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Rétrospective 2020-mai: Virginie Proulx nie avoir dévoilé des informations confidentielles

Les autres élus semblent se rallier à la décision du conseil
Virginie Proulx et son collègue du district Saint-Robert, Jocelyn Pelletier. (Photos: Facebook)

En mai, la conseillère du Bic, Virginie Proulx, nie avoir dévoilé des informations confidentielles sur la Ville de Rimouski à des tiers, alors qu’elle vient d’être expulsée des réunions en comité plénier du conseil municipal.

La décision a été retenue à la suite d’un vote majoritaire et n’a donc pas été prise unanimement mais les conseillers interpellés par le journal le soir n’ont pas voulu identifier ceux qui ont voté contre et ceux qui ont voté pour, ni ce qu’a été leur propre vote. Au moment d’écrire ces lignes, le 29 décembre, madame Proulx n’avait toujours pas réintégré les réunions du conseil en comité plénier.

Le conseiller de Saint-Robert, Jocelyn Pelletier, a accepté de commenter et nous en dévoile un peu plus long sur le « pourquoi du comment ».

« Je trouve ça vraiment triste ce qui se passe et je le prends avec beaucoup d’émotion. En tant que membre du conseil municipal, je n’ai pas apprécié les attaques des derniers jours. J’en fais partie. Ce n’est pas une question de divergences d’opinion qui fait que madame Proulx a été expulsée. Elle a toujours pu s’exprimer et on lui a toujours donné la chance de le faire. On ne l’a jamais bloquée ni muselée. Ce n’est pas une question de démocratie, c’est une question de bris de confiance », affirme Jocelyn Pelletier.

Pas la volonté de tous

« On a l’assurance que des éléments confidentiels ont été dévoilés. Oui, c’est vrai que le vote n’a pas été unanime. Ce n’était pas la volonté de tout le monde, cette expulsion. De voter pour ou contre, j’étais très ambivalent car c’est une décision lourde de conséquences. On le savait, aussi. Le conseil n’est pas déchiré. On est plutôt uni plus que jamais. C’est une décision réfléchie mais moi-même, je n’étais pas certain du vote que j’allais prendre. Il y a eu un paquet d’accumulations qui nous ont menées à cette décision », soutient monsieur Pelletier.

« Je vais parler pour moi : je n’étais plus à l’aise de discuter de mes dossiers avec madame Proulx autour de la table, parce que j’avais peur que des personnes que je connais apprennent comment j’ai voté sur des dossiers importants. Il faut parfois agir dans l’intérêt de la Ville et non dans celui de nos connaissances. Quand je donne une opinion, je veux que ça reste confidentiel », conclut-il.

Version de madame Proulx

« La réalité, ce n’est pas ça (NDLR : qu’elle n’aurait pas respecté la confidentialité). Le conseil municipal a mis la main sur un échange de courriel privé entre un citoyen et moi. Ce citoyen me partageait ses inquiétudes par rapport à la démocratie dans notre conseil municipal. Je lui ai dit que je partageais ses inquiétudes pour plusieurs raisons mais je n’ai pas fourni ces raisons. Je peux cependant vous les dévoiler : le conseil municipal est comme un parti unique », répond madame Proulx.

«Le maire cafouille»

« Il n’y a pas d’opposition à l’extérieur du comité plénier, là où on peut avoir des débats. Mais à l’extérieur de ça, il n’y a aucune sortie publique admise de la part des élus. Si les élus s’expriment dans les médias, ils vont subir les foudres du conseil. Je le sais, je l’ai vécu plusieurs fois. Il y a un cafouillage du maire dans bien des dossiers. Il fait des sorties sans consulter le conseil municipal. Il y a des citoyens qui se plaignent du traitement qu’on leur accorde. Il y a des mémoires déposés, sans réponse; il y a des questions qui sont posées, sans réponse », continue madame Proulx.

« Je dérange, c’est ça la réalité »

« Il y a beaucoup de mécontentement dans la population; il y a des citoyens qui se sentent méprisés. Il y a beaucoup de pressions pour qu’on fasse, comme élu, « partie de la gang ». J’ai tout simplement eu des discussions avec un citoyen qui déplorait le manque de démocratie. Je n’ai pas fait de bris de confiance ni de bris de la confidentialité. C’est une raison qu’on a trouvée pour pouvoir me sortir du conseil parce que je dérange. C’est ça la réalité », renchérit Virginie Proulx.

