéresser et de s’investir dans sa sauvegarde. C’est un bien qui nous a été légué de nos ancêtres et on doit faire en sorte qu’il soit transmis aux générations suivantes. La cathédrale n’est pas qu’une affaire de religion. Il y a une triple vocation possible qu’on doit s’approprier sous différentes facettes, dans le respect de ce qu’elle représente. »

La cathédrale n’est plus chauffée

Le 20 janvier dernier, Jean-Charles Lechasseur se présentait au conseil municipal de Rimouski pour demander de l’aide afin d’avoir accès aux installations du centre culturel, où se trouvent les installations de chauffage de la cathédrale.

Les problèmes qu’il avait identifiés se sont empirés.

« Nous nous retrouvons maintenant avec deux problèmes : un de réparation de fournaise et un de conduite qui s’est rupturé. Depuis le 26 mars, la cathédrale n’a plus de chauffage. Par contre, cela ne met pas le bâtiment en péril, ni son orgue, car celui-ci peut supporter les températures au-dessus de zéro degré Celsius. Nous sommes chanceux qui se passe maintenant. »

Rappelons que la cathédrale de Rimouski est fermée depuis plus de cinq ans en raison de son état de décrépitude avancé.

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