Restaurateurs laissés pour compte
Alors que le gouvernement du Québec a statué pour la relance de la plupart des entreprises, celle des écoles primaires et pour la fin des contrôles routiers aux frontières régionales, il tarde à le faire pour le secteur de la restauration.
Celui-ci en aurait pourtant bien besoin, tout comme il aura besoin d’une aide financière, croit un vétéran de la restauration à Rimouski, Michel DeChamplain, de Presto Pizzeria.
Le restaurant a 53 ans d’histoire, alors que monsieur DeChamplain en est le propriétaire depuis 32 ans. Le 21 mars dernier, il interrompait ses activités en raison de la crise du coronavirus. Il les reprend demain (vendredi), à compter de 16 h, pour le service livraison et le service au comptoir seulement.
10 employés sur 20
« Nous mettons en place des mesures pour respecter les exigences du gouvernement. Dix employés recommencent à travailler sur les 20 que nous employons habituellement. D’être arrêté, ce n’est pas intéressant, particulièrement sur le plan financier. Nous avons toujours des coûts fixes à assumer. Les miens sont d’environ 8 000 $ par mois et je n’ai pas de loyer à payer », révèle-t-il.
« Personnellement, je n’ai pas de problème avec ça. Avec l’expérience, je n’en suis pas à ma première crise mais quand je pense aux plus jeunes, qui commencent dans le domaine, je m’inquiète pour eux. Il y a habituellement beaucoup de demande pour la livraison, chez-nous, et ça devrait bien reprendre. Ça reste un virus qui cause bien des problèmes », commente Michel DeChamplain.
Pas fini
« Heureusement, il y a un peu d’aide de la part des gouvernements qui vont en aider beaucoup (de restaurateurs) à passer au travers. Mais c’est sûr et certain que ceux qui ont des frais fixes comme les miens en plus des loyers, ce doit être difficile. Les mesures sont bonnes, mais ce n’est pas fini, là. On ne sait toujours pas quand et dans quelles conditions les restaurants pourront rouvrir complètement », confie le restaurateur d’expérience.
« Quelles seront ces exigences? Qu’arrivera-t-il des terrasses et des bars? On est vraiment dans l’incertitude. On aura beau avoir des subventions, mais ça ne viendra jamais combler toutes les pertes », poursuit-il.
Michel DeChamplain constate que sa situation est enviable par rapport à bien d’autres restaurateurs, si on voit venir la saison touristique.
Restaurants saisonniers
« Nous avons une clientèle locale bien établie, car nous sommes au centre de la ville de Rimouski, et ouverts à l’année, mais je me demande ce qui arrivera aux restaurants saisonniers qui sont riverains, au Bic, à Métis-sur-Mer, à Sainte-Luce et autres. L’achalandage va baisser, c’est sûr. Ce sera complètement différent. J’ai bien hâte de savoir ce que le gouvernement va nous demander comme exigences. »
« On s’en ressentira particulièrement dans les mois de juillet et d’août, pour ce qui est de la saison touristique », conclut monsieur DeChamplain.