Un préfet et un maire ne veulent pas de chicane : demeurons solidaires!
Deux élus municipaux de la région estiment que la levée des contrôles routiers ne signifie pas la fin de la crise et qu’il faut maintenant vivre avec cette nouvelle réalité, dans le cadre de la crise du coronavirus.
Le maire de Mont-Joli, Martin Soucy, et le maire de Saint-Anaclet et préfet de la MRC Rimouski-Neigette, Francis Saint-Pierre, encouragent les citoyens mécontents à faire fi de la réouverture de la région, à faire preuve de résilience et à maintenir leurs bonnes habitudes sanitaires (distanciation, lavage des mains, isolement autant que possible).
« J’ai toujours eu pour dire qu’on ne doit pas s’entêter à se battre contre quelque chose qu’on ne contrôle pas. Vaut mieux ne pas aller contre ça, qu’on s’adapte et qu’on maintienne nos bonnes habitudes. C’est vrai qu’il y a des nouvelles encourageantes. Si on exclut la situation dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSALD), la courbe de contagion dans la population est aplatie. Mais il ne faut pas baisser la garde. Nous sommes tous dans le même bateau », croit monsieur Saint-Pierre.
Discipline
« Rien ne sera plus pareil et pour un bon bout de temps. On ne se reverra plus des choses comme par exemple des gens qui se bousculent dans les commerces. Mais c’est certain que les personnes âgées sont tannées d’être confinées; les enfants sont tannés aussi. Les gens d’affaires ont hâte qu’il se passe quelque chose, que ça redémarre. Compte tenu de tout cela, l’élément important pour que nous réussissions à passer au travers la crise, c’est la discipline. Il faut maintenir les mesures sanitaires », poursuit monsieur Saint-Pierre.
« Selon mes informations, il n’y a pas eu de course folle vers le Bas-Saint-Laurent à l’ouverture des contrôles routiers ce matin. Il y a un constat : le déconfinement régional. À partir de cela, faisons de notre mieux. Continuons d’être solidaire et de protéger nos personnes âgées. »
Bref, aussi bien faire avec, maintenant que les contrôles routiers. Selon lui, c’est un peu cet état d’esprit qui habitait les membres de la Table régionale des élus du Bas-Saint-Laurent, vendredi dernier, quand ils ont réagi à la confirmation du déconfinement régional.
On aurait pu…
« On aurait pu poser des gestes spectaculaires, plus électoralistes, ça aurait été facile de dire autre chose (NDLR : que la Santé publique autorisait la levée des contrôles et que c’est elle qui décide), mais ce ne sont pas les élus du Bas-Saint-Laurent qui prenaient la décision, c’est la Direction nationale de la Santé publique du Québec. Il n’y en avait pas d’option et on ne sait pas ce qui va se passer », soutient Francis Saint-Pierre.
Pas de chicane!
Ayant constaté lui-aussi la forte polarisation des opinions dans le public, il lance un appel au calme et au respect. « On est en train de démoniser ceux qui expriment une opinion contraire au courant général. On ne s’attaque plus aux opinions, on s’attaque aux individus alors que nous avons besoin de toujours plus de solidarité. »
Déception dans La Mitis
« Du point de vue local, on s’en remet à la décision de la direction de la Santé publique. Mes concitoyens de La Mitis sont un peu déçus : je crois qu’ils auraient aimé avoir une semaine de plus, au moins, pour la réouverture des commerces, des écoles et des garderies. Mais les gens de notre région ont une belle résilience. On a démontré à date de la solidarité, de la responsabilité et de la discipline, à Mont-Joli et dans La Mitis, par rapport aux consignes sanitaires et à la crise », dit d’abord le maire de Mont-Joli, Martin Soucy.
On se serre les coudes
« Il y a eu respect dans les consignes et c’est tout à notre honneur, mais il faut continuer le respect de ces consignes. Il y a eu de belles initiatives dans La Mitis. On se serre encore plus les coudes que d’habitude. Je m’en remets aussi à la Direction nationale de la Santé publique pour statuer sur la réouverture des bars et des restaurants. »
« On est rouverts, c’est une chose, mais la crise n’est pas finie. C’est un signal que la courbe a été aplatie mais il faut qu’on garde le contrôle. On ressentait un faux sentiment de confiance avec les barrages. C’était le danger de demeurer ouvert encore longtemps », ajoute monsieur Soucy.
Adolescents
« J’aimerais ajouter qu’il faudra penser aux adolescents dans notre relance. Je constate qu’ils ont été laissés de côté et qu’ils ne savent trop comment se comporter face à la crise. C’est une clientèle qui se sent un peu invulnérable et qui a besoin de repères, puisqu’on les a sortis de leurs écoles et de leurs cercles d’amis. De plus, ils sont aussi privés de leurs sports. S’ils transportent le virus, on aura des problèmes, notamment dans les milieux hospitaliers. Mais on est forts et on va passer au travers », conclut le maire de Mont-Joli.