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Économie

Québec met de la pression pour régler la grève des débardeurs

Le Port de Montréal voit passer sur ses quais des marchandises d’une valeur totale de 100 milliards de dollars annuellement. (Photo: Unsplash photo)

Le gouvernement du Québec confirme ce matin qu’il accentue la pression afin de régler le conflit de travail qui sévit au port de Montréal et qui affecte des entreprises de tout le Québec, dont le Bas-Saint-Laurent.

Le président de la Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette, Guillaume Sirois, rappelait vendredi dernier que la COVID-19 n’a pas fini de perturber le bon déroulement des affaires et que la grève des débardeurs s’était ajoutée à ces complications, privant les consommateurs et les marchands de produits en provenance d’Europe.

Métal du Golfe_VF

Les gouvernements du Québec et de l’Ontario ont confirmé aujourd’hui avoir expédié une lettre au gouvernement fédéral lui demandant d’intervenir afin que le conflit de travail au Port de Montréal se règle.

Depuis le 10 août dernier, une grève d’une durée indéterminée des membres du Syndicat des débardeurs paralyse les activités.

Le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, et le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, soutiennent que ce conflit aura des retombées négatives sur les économies du Québec, de l’Ontario et de l’Est du Canada.

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet. (Photo: archives)

Activité économique de 2,6 G$

Premier port dans l’Est du Canada, et seul port à conteneurs sur le Saint-Laurent, les opérations du port de Montréal génèrent une activité économique évaluée à 2,6 milliards (G) de dollars. Le Port de Montréal voit passer sur ses quais des marchandises d’une valeur totale de 100 milliards de dollars annuellement. Du point de vue logistique, ce sont plus de 2 500 camions par jour, 60 à 80 trains par semaine et 2 000 navires par année qui visitent Montréal. Ses activités sont au cœur d’un écosystème économique réunissant les importateurs et exportateurs canadiens, dont 6 300 entreprises en transport et logistique.

Étape cruciale pour la relance

« Le Québec est à une étape cruciale de la relance économique et nous aurons besoin de tous nos outils économiques pour relever les défis qui nous attendent. Cette grève a des impacts importants pour le Port de Montréal, mais aussi, et surtout, sur les importateurs, les exportateurs, les entreprises et ultimement sur les citoyens de tout le Québec. De plus, cette situation s’ajoute à une crise économique liée à la pandémie de la COVID-19 qui a déjà des effets négatifs sur de nombreuses entreprises ayant besoin d’importer et d’exporter via les installations portuaires. Je rappelle que le Port de Montréal est un élément stratégique et un pilier de la vitalité économique du Québec et s’avère au cœur de la bonne marche de milliers d’entreprises québécoises », affirme le ministre Boulet.

« Les activités du Port de Montréal représentent 19 000 emplois directs, indirects et induits. Je suis donc extrêmement préoccupé par la situation actuelle, particulièrement si elle perdure. En raison de la conjoncture économique difficile qui touche durement la main-d’œuvre québécoise, il est essentiel de maintenir la négociation et le dialogue pour limiter l’impact sur l’économie et la population », ajoute-t-il.

Faits saillants :

  • Le conflit de travail au Port de Montréal cause des inconvénients immédiats notamment :
    • Huit navires porte-conteneurs ont été détournés vers les ports d’Halifax, Saint John ou New York. Le détournement de navires vers d’autres ports a un effet direct sur les coûts de transport et donc sur les affaires des entreprises importatrices et exportatrices du Québec.  
    • On estime que l’import ou l’export d’un seul conteneur peut coûter entre 350 $ et 600 $ de plus s’il est destiné à la région du Grand Montréal et qu’il provient d’un autre port.   
    • Environ 40 000 conteneurs sont actuellement pris sur les quais ou se trouvent sur les navires qui ont été détournés vers d’autres ports. Cela équivaut à plus d’une semaine de manutention de conteneurs au Port de Montréal.  
    • Près de 325 000 tonnes de vrac solide (sucre, sel, minerai de fer) pourraient aussi être impactées si le conflit devait se poursuivre au cours des deux prochaines semaines.  
    • Plusieurs secteurs de l’économie sont touchés en temps réel et de façon importante par la grève en cours, notamment le secteur automobile, qui souffre déjà d’une pénurie de certaines pièces, ainsi que l’ensemble des entreprises exportatrices, telles qu’Olymel ou les Produits forestiers Résolu, par exemple, qui doivent louer des entrepôts et/ou ralentir leur chaîne de production.
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