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Nouvelle de 18 h

Une première historique dans la bande dessinée!

VoRo explore les univers parallèles avec « L’Agent double »
Vincent « VoRo » Rioux au Salon de la bande dessinée de Montréal en 2019. (Photo: courtoisie)

Le bédéiste rimouskois (et bien sûr bicois!) VoRo célèbre ses 20 ans dans le métier qu’il a si judicieusement choisi d’exercer avec une tentative audacieuse qui promet de faire du bruit.

Vincent Rioux entre dans l’histoire comme scénariste et co-auteur/dessinateur de la première bande dessinée qui exploite le récit en parallèle et de surcroît avec un sujet pas facile: la maladie mentale. Le personnage principal de l’œuvre sur laquelle il travaille présentement est schizophrène.

Métal du Golfe_VF

Le projet que VoRo caresse depuis au moins cinq ans tardait à se réaliser, car il rendait les éditeurs frileux. « On me disait que ce ne serait pas assez vendeur, donc par assez rentable. »

Vincent Rioux a attendu son heure et cette heure semble arrivée. « L’Agent double » sera la neuvième bande dessinée signée VoRo et sera prête à la fin de l’été. On en parle déjà beaucoup et en bien dans le milieu alors que le travail débuté il y a neuf mois n’est pas encore complété.

Thriller

C’est un thriller psychologique dont la principale caractéristique sera d’alterner entre deux réalités parallèles, les lecteurs étant tenus en haleine pour savoir laquelle est la bonne. On est loin de sa première œuvre, « La mare au diable », inspirée de celle de George Sand. Pour « ajouter à la réalité de cette réalité parallèle », VoRo a confié la moitié de son scénario original à un autre co-auteur et dessinateur, François Lapierre.

François Lapierre (Photo: courtoisie)

C’est sûr que c’est un travail d’équipe : les deux noms seront sur le livre.

Un peu comme au cinéma

L’industrie du livre est un peu comme celle cinéma. Il y a des producteurs-éditeurs qui fournissent les sous et « la machine » et les réalisateurs-scénaristes-auteurs qui conçoivent l’oeuvre. Vincent joue maintenant les « producteurs » : il a réussi à trouver assez d’argent pour contrôler la production de son œuvre et il sera en bonne position pour « vendre » son produit à un éditeur en septembre.

Réalités parallèles

« L’exercice des réalités parallèles a fait l’objet de créations au cinéma et en littérature mais jamais en bande dessinée. Ça a pris un bout de temps avant que toutes les conditions soient réunies pour ce projet un peu spécial. La pandémie n’a pas que des mauvais côtés. Elle a incité un virage vers les plateformes numériques et la pause a donné du temps aux créateurs pour créer. Des fonds incitatifs sont devenus disponibles. J’ai réussi à obtenir ce qu’il faut pour la période de production, notamment pour rendre le livre disponible en format numérique », confirme Vincent.

La couverture projetée de « L’Agent double ». (Photo: courtoisie VoRo)

Très personnel

« C’est un projet très personnel que je voulais absolument concrétiser. J’ai réussi parce que j’ai trouvé des partenaires, comme des associations qui travaillent en santé mentale. J’ai obtenu une bourse du gouvernement et j’ai réalisé une activité avec la Maison du Patrimoine, au Bic. Tout ça pour réussir à réunir des fonds et à réaliser cet album sans l’aide d’un gros éditeur. Tant qu’à être sous-payé, je me suis dit : je vais ramasser l’argent, je vais le faire et quand on aura le produit fini, on sera en bonne position. On garde nos droits », précise VoRo.

Cerise sur le sundae

On y reconnaîtra aussi plusieurs décors de la région. VoRo est généreux. Il partage sa joie et sa fierté avec les lecteurs du journal le soir, en offrant les dessins ci-joints et un résumé de l’intrigue :

« Notre personnage principal, Jasmin, est celui qui est schizophrène. Il s’imagine que son psychiatre couche avec sa belle-sœur. Il démarre une enquête, vire la ville à l’envers pour savoir si son frère est vraiment cocu, trompé. Mais il ira un peu trop loin. Je précise ici que c’est mon scénario. François Lapierre dessine la version psychédélique et moi, la trame qui est rationnelle et réaliste. François a toute la latitude voulue. On joue avec les lecteurs pendant tout le livre. Il faut se souvenir qu’il y a toujours deux pages ouvertes à la fois dans un livre, auxquelles le lecteur est exposé. Est-ce vrai? Jasmin est-il en train de vraiment faire cela? Ce sera palpitant jusqu’à la fin! »

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