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Les ressources intermédiaires manquent aussi de préposés

Kina Dionne. (Photo gracieuseté)

Il n’y a pas que le réseau public de santé et les CHSLD qui sont en manque de préposés aux bénéficiaires par les temps qui courent. La situation est aussi préoccupante dans les ressources intermédiaires du Bas-Saint-Laurent.

Les nouvelles primes annoncées par le gouvernement Legault sont appréciées, mais elles se doivent d’être permanentes. Il est devenu extrêmement difficile pour les propriétaires de ressources intermédiaires, financées à 100% par l’État, d’attirer et surtout conserver cette main-d’œuvre.

Le réseau des ressources intermédiaires a perdu 1 805 employés depuis le début de la crise au Québec. Au Bas-Saint-Laurent, il manque 58 préposés aux bénéficiaires dans les 47 ressources intermédiaires de la région. Vingt-huit de ces ressources sont destinées aux personnes âgées pour un total de 421 places.

Difficulté de recrutement

Pour la porte-parole régionale de l’Association des propriétaires de ressources intermédiaires, Kina Dionne, le recrutement des préposés était déjà difficile et le problème s’est accentué depuis le début de la pandémie. « Nous avons eu des désertions vers le système public et on ne peut pas leur en vouloir. Tout le monde a le droit d’avoir sa place au soleil. Nos ressources sont victimes d’une injustice importante. Les conditions de nos préposés sont moins intéressantes et le travail est colossal. Les ratios devraient être changés et le gouvernement l’admet », commente la propriétaire de la Maison Saint-Germain à Rimouski et du Pavillon Thérèse Lepage à Sainte-Luce.

Outre les conditions salariales, Mme Dionne estime que le travail des préposés doit être mieux reconnu et plus apprécié. C’est inacceptable qu’ils reçoivent 14-15 $ de l’heure pour ce qu’ils font. Il faut absolument que la prime de 4 $ de l’heure du gouvernement devienne permanente », clame-t-elle.

« On travaille beaucoup »

Même son de cloche du côté de la préposée aux bénéficiaires et responsable de l’embauche de ses collègues à la Maison Saint-Germain, Claude Petitpas. « On travaille beaucoup. Les salaires devraient être plus élevés. On fait le même travail que les préposés dans le réseau public de santé, et même plus, pour un salaire moindre. On distribue les médicaments après avoir suivi la formation requise pour le faire. Les préposés ont besoin d’être encouragés. Nous avons besoin d’eux, surtout en période de confinement. Les résidents veulent sortir. Il faut leur expliquer, les surveiller. On leur dit de ne pas lâcher », raconte celle qui se doit de rentrer sur le plancher pour aider ses collègues.

Confinement difficile

« Le confinement est très très difficile. On essaie de leur organiser des activités pour les déstresser et leur changer les idées », explique Mme Petitpas.

La crise de la COVID-19 aura permis de mettre en lumière toute l’importance du travail des préposés aux bénéficiaires, et du même coup, le sous-financement et les iniquités qui existent depuis des années, notamment en ressources intermédiaires.

L’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec (ARIHQ) soutient que le travail de préposé aux bénéficiaires est une vocation, mais il ne faut pas en abuser. Il faut récompenser à leur juste valeur ces personnes qui prennent soin des gens vulnérables.

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