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Nouvelle de 18 h

Les « partys » sont plus dangereux que les sorties dans les bars

Le port du masque obligatoire pour longtemps, selon Horacio Arruda
Horacio Arruda en point de presse à Rimouski, en juillet 2020. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Le directeur national de la Santé publique du Québec, Horacio Arruda, lance des mises en garde claires aux citoyens qui seraient tentés de ne pas se plier au port obligatoire du couvre-visage à compter de demain.

De plus, il a expliqué pourquoi, après y avoir songé, la Santé publique et le gouvernement du Québec ne fermeront pas les bars, même si le premier ministre, François Legault, a évoqué cette possibilité un peu plus tôt cette semaine. Également, cela semble impossible pour les autorités d’imposer des règles selon l’importance de la contamination, par région.

Dans un troisième temps, monsieur Arruda confirme que la limite de 50 personnes imposée aux organisateurs d’événements culturels et aux organisations sportives, pour des activités en extérieur, était en réévaluation.

Pour le port du masque, Dr Arruda croit que le civisme va primer et que les visiteurs et les gens de la région, tandis que s’amorce la période des vacances, vont poursuivre leurs efforts, car la menace d’un retour en arrière est toujours là. De toute façon, on n’a pas vraiment le choix. « Le port du masque pourrait demeurer obligatoire tant qu’il n’y aura pas de vaccin. Il faut accepter de vivre avec une nouvelle normalité » a reconnu Dr Arruda.

Comme des prisonniers

« Je n’ai pas le goût de revenir au confinement comme on a déjà été obligés de faire. Le confinement a entraîné de l’isolement chez les personnes âgées, des craintes importantes, des problèmes de santé mentale, de la violence. Tout ça s’est passé dans le confinement. C’est important de le répéter : lavez-vous les mains, gardez vos distances. C’est comme si nous étions des prisonniers qui sont en liberté conditionnelle au sein de la communauté. Si on ne respecte pas les règles, on va retourner en prison. Il faut continuer les mesures sanitaires chez-soi, ailleurs et dans son milieu de travail », affirme-t-il.

Rassemblements

« Et il y a les rassemblements familiaux et entre amis. On rappelle que ces rassemblements doivent se limiter à 10 personnes et avec au plus trois familles, à l’extérieur et même à l’intérieur. Parce que nous sommes dans une période où il y a encore moins de transmission et qu’on est en été, tout nous amène vers un relâchement. Je sais que ce n’est pas normal de ne pas pouvoir se donner la main ou de s’embrasser. Moi aussi j’aimerais bien organiser une grande fête chez nous avec un barbecue, des côtes levées, de la bière et bien du monde. Ça ferait beaucoup de bien, mais ce n’est pas le temps. On ne peut pas se le permettre, parce qu’on est dans une période où tous les gains que nous aurons faits seront remis en question. C’est un virus qui est traître », tranche Dr Arruda.

« C’est plate »

« Je sais que je suis « tannant ». C’est « plate », mais c’est la réalité. On ne peut pas se permettre ça, on ne peut pas se permettre un retour en arrière. Tout le monde est appelé à faire sa part. Je dis bravo aux gens du Bas-Saint-Laurent mais je leur dis aussi qu’il ne faut pas lâcher. Nous sommes à un moment charnière de la bataille. Regardons bien ce qui s’est passé aux États-Unis. Si on rend le masque obligatoire, c’est qu’on y croit. Je vous le demande pour les autres et pour les gens que vous aimez », ajoute-t-il.

Dr Arruda a expliqué qu’une fête d’amis est plus risquée qu’une sortie dans les bars en raison de phénomènes comme la rumeur et les médias sociaux.

« Tout d’un coup, une personne qui accueille une fête chez elle et qui pensait qu’on serait 10, se retrouve avec 20 ou 30 personnes, parce qu’un des invités a dit qu’il y avait un « open house » quelque part sur un réseau social. Tandis que dans les bars, on a réalisé que les gens étaient pour la très grande majorité très respectueux des normes sanitaires », mentionne Dr Arruda.

Sinon, comment faire une enquête?

Ainsi, un ami peut amener un ami que l’hôte ne connaît pas et les problèmes peuvent alors commencer, s’il y a contagion. Ce sur quoi le directeur régional de la Santé publique, Sylvain Leduc, a rappelé qu’une enquête épidémiologique est impossible à gérer si on ne connaît pas l’identité et la provenance des personnes qui ont pris part à un rassemblement.

Régionaliser?

« Et pourquoi la Santé publique et le gouvernement n’appliquent-ils pas des mesures plus ou moins sévères selon le degré de contamination des régions?  », a demandé le journal le soir au directeur national de la Santé publique, relayant ainsi une question que bien des citoyens se posent.

« Je vous comprends, parce que ce que vous nous dites, on l’entend aussi. Le Bas-Saint-Laurent est comme au centre du Québec. Vous avez besoin de gens qui vont venir porter de la nourriture, porter des articles de commerce au détail ou venir travailler. Il faut que tout demeure ouvert. Même si vos statistiques sont bonnes au Bas-Saint-Laurent, il y a quand même un risque. Il faut se comporter comme si le virus était toujours là. Et on ne sait pas par qui il va rentrer. Il peut se transmettre avec la visite de votre beau-frère ou même de votre sœur. C’est pour ça qu’on procède comme ça. Imaginez si on disait, on peut faire telle activité à tel endroit, mais on ne peut pas à un autre tel. On voudrait bien, mais ça ne peut pas être géré comme ça. Ce serait ingérable. »

Notons enfin que pour les personnes sourdes ou pour les personnes qui ne peuvent pas porter le masque en raison de problèmes pulmonaires, le directeur national de la Santé publique mentionne que des exemptions sont possibles. « Si vous gardez deux mètres de distance, vous allez vous protéger quand même. Si on voit quelqu’un qui ne porte pas de masque, on se tient à distance. On ne réglementera pas là-dessus. »

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