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Les signaux clairs pour la reprise font défaut

Des commerces de la rue Saint-Germain Ouest à Rimouski. (Photo journallesoir.ca)

Les consommateurs sont prêts à contribuer à la relance de l’économie et les gens d’affaires affichent beaucoup de bonne volonté mais les signaux des paliers de gouvernement pour les encourager font défaut.

C’est ce que constate le directeur général de la Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette, Jonathan Laterreur, après presque deux semaines de réouverture des commerces, à Rimouski, en entrevue au journal le soir.

« Les consommateurs ne se bousculent pas, mais sont quand même présents. Les achats qu’ils effectuent laissent croire que la population se sent encore en confinement complet : la plupart des achats sont des achats de première nécessité. On voit encore surtout du monde dans les commerces d’alimentation et les pharmacies. Ça semble moins évident pour les autres secteurs commerciaux », dit monsieur Laterreur.

Pratique

« Les gens ont l’air dans un « mode » très pratique : on achète des bottes de pluie, des vêtements de travail, des gants. Je m’attends à une forte reprise dans le secteur du jardinage avec l’arrivée du beau temps. C’est une reprise marquée par le confinement. Pour tout ce qui est de l’ordre de la consommation d’agrément, il semble y avoir encore beaucoup trop d’incertitude », poursuit Jonathan Laterreur.

Cela porte à croire que les mesures d’encouragements à la reprise, tant de la part du gouvernement provincial, que du fédéral et même du municipal, ne sont pas assez fortes ou méconnues. Des intervenants demandent à la Ville un plan d’action pour appuyer localement la relance.

Commerçants

Et que disent les gens d’affaires?

« Le moral des entrepreneurs varie beaucoup d’un secteur à l’autre, dans le contexte de la crise du coronavirus. Il y en a pour qui c’est une opportunité, d’autres pour qui ce sont des difficultés. J’ai eu une rencontre avec des gens d’affaires concernant le tourisme et la restauration. Nous essayons de coordonner une rencontre plus importante pour avoir une image plus claire de la situation. Il y a beaucoup d’incertitude. Certains ne trouvent pas la porte de sortie », commente monsieur Laterreur.

Restauration

« Des restaurateurs se tirent très bien d’affaires. Ils ont mis sur pied des systèmes de commande qui fonctionnent très bien. Pour d’autres, ce n’est pas la même chose du tout. Je cherche une analyse plus fine de ce secteur. Pour certains d’entre eux, la gestion de la crise est plus dangereuse. Il n’y a pas assez d’actions concrètes. On attend des plans ou des coups de pouce de tous les paliers de gouvernement. Ce n’est pas la première fois qu’on lance des appels. On est un peu en retard à ce chapitre, comparé à ce que d’autres régions ont fait », soutient le directeur de la Chambre.

Allègements

Ce dernier est d’accord avec les demandes dévoilées hier par un leader du secteur des bars, Luc Pichette, à l’effet que le gouvernement devrait proposer un allègement des coûts des différents permis et aider financièrement les entreprises pour les coûts relatifs à l’application des mesures sanitaires.

« Je suis non-seulement favorable à ces mesures, mais je crois qu’il faut aller plus loin. Des entreprises avec plusieurs employés, ça représente beaucoup de masques de protection par jour et par heure. C’est une gestion qui entraîne des coûts énormes et il faut de l’aide, c’est sûr et certain. »

Pas normal

« Je considère qu’on n’est pas dans un mode de vie normal. On est dans une crise. Ce n’est comparable à rien de ce qu’on a connu. Mais il faut en réaliser la gravité. Ça veut dire qu’on ne peut pas penser à fonctionner comme en temps normal. Au plan de la santé c’est vraiment grave mais au plan des permis, on sait comment c’était avant, combien c’était laborieux et inadapté à la réalité actuelle. Ce sont des lois qui datent de la prohibition. En situation de crise, je m’excuse, mais il faudrait de l’aide. Une espèce de moratoire sur l’émission et les coûts des permis ferait l’affaire », estime-t-il.

Cela s’applique aux terrasses en général qui risquent d’ouvrir bientôt mais aussi aux activités comme le Terrasses urbaines.

Jonathan Laterreur (Photo: courtoisie)

Mettre de côté

« Ça fait partie des choses qu’on voudrait voir avec la Ville. Pour le provincial, soit le gouvernement envoie un chèque direct aux travailleurs du tourisme et de la restauration pour les dédommager, soit ou sinon il reconnaît que la situation est sans précédent et devient un facilitateur de commerce. Il faut des mesures plus que concrètes, des mesures vraiment solides. On pourrait mettre de côté la législation sur les permis pour tout le monde. »

« Les signaux ne sont pas assez clairs et cela a des répercussions importantes. Par exemple, le propriétaire de l’édifice du commerçant qui ne peut pas payer son loyer se retrouve avec le problème de son locataire », note enfin Jonathan Laterreur.

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