La région se mobilise pour les aînés
L’appel lancé par une citoyenne rimouskoise, Denise Thériault, pour rallier la population régionale à la cause des aînés, la semaine dernière, a été entendu.
Le député de Rimouski à l’Assemblée nationale et porte-parole du Parti Québécois dans le domaine des proches aidants et des services aux aînés, Harold LeBel, a saisi la balle au bond à la suite du cri d’alarme lancé par madame Thériault et promet des développements concrets pour les prochaines semaines.
Madame Thériault mettait en lumière les carences du système de services et de soins à domicile apportés aux aînés, alors que la crise du coronavirus a incité le gouvernement du Québec à reconnaître ses lacunes pour ce qui est du sort réservé aux aînés. « Si le premier ministre Legault est sincère dans son désir d’améliorer le sort réservé aux aînés, il devrait commencer par s’occuper des services et des soins à domicile », disait essentiellement Denise Thériault.
« Sur la table »
Vendredi dernier, le député LeBel participait à une importante réunion sur le sujet. « L’article que le journal le soir a publié sur le cri d’alarme de madame Thériault est sur la table », a révélé le député à l’auteur de ces lignes, avant ladite réunion où on faisait notamment le suivi du Colloque Bien vieillir dans Rimouski-Neigette, tenu à la fin de 2019, précisant ainsi son intention d’en discuter.
Puis, à la suite de celle-ci, le député LeBel a accordé une entrevue au journal pour en faire le suivi et a dévoilé les pistes d’action retenues.
Deux initiatives
« La pandémie a ralenti la progression du dossier, mais, après avoir mis le dossier sur pause, un comité a été formé pour assurer le suivi des recommandations du colloque. Le maintien à domicile y occupe la part le plus importante. La question principale est « Comment faire pour permettre à des aînés de bien vivre ailleurs que dans les grands centres, comme à Esprit-Saint ou à Trinité-des-Monts (Rimouski-Neigette)? » On travaille beaucoup là-dessus. Le comité va rejoindre madame Thériault pour qu’elle se joigne à lui. L’idée n’est pas de former plusieurs petits comités, pour éviter de s’éparpiller, mais un seul qui additionne les forces », mentionne monsieur LeBel.
« Un lien sera établi pour assurer le suivi du colloque, dont un des enjeux importants était le maintien à domicile des aînés. Il y a une nouvelle dynamique qui s’installe. L’autre élément, c’est que les organisations qui fournissent les services, comme Coup de main à domicile, à Rimouski, une entreprise d’économie sociale, fait partie d’un grand réseau. Ce réseau lance une opération de sensibilisation, « Chez-moi pour la vie », qui on va faire des pressions auprès du gouvernement pour accentuer l’aide à domicile. Ce travail se fera en parallèle avec les travaux du comité de Rimouski-Neigette. Ce mouvement, lui, s’occupe de poser des actions au plan national. »
Besoin de main-d’oeuvre
« Je demeure en lien avec ce regroupement national pour coordonner nos actions, soit par des interventions à l’Assemblée nationale, soit par d’autres moyens. Si on veut donner des vrais services à domicile aux aînés, il va falloir travailler sur les conditions de travail pour les préposés, ceux qui effectuent les services à domicile. Parce que là, le gouvernement donne des formations pour les préposés qui vont travailler dans les centres d’hébergement. Ça a fait en sorte que des préposés de services à domicile se sont réorientés par là et on manque de main-d’œuvre », précise monsieur LeBel.
« Il y a aussi la prestation canadienne d’urgence (PCU) qui a fait en sorte que des préposés d’aide à domicile ont laissé tomber leur travail pour y être éligible. Ça met une pression pour les gens qui ont continué à fournir des services à domicile. Pour l’ensemble du Québec, aujourd’hui, il y a environ 65 % du personnel qui est revenu au travail. Il faut que le gouvernement regarde dans cette direction. Il y a des effets collatéraux. On a déstabilisé un autre réseau. On est en retard sur les services aux aînés depuis plusieurs années. Il y a 80% des aînés qui sont toujours à domicile et ils ont besoin de services. Tout le réseau d’aide à domicile a besoin d’aide. On travaille là-dessus dans les prochaines semaines », affirme enfin le député LeBel.