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L’Est du Québec fait bonne figure dans le dernier bilan de la construction

(Photo: Unsplash photos)

L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) a dévoilé vendredi le bilan des mises en chantier pour le premier semestre de 2020, dans lequel les régions de l’Est tirent bien leur épingle du jeu.

Ce bilan comprend les données les plus à jour sur la construction et la rénovation au Québec ainsi que des données régionales détaillées.

Les statistiques sur les mises en chantier et l’émission de permis ont été affectées par la crise sanitaire de la COVID-19 et plus spécifiquement par la fermeture de tous les chantiers résidentiels décrétée par le gouvernement du Québec dans l’ensemble de la province du 24 mars au 19 avril.

C’est à partir du 20 avril que le gouvernement a autorisé la reprise des chantiers résidentiels pour les habitations devant être livrées au plus tard le 31 juillet 2020. En date du 11 mai, tous les secteurs de l’industrie de la construction ont été autorisés à reprendre leurs activités, y compris les travaux de rénovation.      

Mises en chantier

Selon les données du bilan, le nombre de mises en chantier recensées par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) au Québec dans les centres de 10 000 habitants et plus pour le premier semestre de 2020 s’est élevé à 19 687 logements, ce qui représente une diminution de 7 % par rapport à la même période l’an dernier.

« Il s’agit d’un bon résultat considérant la crise sanitaire et le fait que le premier semestre de 2019 constituait le meilleur début d’année pour la construction résidentielle depuis 2010 », selon l’APCHQ.

Logements locatifs 

Les logements destinés au marché locatif ont encore une fois largement dominé la nouvelle construction résidentielle alors qu’ils représentent près de six mises en chantier sur dix.

On a entamé la construction de 11 479 logements locatifs, soit néanmoins un léger recul de 2 % par rapport aux six premiers mois de 2019. La très grande majorité de ces logements vise le marché locatif traditionnel, alors qu’on ne dénombre que 893 appartements destinés aux personnes âgées et aucun logement coopératif mis en chantier.

« L’APCHQ constate, depuis quelques années, que la construction de logements locatifs connaît une forte poussée, tandis que les mises en chantier d’habitations destinées aux propriétaires (unifamiliales et copropriétés) ont quant à elles tendance à faiblir », commente l’auteur de cette étude, Paul Cardinal, directeur du Service économique de l’APCHQ.

Maisons unifamiliales

Selon les données du bilan, les mises en chantier de maisons unifamiliales (4 629 unités) ont pour leur part légèrement fléchi de 2 % au cours des six premiers mois de l’année.

« La diminution est principalement attribuable à la construction de logements en copropriété qui accuse le recul le plus important du secteur résidentiel (-24 %). Les 3 579 mises en chantier recensées de janvier à juin 2020 représentent le plus faible niveau de construction en quatre ans pour cette période de l’année pour ce segment », analyse Paul Cardinal.

Les régions font bonne figure

Sur le plan des régions du Québec, 11 régions administratives ont connu des hausses d’activité. L’Abitibi-Témiscamingue s’est nettement démarquée en début d’année, alors que les mises en chantier ont fait un bond impressionnant (+136 %). On y a coulé les fondations de 158 nouvelles habitations de janvier à juin. C’est le segment locatif qui a démarré l’année en force, alors qu’on a entamé la construction de 82 logements (comparativement à 14 à la même période en 2019).    

Bas Saint-Laurent et Gaspésie

On remarque par ailleurs que plusieurs régions situées dans l’Est de la province ont fait belle figure, comme la Gaspésie-Îles-de-la Madeleine, le Bas-Saint-Laurent et le Saguenay-Lac-Saint-Jean, avec des augmentations respectives de 100 %, 52 % et 39 %. Les autres régions ayant enregistré une croissance notable de l’activité de construction comparativement à la même période l’an dernier sont Laval, le Centre-du-Québec et la Mauricie, avec toutes les trois un gain de 29 % comparativement au premier semestre de l’année dernière. 

On ne compte que quatre régions où l’activité est en baisse. Outre l’Outaouais, qui essuie un recul de 18 %, les autres diminutions proviennent de la banlieue montréalaise. La construction résidentielle dans les Laurentides (-19 %), Lanaudière (-30 %) et la Montérégie (-31 %), des secteurs normalement très actifs, a ralenti en ce début de 2020.

Hausse des permis de construction

L’APCHQ remarque une hausse de 7 % de la valeur des permis de construction pour le premier semestre de 2020. Cela représente une valeur totale de 4,2 milliards de dollars pour les villes du Québec. Les permis autorisaient la construction de 23 274 logements, une légère augmentation de 2 %.

« Selon le nombre de logements autorisés par les permis, le deuxième semestre s’annonce meilleur pour les régions de Lanaudière (+15 %), de la Montérégie (+9 %) et des Laurentides (+9 %) au chapitre des mises en chantier », constate Paul Cardinal. 

Rénovation : baisse généralisée

Selon les données du bilan, la valeur des permis de rénovation délivrés par les villes de la province s’élevait à 898 millions de dollars au cours du premier semestre de 2020, soit une baisse de 26 % comparativement au premier semestre de l’année dernière. La diminution de la valeur des permis de rénovation a été observée dans toutes les régions administratives, à l’exception de celle de Saguenay-Lac-Saint-Jean où elle est demeurée stable.

« Dans le contexte de la crise sanitaire, outre la période d’arrêt forcé des chantiers, les propriétaires d’immeubles locatifs ont été peu enclins à vouloir rénover. La valeur des permis de rénovation a chuté de 43 % dans le secteur locatif et cela provient à la fois d’une baisse du nombre de permis et d’une diminution de la valeur moyenne des travaux autorisés », note Paul Cardinal.

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