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Québec ferait fausse route en réduisant les pulvérisations contre la tordeuse

Une tordeuse des bourgeons de l’épinette. (Photo archives MFFP)

Le Parti Québécois et ses députés de l’Est du Québec estiment que le gouvernement du Québec fait fausse route en réduisant la superficie traitée pour combattre l’épidémie de tordeuse de bourgeons de l’épinette cet été.

« Alors que le Québec s’apprêtait à débuter une année record en matière d’arrosage pour combattre l’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette, le député de Bonaventure et porte-parole du Parti Québécois en matière de forêts, Sylvain Roy, dénonce la décision du gouvernement de réduire à peau de chagrin la superficie traitée, et ce, en donnant des arguments à géométrie variable », indique un communiqué.

 Aux yeux de Sylvain Roy, les raisons qui ont mené à cette décision ne sont pas claires.

« Pendant que tous les intervenants du secteur forestier font des efforts, depuis des semaines, pour mettre en place des protocoles sanitaires visant à assurer la sécurité des travailleurs, question de pouvoir lancer avec succès la saison 2020 malgré la COVID‑19, la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies, la SOPFIM, a justifié la semaine dernière un arrêt complet de la lutte contre la tordeuse en invoquant, justement, ces questions de sécurité. »

« Explications boîteuses »

« Par la suite, le gouvernement a révisé sa position et annoncé que finalement, cette année, 17 % du territoire devant être traité à la base le serait, cette fois en brandissant un avis scientifique affirmant que l’arrosage peut se faire seulement une année sur deux. Ces explications me semblent boiteuses, c’est le moins qu’on puisse dire », a déclaré le député.

Lourdes conséquences

Celui-ci est plutôt d’avis que la décision se justifie davantage par un objectif de rationalisation des budgets.

« Ce faisant, 50 M$ de moins seront investis, cette année, dans la protection de notre patrimoine forestier. Cette compression budgétaire se traduira donc, à terme, par de lourdes conséquences pour les centaines de villes et de villages du Québec qui vivent de l’économie forestière, vu la progression constante de l’insecte », a-t-il analysé.

Étude non validée

« Autrement dit, après avoir réalisé que l’argument de la sécurité ne tenait pas la route, le gouvernement a tenté de justifier sa décision avec une étude scientifique, non validée par ailleurs. Mais l’ultime objectif, c’est d’effectuer des compressions dans la lutte contre la tordeuse », croit le PQ.

« Je demande au gouvernement de revenir sur cette décision. Les régions de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord ne peuvent pas se permettre de laisser l’épidémie détruire les forêts qui constituent le gagne-pain de milliers de familles », a conclu Sylvain Roy.

De 2009 à 2019, le nombre d’hectares de forêt québécoise touchés par la tordeuse a fait un bond phénoménal, passant de 321 146 à 9 608 488. Si la décision actuelle est maintenue, seuls 111 500 hectares seront traités cette année, soit à peine plus de 1 % du territoire en cause.

En résumé

  • Alors que l’épidémie de tordeuse ne cesse de progresser, le gouvernement veut freiner les efforts de lutte.
  • Évoquant tantôt la sécurité des travailleurs, tantôt un avis scientifique non validé, on comprend qu’en réalité, le gouvernement souhaite faire des compressions dans le secteur.
  • Pour plusieurs régions du Québec, l’industrie forestière est essentielle; elle fait vivre des milliers de familles.
  • La décision doit être renversée; il faut traiter toute la superficie prévue.
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