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Nouvelle de 17 h

L’économie locale traverse une période critique

« Les mesures imposées par Québec devraient tenir compte des réalités régionales » -Guillaume Sirois
Guillaume Sirois (Photo: courtoisie)

Le nouveau président de la Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette de Rimouski, Guillaume Sirois, avoue son inquiétude sur la situation des bars, des restaurants et de l’économie locale en général, qui doivent toujours traverser la tempête causée par la crise du coronavirus.

C’est ce qui ressort notamment d’une entrevue exclusive accordée par monsieur Sirois au journal le soir, aujourd’hui. Il faut se le dire : les entrepreneurs ne sont pas au bout de leurs peines avant de voir leurs affaires prendre un rythme de croisière normal.

Monsieur Sirois est d’accord pour dire que le gouvernement aurait intérêt à ne pas imposer des mesures sanitaires mur-à-mur pour tout le Québec, alors que des régions comme la nôtre ne voient pratiquement pas de nouveaux cas de COVID-19.

Nouvelles contraintes

Ce, tandis que Québec vient d’annoncer de nouvelles contraintes aux tenanciers, soit la fermeture des bars à 1 h et que la capacité d’accueil des bars doit être limitée à 50%. De plus, une annonce concernant le port du couvre-visage qui pourrait devenir obligatoire dans les lieux publics est aussi envisagée à court terme.

« Des fois, le gouvernement du Québec, parce qu’il se passe quelque chose dans une région, va appliquer des choses à l’ensemble du Québec. Il faudrait faire attention! On a vu effectivement qu’il y a eu des débordements dans certains bars, mais la très grande majorité des tenanciers ont respecté les directives et là, c’est l’ensemble des propriétaires de bars qui paient pour ça, à cause de quelques-uns. Économiquement, ça peut faire très mal et on a accompagné dernièrement des entrepreneurs qui nous disaient que dans x nombre de mois, si ça continue, ils ne seront plus capables d’opérer leur commerce », croit Guillaume Sirois.

« Pour nous, c’est un dossier très, très chaud et on va mettre la pression qu’il faut pour essayer d’accommoder nos membres; mettre de la pression pour qu’on s’adapte, pour qu’on soit capable, économiquement, de se relever de tout ça », ajoute-t-il.

Degré de confiance

Monsieur Sirois exprime son degré de confiance face à une relance qui pourrait s’avérer réussie.

« À la Chambre de commerce, on pense avoir tous les outils pour être pro-actif face à ça. On va faire tout notre possible pour aider nos membres. C’est clair que la relance n’est pas accomplie. L’affluence touristique est moindre que par les années passées. On est inquiet; on ne peut pas passer à côté, on a beaucoup de travail à faire. Déjà, on voit des entreprises qui ferment ou qui mettent des employés à pied. Plus ça s’étire et plus on aura de la difficulté. On est extrêmement inquiet mais on est prêt à travailler fort. Mais difficile de dire quand on atteindra notre vitesse de croisière. C’est trop tôt pour le savoir. »

Terrasses

Le président de la Chambre de commerce a été aussi invité à commenter le dossier des rues piétonnes, alors que des citoyens et commerçants se demandent si on ne devrait pas fermer temporairement d’autres rues que la rue Saint-Germain Est, pour faciliter la circulation à pied.

« C’est un dossier très complexe. À la base, les terrasses urbaines, ce sont des entrepreneurs qui se sont ralliés, qui ont un conseil d’administration et qui ont monté un projet, lequel a été accepté par la Ville. Il y avait un consensus dans ce secteur de la ville, mais ailleurs, c’est un peu plus compliqué, par la nature différente des commerces, dans les autres secteurs. Mais c’est certain que de notre côté, nous accueillons tout projet qui pourrait apporter du positif à notre économie. On représente des membres qui seraient d’accord pour fermer d’autres rues, d’autres qui le sont moins. »

Le défi est énorme

Justement, c’est tout un défi pour un homme d’affaires de prendre la présidence de la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette dans le contexte actuel.

« Un défi énorme, mais je suis tout de même enthousiaste. Une Chambre de commerce, ça travaille avec un conseil d’administration. Nous avons des administrateurs très chevronnés qui sont des acteurs de tous les horizons économiques. Nous avons une très belle expertise et je suis certain qu’en équipe, on sera bon pour faire avancer les choses. De plus, nous avons une direction générale extrêmement motivée. Nous sommes bien entourés avec Jonathan Laterreur et Natacha Trudel-Lebrun », commente monsieur Sirois.

Priorités

Quant aux priorités de la prochaine année, monsieur Sirois les mentionnent nombreuses.

« Plusieurs dossiers sont sur la table présentement. On parle de relance économique, mais les effets de la pandémie est toujours présente. Ça affecte grandement plusieurs entreprises. On doit être présent pour nos membres pendant cette crise. Nous suivons aussi plusieurs dossiers politiques. Les différents gouvernements tentent aussi de réagir à la crise, mais ils réagissent parfois trop rapidement. »

« Il faut qu’on s’assure que l’aspect économique de la relance soit bien pensé. Le transport en général est une grande préoccupation. Ilo faut absolument qu’on progresse pour l’autoroute 20, pour le service aérien, comme on l’a déjà fait pour les trains et pour les traversiers. Notre région doit avoir absolument une amélioration dans les transports. Nous allons mettre beaucoup de pression pour faire progresser les dossiers. À la Ville de Rimouski, le gros dossier est la revitalisation du centre-ville qui est revenu dans l’actualité dernièrement. On prône beaucoup l’achat local, dernièrement, pour que nos commerçants locaux puissent continuer d’évoluer dans cette nouvelle économie » ajoute enfin monsieur Sirois.

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