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Nouvelle de 17 h

Le rapprochement espéré tarde à se concrétiser

Un projet cher aux Bicois écarté du plan triennal d'immobilisations
Le conseil municipal recommencera à se réunir en assemblée publique bientôt et devrait prendre une décision sur le redécoupage des districts électoraux en août. (Photo: Pierre Michaud-archives)

Le rapprochement espéré entre la conseillère du Bic, Virginie Proulx, et les autres membres du conseil municipal de Rimouski ne semble pas pour demain.

La conseillère du Bic a été expulsée des réunions du conseil en comité plénier, à la fin du mois de mai. Les autres membres du conseil lui reprochent de ne pas avoir respecté la confidentialité de certains dossiers, ce qu’elle nie. Le déroulement de l’assemblée du conseil, hier soir, ne porte pas à croire qu’un rapprochement qu’on dit espérer entre madame Proulx et les autres membres du conseil municipal est près de se produire.

Virginie Proulx a semblé annoncer ses couleurs pour la suite dès la fin de l’assemblée spéciale sur le plan triennal d’investissements (PTI) de la Ville, hier soir. Après le vote sur l’adoption du plan, elle a demandé la parole pour déplorer qu’un projet du Bic en particulier n’ait pas été retenu.

Pas une dynamique d’affrontement

En entrevue avec le journal le soir, mardi, madame Proulx soutient qu’elle ne cherche pas l’affrontement.

« Le maire a précisé lors de la période de questions des journalistes que j’ai voté contre le plan triennal d’immobilisations et je n’ai pas voté contre. J’ai simplement posé une question qui devait être posée (sur un projet de parc, voir ci-dessous). On parle d’un projet qui a été écarté par le conseil, alors qu’il y avait une logique en faveur de ce projet. On ne me propose pas d’arguments rationnels pour me dire pourquoi ce projet n’a pas été considéré. C’était important et c’était le moment pour le dire. »

Bic vs Rimouski?

Cette intervention signifie-t-elle que, dorénavant, madame Proulx défendra le Bic contre le reste de la ville?

« Non, pas du tout! En fait, s’il y avait eu un projet comme celui-là dans un autre district qui aurait été logique et sur lequel les citoyens auraient travaillé, qui aurait été le fruit de plusieurs années d’efforts, je l’aurais défendu comme je l’ai fait pour celui-là. Pour ce qui est de la tentative de rapprochement, le maire dit qu’il veut que ça revienne comme avant », fait-elle valoir.

Virginie Proulx (Photo: Facebook)

« Me rabrouer »

« C’est certain qu’on devrait essayer d’en arriver à nous entendre, mais de me rabrouer dans les médias, de m’attaquer, de me faire des procès d’intention, c’est sûr que ça ne donne pas une image de quelqu’un qui veut se réconcilier. Ce n’est pas ça une réconciliation. Je le souhaite qu’on y arrive, mais il va falloir comprendre que derrière tout ça, ce n’est pas juste Virginie contre le conseil. Il y a beaucoup de citoyens qui m’appuient. Ils mentionnent que ça fait longtemps qu’ils veulent plus de transparence à Rimouski. Ce n’est pas moi contre eux (les autres membres du conseil). Il va falloir qu’on s’ajuste! », conclut-elle.

Le maire Marc Parent. (Photo: archives)

Projet de parc ignoré

« Il y a plus d’un an, le 15 mai 2019, la Ville de Rimouski organisait une consultation auprès des citoyens du Bic pour le projet de parc derrière la bibliothèque. Ce besoin avait été défini par les citoyens et par la Corporation des loisirs du Bic depuis 2013. Même le parc prévu dans le quartier Lazarre-Marceau avait été laissé de côté au profit de l’autre projet, et ce par Marc Parent lui-même, alors qu’il était conseiller du Bic. La Ville avait aussi identifié la nécessité d’avoir un parc adjacent au centre communautaire », a rappelé madame Proulx.

Citoyens écoutés?

« On a demandé aux citoyens de se déplacer et de s’exprimer sur leurs besoins. On les a fait travailler; on a créé des attentes. Or, un an plus tard, le conseil municipal fait fi des démarches en cours depuis sept ans et a décidé que le projet n’est même pas en analyse. Comment pouvez-vous justifier une telle décision? Dois-je vous rappeler que dans la démarche Rimouski 2020, il est dit que les citoyennes et les citoyens sont des partenaires de la vie et de l’action municipale. Les citoyens du Bic et les citoyens de Rimouski sont-ils écoutés par le conseil municipal? », a demandé Virginie Proulx à l’issue de la présentation du plan.

Transparence

« Si je demande de la transparence, c’est pour que les citoyens sachent pourquoi les choses n’avancent pas. Pour connaître les décisions et les projets évalués et pour exiger des réponses et des explications », a lancé aussi la conseillère du Bic.

Frustration

« Je comprends la frustration de madame Proulx. Je ne vous cacherai pas que je suis un peu surpris de la sortie de madame Proulx, après que le ministère des Affaires municipales ait communiqué avec tous les membres du conseil, vendredi soir dernier. Nous sommes toujours à la recherche d’une solution qui va permettre une sortie de crise en lien avec la situation du bris de lien de confiance (NDLR : entre madame Proulx et le reste du conseil). Le responsable des Affaires municipales nous disait vouloir intercéder pour une pause, à tout le moins publique, de chacun et chacune, et loin de moi l’idée de censurer qui que ce soit pendant nos échanges », a rétorqué monsieur Parent.

« Il y a eu une demande -tous les membres du conseil ont reçu cette correspondance- pour des discussions privées entre le représentant du ministère et madame Proulx de limiter les échanges en lien avec la situation actuelle. Pour ce qui est des préoccupations de madame Proulx, je lui rappelle que plein de projets sont en analyse à la Ville de Rimouski, dans tous les districts », a précisé monsieur Parent.

Jusqu’où ?

« Monsieur le maire : avez-vous des appréhensions quant à savoir jusqu’où la situation entre la conseillère Proulx et les autres membres du conseil pourrait nous mener? », a questionné le représentant du journal le soir.

« Il faut être conscient que ce qui se produit aujourd’hui à Rimouski se produit aussi dans d’autres villes comparables, où des élus choisissent de faire cavalier seul ou de se regrouper en parti. Je pense que je peux parler au nom de plusieurs de mes collègues. Nous, à Rimouski, pour la très grande majorité du conseil municipal, avons choisi de fonctionner en collaboration et en partenariat, visant à faire avancer la Ville de Rimouski. Au lieu de se déchirer dans une situation où la majorité l’emporte. J’ai toujours espoir qu’on pourra revenir à ce concept de fonctionnement qui, selon moi, est beaucoup plus positif pour une municipalité », a-t-il répondu.

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