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Des syndiqués décrètent l’état d’urgence en santé

Il manquerait de personnel pour 170 postes
Québec cherche encore du monde pour travailler dans le milieu de la santé. (Photo: journallesoir,Pierre Michaud-archives)

Une délégation syndicale est allée sonner l’alarme auprès des administrateurs du réseau régional de la santé, cet après-midi, au sujet du manque de personnel et du mauvais état des relations au plan des ressources humaines.

C’était l’assemblée régulière du conseil d’administration du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent, ce mercredi.

Métal du Golfe_VF

Le conseiller syndical Yanick Proulx et la présidente syndicale, Johanne Campagna, y sont intervenus au nom des membres du SCFP (Syndicat de la Fonction publique) qui représente le personnel paratechnique, des services auxiliaires et de métiers, incluant les préposés aux bénéficiaires, au Bas-Saint-Laurent, soit 2 200 syndiqués.

170 postes

Selon les évaluations syndicales, il manquerait en termes de personnel l’équivalent de 170 postes au sein des établissements du CISSS du Bas-Saint-Laurent.

« De juin à novembre 2019, des 521 postes affichés, plus du tiers n’ont pas encore été comblés. Parmi ceux-ci, 80% sont des postes de préposé au bénéficiaire (PAB) en CHSLD (centre hospitalier de soins de longue durée) », rappelle-t-il.

Rencontre d’urgence

« Nous réclamons d’urgence une rencontre avec la ministre de la Santé, Danielle McCann au sujet de la pénurie de main-d’œuvre », tranche monsieur Proulx, qui ajoute :

« Lors de l’entrée en vigueur de la nouvelle convention collective en début d’année, nous avions compris qu’il était convenu avec l’employeur que nous travaillerions ensemble à contrer la pénurie de main d’œuvre et à favoriser l’attractivité des postes. Nous constatons, à ce jour, un triste échec en ce sens. »

Pas du tout!

« Malgré le fait que nos administrateurs reconnaissent la pénurie de main-d’œuvre et disent qu’ils en sont tributaires, il y a des choses qui se passent au Bas-Saint-Laurent qui font qu’on n’améliore pas la situation « pantoute »! », affirme le conseiller syndical, en entrevue au journal le soir.

« Les postes ne trouvent pas preneur en raison d’une organisation déficiente du travail. On se retrouve avec des postes non attrayants, affichés sur plus d’un quart de travail et sans stabilité d’horaire et ce, malgré les commentaires répétés du syndicat à cet effet depuis plus de deux ans. Et en plus, l’employeur est intransigeant dans les relations de travail, alors qu’il devrait faire preuve de souplesse en situation de pénurie. Les jeunes travailleurs n’ont pas les mêmes priorités que la génération précédente et il faut en tenir compte », insiste monsieur Proulx.

Griefs en hausse

Alors qu’il y en avait autour de 150 en moyenne, par année, dans les trois années précédentes, le Syndicat dénombre 450 griefs en suspens sur la seule année 2019.

La formation de préposé au bénéficiaire est disponible en programme de formation professionnelle à Rimouski. Le salaire est de 22,35 $ mais il faut rendre la profession plus attrayante auprès des éventuels candidats.

Réaction

Le CISSS a réagit à notre demande d’entrevue en fin d’après-midi, dans les termes suivants.

« Madame Malo (Isabelle, directrice générale) a invité le SCFP à une rencontre pour échanger sur les stratégies soulevées. Je peux aussi vous dire que sur 841 postes de PAB au Bas-Saint-Laurent, 81 postes sont vacants. Ce qui représente 10% des postes. Également au cours des derniers mois, 17 postes ont été créés à la suite des investissements en soins à domicile annoncés par la ministre Blais. Finalement, le CISSS multiplie les efforts de recrutement : bourses de formation, alternance travail étude; partenariat avec les maisons d’enseignement, démarche de rehaussement des postes à venir à l’hiver et révision des exigences de postes, pour permettre à plusieurs étudiants de devenir préposé au bénéficiaire pendant leurs études. La rareté de personnel touche l’ensemble du Québec et le Bas-Saint-Laurent ne fait malheureusement pas exception », commente Ariane Doucet-Michaud, responsable des relations de presse.

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