Districts électoraux : la démarche serait-elle bloquée?
Les tenants du maintien du découpage actuel des districts électoraux à Rimouski se demandent si le processus lancé le 3 juin dernier par la Ville, il y a un mois, est bloqué.
Selon Jean Richard et Jean-François Deschênes, des citoyens mobilisés qui tentent d’informer leurs concitoyens du mieux qu’ils le peuvent, entre autres par le biais du site statuquorimouski2021.com, il semble qu’un nouvel avis public sur la procédure à suivre pour participer à la consultation publique sur le redécoupage des districts électoraux aurait dû ou pu être publié mercredi dernier, dans un hebdomadaire local.
Le redécoupage ne fait pas l’affaire de bon nombre de citoyens, surtout dans le secteur Ouest de la Ville, où des résidents de Sacré-Cœur se retrouveraient dans le district du Bic. Et dans ce dernier district, on craint la disparition officielle du nom du Bic pour le remplacer par district numéro 11. La Ville maintient de son côté que le découpage des districts électoraux n’a pas d’impact sur la vie de quartier, qu’il s’agit d’une démarche administrative. On vise à équilibrer le nombre de citoyens représentés par chaque conseiller, pour donner un poids démocratique égal à tous les districts.
Le conseil se réunit lundi
À l’approche de l’assemblé régulière du conseil municipal, lundi, messieurs Richard et Deschênes -et sans doute plusieurs autres-, s’interrogent sur la suite des choses. Après avoir invité les citoyens à réagir lors de la publication du premier avis public, plus rien!
La semaine dernière, le maire, Marc Parent, répondant à une question du journal a indiqué : « Le conseil municipal n’a pas rediscuté de la consultation sur le projet de redécoupage des districts électoraux, par rapport aux échéanciers précis. Ça va se faire très bientôt. »
« Je ne sais pas si la démarche est bloquée, mais je me le demande, c’est certain. Il me semble que Québec a annoncé un décret ou une nouvelle réglementation sur les affaires municipales, ces dernières semaines. Cette décision implique le report des élections municipales partielles au 7 août, au plus tôt. Implique-t-elle aussi une modification sur les consultations publiques? C’est une autre question que je me pose. Il n’y a rien eu dans les avis publics de la Ville sur le redécoupage le 24 juin et il n’y a rien eu le 1er juillet. Le 6 juillet, il y a un conseil de ville et on verra ce qui se passera, mais le questionnement demeure à savoir est-ce que les consultations publiques sont concernées? Je cherche mais je n’ai rien vu », dit Jean Richard.
« Autrement dit, si on révise le processus complet, la Ville lançait la démarche le 3 juin et s’il y avait au moins 245 lettres envoyées à la Ville (NDLR : Il y en a eu plus de 600), automatiquement, ça menait en consultation publique. Mais là, la date limite du 15 juin est dépassée, ça déclenchait automatiquement la consultation et on ne sait plus rien. Elle est lancée la consultation publique, mais elle doit être officiellement déclenchée, normalement par des commentaires envoyés à la greffière de la Ville. C’est là que les gens devraient pouvoir s’exprimer sur le sujet. On est en suspens sur la vraie consultation », ajoute monsieur Richard.
Comme le plan?
Le conseil municipal aurait-il décidé de faire comme pour le plan de revitalisation du centre-ville (sauf le volet de la vieille partie de la Grande Place) et remettre le dossier au conseil suivant?
« Mais attention! En ce moment, pour ce faire, il faudrait que le conseil municipal le précise dans une résolution qui dirait qu’on met de côté le projet. Qu’on nous dise qu’on nous a compris et que ce qu’on recommande à la Commission de représentation électorale, ce sont les limites de 2017 », précise le citoyen Richard.
Pourquoi se donner du mal si c’est simple?
Jean-François Deschênes revient sur les aspects du redécoupage des districts électoraux qui l’incitent à s’impliquer pour conserver le statu quo. Histoire de mieux faire comprendre les enjeux à ses concitoyens.
« Ça touche bien des choses qui peuvent sembler anodines mais qui sont basiques. Le conseiller municipal précédent, Serge Dionne, avait répondu à la demande des citoyens du secteur Rocher-Blanc lors de son mandat, en faisant installer des poubelles le long de la rue, afin que les gens qui viennent profiter du rivage ne laissent pas traîner leurs déchets. Comme on se retrouvera à cheval entre le Bic et Sacré-Cœur, faudra-t-il s’adresser à deux conseillers pour obtenir ce genre de chose? Et même chose pour les problèmes de circulation? », rappelle-t-il.
Terrase Arthur-Buies
Monsieur Deschênes se demande aussi comment on a décidé des paramètres du redécoupage. « Plus la Ville attend et plus ça risque de se compliquer. Si la question du redécoupage est seulement administrative et ne fait aucune différence, pourquoi s’est-on donné autant de mal pour enclaver dans Sainte-Odile, qui va empiéter sérieusement sur sa voisine, le centre communautaire de Terrasse Arthur-Buies? », s’interroge monsieur Deschênes.
Démarche démocratique
En s’impliquant dans ce dossier, messieurs Deschênes et Richard visent une plus grande participation à la vie démocratique municipale.
« Quand on parle de démocratie citoyenne, que la Ville doit être plus près de ses citoyens, il y a un bel exemple au Bic. La conseillère a contribué au lancement d’une page Facebook (Bic Amis), dans un groupe privé, qui permet aux citoyens de s’entraider et de réagir quand un problème est identifié, par exemple, du vandalisme sur le territoire du district. Un appel de ce genre a été lancé récemment et les citoyens ont rapidement réagi. »