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Nouvelle de 18 h

Déménager, sans même bouger!

La partie en rosé sur cette carte de Sacré-Coeur ferait dorénavant partie du district 11 (le Bic).(Photo: illustration Ville de Rimouski)

Que diriez-vous de déménager de quartier sans même bouger? C’est ce qui arrive à des citoyens de Sacré-Cœur, notamment, à la suite du redécoupage des territoires électoraux de Rimouski.

Une partie importante du district Sacré-Cœur (no 1), située essentiellement à l’Ouest de la montée des Saules, sauf une petite enclave, et tout le long du boulevard Saint-Germain fait maintenant partie du district du Bic (no 11). À l’Est, le quartier-district de Sacré-Cœur est devenu très dense, sans doute en raison notamment du développement résidentiel intensif qu’il connaît depuis trois ou quatre ans.

Des gens qui habitent le secteur depuis l’avant-fusion de 2002 et l’annexion du Bic en 2009, des Rimouskois, disons, « de souche », se retrouvent désorientés en étant assignés au Bic et déplorent ce remaniement. Ils ont un peu l’impression d’être déménagés sans avoir bougé et sans qu’on leur demande leur avis.

Plus Rimouskois que Bicois

Un des citoyens qui ont abordé la question avec le journal le soir, Yvan Chouinard, a accepté de témoigner. Il habite au sommet de ce qu’on appelle communément « la côte du Séjour L’ermite » en référence au motel qui a déjà occupé les lieux, tout juste en face de l’usine de pavage Sintra.

« Je viens justement d’en parler à mon frère qui habite le secteur Rocher-Blanc et est touché comme moi. Je suis plutôt du genre à vouloir que les choses demeurent comme elles sont. Je suis un citoyen de Sacré-Cœur depuis 25 ans. Je ne me sens pas d’affinités avec les gens du Bic et je perds mon sentiment d’appartenance. Je suis habitué de me voir comme Rimouskois du quartier Sacré-Coeur et c’est une habitude difficile à changer », estime monsieur Chouinard.

Revendicateurs

« Je connais beaucoup de gens au Bic et je les apprécie mais ils ont en général et pour la plupart des caractères revendicateurs et ils parlent fort, si on pense à différents dossiers (ex : l’autoroute 20). Ça ne me rejoint pas, je ne suis pas comme ça. Par contre, la situation que nous vivons présentement pourrait me rendre plus combatif. Mon frère et moi tentons de savoir s’il y a des recours pour les gens, comme nous, qui ne sont pas satisfaits de ce redécoupage. On en parle à nos connaissances, aux alentours, et il pourrait y avoir une mobilisation », avance Yvan Chouinard.

« Je serais favorable à rédiger une lettre à l’intention du conseil municipal, à tout le moins. D’autres citoyens m’ont mis la puce à l’oreille. Je pense qu’il y aura des protestations et pas seulement de moi », ajoute monsieur Chouinard.

Pas exclus

Le conseiller de Sacré-Cœur, Sébastien Bolduc, rappelle aux citoyens déçus qu’ils ne doivent pas se sentir exclus pour autant.

« Au sens de la loi électorale, les districts électoraux doivent être équilibrés, mais ça n’empêche pas quelqu’un qui habite à la Rivière-Hâtée (NDLR : entre Bic et Sacré-Cœur) de venir à l’église Sacré-Cœur. Je pense qu’on peut et doit distinguer les limites électorales (district) de la notion de quartier et d’esprit de quartier. On ne fait pas ça pour sortir les gens de chez-eux. »

« Ça ne fait pas d’eux des exclus! La vie communautaire peut demeurer exactement la même. Si des gens sont membres du Club des 50 ans et plus de Sacré-Cœur, ils peuvent continuer de participer aux déjeuners du Club tous les dimanches. C’est strictement électoral comme importance. Les gens qui veulent poser des questions peuvent s’adresser à la greffière de la Ville (NDLR : Monique Sénéchal) », conclut monsieur Bolduc.

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