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Nouvelle de 18 h

«Le débat sur le référendum était trop émotif»

Louis Arsenault, président du Comité du non à Rimouski en 1980
Louis Arsenault (Photo: courtoisie)

Celui qui était président du Comité du non à Rimouski, lors du référendum du 20 mai 1980, Louis Arsenault, déplore qu’il n’a pas été possible, alors, de discuter sereinement des enjeux liés à l’éventuelle souveraineté du Québec.

C’est ce qui ressort notamment des souvenirs gentiment partagés par monsieur Arsenault, toujours en bonne santé et enthousiaste, pour un octogénaire ayant tant accompli dans sa vie. Ancien haut dirigeant de Québec-Téléphone, toujours actif dans la Garde côtière auxiliaire, musicien amateur et fondateur de la marina de Rimouski, entre autres, Louis Arsenault a aussi fait de la politique et ne s’est jamais assis sur ses lauriers. Voici donc la suite de notre reportage sur les 40 ans du premier référendum pour la souveraineté du Québec présenté hier soir, en compagnie du député actuel de Rimouski, Harold LeBel.

Un troisième texte suivra celui-ci, cette fois en compagnie de celui qui était alors le député péquiste de Rimouski, Alain Marcoux.

Unir ou désunir?

« Le Parti Québecois, une fois arrivé au pouvoir, nous avait dit qu’il unirait les Québécois et qu’ensuite, il ferait un référendum sur la souveraineté. Mais ce qui s’est plutôt produit, c’est que le débat était trop émotif et qu’il les a plutôt divisés. Ce débat n’aurait pas dû être partisan. Il a été trop émotif et cela a fait en sorte que c’était pratiquement impossible de s’asseoir avec quelqu’un pour le convaincre. C’est ce que je regrette, car nous avions beaucoup d’arguments à faire valoir pour maintenir le Canada uni », se souvient monsieur Arsenault.

En toute logique

« C’était un gros défi de mettre de l’avant le Comité du non. D’abord, non, c’est négatif, alors que oui, c’est une perception positive qui avantage le camp adverse en partant. On a donc préparé notre campagne en tentant de l’aligner vers un partage de l’information mais c’était trop émotif. On ne pouvait pas discuter en toute logique et rationnellement avec les tenants du oui. C’était très intransigeant du côté du oui. J’aurais aimé pouvoir échanger davantage, car la souveraineté présentait de l’incertitude et des problèmes très complexes, économiques notamment », commente encore monsieur Arsenault.

Sentiments mitigés

Étant la fois perdant (dans le comté, le seul qui a voté oui dans l’Est du Québec) mais gagnant sur le plan national, Louis Arsenault reconnaît que ses sentiments sur le résultat du référendum ont été mitigés. « Ça a été fatiguant et très exigeant; j’étais mal-à-l’aise. »

Indivisible

Quarante ans plus tard, il considère toujours que le Canada est indivisible. « Nos arguments pour le maintien de la fédération sont toujours valables. Nous sommes tous liés par notre histoire, qu’on le veuille ou non. On ne peut pas vivre éternellement en se remémorant la Conquête, les fermes incendiées le long du Saint-Laurent, les disputes de religion et les querelles entre Français et Anglais. Si le Québec était souverain, il aurait dû ériger des frontières et des frontières, ça veut dire se couper de ses voisins. Autochtones, Français ou Anglais de souche, nous sommes tous des éléments qui ont été et sont la base de la création de ce pays. Le Canada nous procure les autoroutes, la circulation maritime, la sécurité internationale, les postes et plein d’autres bénéfices, en plus d’être un pays grand et magnifique. »

Plus d’échanges

Après le référendum, Louis Arsenault a eu l’occasion de participer à une commission parlementaire itinérante sur l’avenir du pays. « On a constaté que les gens d’un village de pêche de la Nouvelle-Écosse et ceux d’un village agricole en Saskatchewan avaient plus de points en commun qu’on ne le croyait. Des programmes d’échanges culturels ont été créés. Je crois qu’il faut valoriser ce que nous avons en commun au lieu de penser à nos différences. Si J’ai un souhait pour l’avenir, c’est qu’il y ait plus de programmes d’échanges (ex : Katimavik) qui permettent aux Canadiens de mieux se connaître et s’apprécier. »

Le plus merveilleux pays

« C’est tellement beau le Canada! On a tellement des choses en commun. On peut toujours construire ensemble le plus merveilleux pays du monde », affirme-t-il enfin.

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