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Une sixième Pâques sans la cathédrale

Une contre de Pâques: « La maison du Prince et La maison du gueux »
Puisque la cathédrale est fermée depuis six ans, ceux qui n’en ont jamais vu l’intérieur pourront le faire. (Photo: Pierre Michaud-archives)

Cette fin de semaine de Pâques est la sixième consécutive où les fidèles ne peuvent pas profiter d’une messe de Pâques à la cathédrale de Rimouski.

La cathédrale a été fermée en novembre 2014, en raison de son état de décrépitude avancée.

Depuis ce temps, de nombreux projets ont été proposés et évalués pour trouver une nouvelle vocation et la restaurer. Au fil de ces cinq ans et demi, la cathédrale a été au cœur de différents conflits, entre autres entre l’Archevêché et un groupe de citoyens voulant préserver sa vocation religieuse, tout en y ajoutant des activités socio-communautaires et socio-culturelles.

Un membre du regroupement les Amis de la cathédrale, Yvan Chouinard, a adressé un conte portant sur les événements entourant la cathédrale au journal le soir, afin qu’il soit partagé avec ses lecteurs.

Monsieur Chouinard s’est inspiré des démêlés entre L’Archevêché et des membres du Regroupement diocésain pour la sauvegarde de la cathédrale, dont un épisode récent rapporté par l’auteur de ces lignes -le congédiement d’un marguillier favorable à la restauration-pour son oeuvre, que voici.

« La maison du Prince et La maison du gueux »

« Un Prince, dans son imposant château, et de très haut perché, tenait très fort de ses deux mains une besace bien garnie. »

« « Sire! Regardez! Notre temple, par de l’eau infecte, est fissuré, il nous impose qu’en extrême urgence une réparation se fît. » Longtemps, et avec grande politesse, Son Altesse fut implorée, mais notre pauvre gueux ne reçut du Prince que des alibis. Ce furent là les seules réponses qu’on daigna enfin lui concéder. »

« Que d’insultes pour les siens devant ce temple maintenant décrépit. « Quoi, mon pauvre? C’est à Dieu qu’appartient ce mausolée, et moi, je suis votre Berger, soyez-moi humblement soumis. Ma décision est prise et maintenant je vais vous la dévoiler, cette bâtisse est trop grande pour vous, mes chères brebis. »

 Ses ancêtres

« Notre infortuné, jusqu’alors toujours obéissant, pieux et obligé, songea à ses ancêtres œuvrant jour et nuit sans un mince répit. Devant toutes ces années, ces décennies à parfaire cette beauté, lui, pourtant si doux, fit très grande rage de ce qu’il entendit. « En vérité je vous le dis, ces vieilles pierres sont condamnées, je ferai grand usage du bâton, si je ne suis pas sur le champ compris. » Le Prince, comme tant de fois dans l’histoire, et par tant d’autorité, espérait encore mater cette bande d’indolents, mais rien n’y fit. »

« Vous fûtes notre Maître, mais maintenant monsieur, comprenez, vous qui étiez berger, ce sont maintenant vos Brebis qui font régie. De ce que vous caressez de tous les écus de la besace si bien gardée, il n’y aura pour vous, rien, et pour les pierres, tout, mon cher ami. Notre Presbytère, notre Cathédrale et surtout notre magnifique Clocher, nos Aïeux, nos Grands-Parents et nos Parents les ont d’amour chéris. Le Temple du Gueux, il est à nous, il est pour nous et il sera réparé, pour notre Culte, pour notre Culture et pour notre Communauté. »

Yvan Chouinard

Le 9 avril 2020

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