Nouvelle de 17 h > Un mariage entre le projet de coopérative et le projet Régionair apparaît peu probable
Nouvelle de 17 h

Un mariage entre le projet de coopérative et le projet Régionair apparaît peu probable

Crise du transport aérien régional
(Photo: courtoisie)

Le préfet de la MRC de La Mitis et président de la Régie intermunicipale de l’Aéroport de Mont-Joli, Bruno Paradis, estime qu’une association entre le projet Régionair, développé ici, et le projet de coopérative en provenance de l’extérieur de la région, pour favoriser la relance du transport aérien régional, est impossible.

Les promoteurs de la Coopérative de transport Trek, dont le président de l’Aéroport international de Mont-Tremblant, Serge Larivière, espèrent obtenir l’appui financier de Québec pour mettre sur pied leur organisation qui pourrait ainsi venir combler le retrait d’Air Canada de nombreuses liaisons régionales, dont celles en partance de l’Aéroport de Mont-Joli.

Créer un réseau

Cette annonce remonte au 30 juin et a incité les élus régionaux à tenter de trouver des solutions à long terme pour stabiliser l’offre de service à Mont-Joli. Le projet Régionair, de son côté, vise à créer un réseau (au figuré et au sens propre) d’aéroports régionaux et municipaux pour leur permettre d’aller en appel d’offres, pour des liaisons données, auprès de tous les transporteurs intéressés.

Même s’il n’envisage pas de convoler en justes noces avec Trek, le préfet Paradis avance, avec le projet Régionair. Il rencontrait la cellule de crise du transport aérien de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) aujourd’hui et il a rendez-vous au cabinet du ministre des Transports, François Bonnardel, la semaine prochaine, pour déposer le projet.

Le préfet de la MRC de La Mitis, Bruno Paradis. (Photo-Facebook)

Bases légales différentes

« C’est un mariage peu probable, parce que ce sont des projets élaborés sur des bases légales complètement différentes. Le problème pour les municipalités dans une formule coopérative, c’est qu’on peut investir de l’argent, mais qu’on ne peut pas retirer de bénéfices. Imaginons qu’on investirait 10 M$, on pourrait retirer les intérêts ou se faire rembourser le capital, mais les municipalités ne pourraient pas en retirer des revenus. Ça vient limiter le champ d’action. Puis, une coopérative, ça a une existence légale d’entreprise privée », croit monsieur Paradis.

« Ce serait un problème, parce que pour notre Aéroport, les revenus sont tirés en majorité du nombre d’atterrissages qu’on reçoit. Si on avait un seul transporteur, ce ne serait pas avantageux. Là, on en a trois. Si on veut assurer un service de qualité à long terme et à bas prix, il faudra se tourner vers un seul transporteur, mais trouver des compensations pour les deux qu’il manquerait. L’Aéroport de Mont-Joli a besoin de 1,3 M$ par année pour payer ses frais fixes », ajoute Bruno Paradis.

Long

« Il y a un autre obstacle : le projet en tant que tel. Il y a déjà des transporteurs compétents dans le marché qui seraient « tassés » par un nouveau concurrent. Si les transporteurs font compétition à la nouvelle entité, rien ne dit que la nouvelle entreprise aurait les reins assez solides pour durer. De plus, avant de pouvoir mettre en place une nouvelle entreprise aérienne, de nos jours, ça prend deux ans pour obtenir toutes les certifications », renchérit le préfet.

« Le modèle de Régionair, c’est que peu importe quelle serait l’identité, ce qui compte pour nous, c’est qu’on trouve des transporteurs qui vont offrir un service de qualité à pris compétitif et à long terme », tranche enfin Bruno Paradis.

Le modèle Régionair demanderait moins d’investissement de la part du gouvernement que le projet de Trek, fait-il aussi valoir.

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