« C’est presque tant mieux cette expulsion, car je ne pourrais jamais m’exprimer dans les médias comme je le fais présentement si j’étais encore au comité plénier. J’ai subi des tentatives d’intimidation importantes. Il y a des conseillers qui font du salissage sur mon dos, présentement. Ça joue vraiment dur dans ce conseil municipal. Ce n’est pas l’idéal au plan démocratique. Comme je continue d’avoir accès à certaines informations, je vais pouvoir continuer de jouer mon rôle de façon plus libre qu’avant », exprime également la conseillère dissidente.

La sortie du maire

Le journal le soir a demandé à Virginie Proulx comment elle avait accueilli la récente sortie du maire Parent qui l’accuse de faire de l’auto-promotion pour briguer le poste de maire en 2021.

« J’ai trouvé ça déplacé comme réponse. Dès qu’on s’attaque au maire, c’est comme si on voulait prendre sa place. Ce que je fais actuellement, je ne le fais pas dans un objectif de préparer une campagne à la mairie. Cette décision n’est pas du tout prise pour le moment et ce n’est pas pour ça que je m’exprime publiquement. En fait, c’est parce que je n’en pouvais plus de subir ce que je subis depuis le début de mon mandat. Je crois qu’il faut que les citoyens soient au courant de ce qui se passe. Ça prend un changement d’attitude. Nous sommes en 2020 et on ne doit plus faire de la politique de cette façon-là. »

Jamais muselée

Le conseiller de Saint-Pie-X, Simon Saint-Pierre, a bien voulu émettre aussi son point de vue : « Je pense qu’il y a un média qui n’interroge qu’une seule personne du conseil, Virginie Proulx. J’en tombe des nues. Je ne crois pas que qui que ce soit soit muselé au conseil municipal et ça n’a jamais été le cas depuis que j’en fais partie (2017). Il y en a des débats, au conseil; on se dit souvent nos quatre vérités. C’est vrai que le vote (pour l’exclusion de madame Proulx) n’a pas été unanime mais on ne dira pas qui a voté quoi. »

« Il n’y en a pas de cachettes, mais il y a des informations confidentielles qui sont sorties du comité plénier. Je me mets à la place d’un investisseur privé et je n’aimerais pas qu’on dévoile mes projets. Dans ce sens-là, on comprend bien qu’il n’y a rien de caché mais qu’il faut respecter la confidentialité », déclare aussi monsieur Saint-Pierre.

Amateurs vs professionnelle

Ce dernier estime que madame Proulx est parfois condescendante envers ses collègues :

« Le mot intimidation est sorti de sa bouche mais ça fait trois ans qu’elle se moque de moi lors de mes allocutions. Virginie Proulx a déjà dit à des collègues et à moi : « Vous êtes de simples citoyens engagés alors que moi, c’est ma profession de faire de la politique. » Je pense que je mérite plus de respect que ça avec mon historique d’homme d’affaires. Je suis d’ailleurs venu en politique municipale parce que deux personnes envers qui j’ai le plus grand respect m’ont convaincu qu’on avait besoin de conseillers avec de l’expérience des affaires, au conseil municipal de Rimouski. »

Conseiller modéré

Un des membres du conseil qui peut être considéré comme un modéré, c’est-à-dire qui ne fait pas de vagues, tout en se gardant le droit d’être critique, Dave Dumas, de Sainte-Blandine, se veut solidaire de la décision :

« La décision n’a pas été unanime, mais il y a eu un vote et le conseil a décidé d’exclure madame Proulx. Par respect pour le conseil, je me rallie à la décision majoritaire. Personnellement, je trouve que ce n’est pas une situation idéale mais on n’a pas le choix de vivre avec ça présentement. Il reste que nous sommes tous des conseillers indépendants et qu’on peut toujours s’exprimer. »

Intérêt commun

« Quand on se joint à l’équipe du conseil municipal, j’estime qu’on a un devoir de loyauté envers le conseil municipal. Il faut faire passer l’intérêt commun en premier. Je crois que c’est notre devoir de travailler pour toute la communauté. Il faut prendre les intérêts des Rimouskois en considération, en priorité », commente monsieur Dumas.

Solidaire

Le conseiller de Sainte-Odile, Grégory Thorez, ne veut pas s’embarquer sur un terrain glissant : « Je respecte ce que la majorité a décidé. »

Le journal a contacté d’autres conseillers mais n’avait pas reçu de retours d’appel au moment d’écrire ces lignes.

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