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Des évêques mécontents du resserrement des mesures dans les églises

L’archevêque Denis Grondin (Photo: Pierre Michaud-archives)

Le président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, Mgr Christian Rodembourg, dénonce le reconfinement des lieux de culte à 25 ou 50 personnes. 

Les leaders religieux du Québec dénoncent l’injustice dont ils se disent victimes par cette annonce du ministre de la Santé, Christian Dubé, qui propose des mesures restrictives dans les lieux de culte en les classant dans la même catégorie que les bars.

Les membres de la Table interreligieuse aspirent à un dialogue ouvert avec les autorités gouvernementales afin que les lieux de culte soient reclassifiés dans la catégorie des salles de spectacles, des cinémas et des théâtres, ce qui permettrait d’accueillir jusqu’à 250 personnes dans les lieux de culte, en tout respect des mesures déjà en place pour respecter les règles sanitaires.

« Le Diocèse de Rimouski est en accord avec cette demande de reclassification des lieux de culte.  Nous vivons la déception causée par ces mesures qui ne tiennent pas compte des besoins des milliers de fidèles qui trouvent le réconfort dans la pratique de leur religion », précise un communiqué de l’Archevêché émis ce matin.

« Nous espérons qu’un dialogue constructif avec les autorités gouvernementales nous permettra de poursuivre du mieux possible notre mission d’accompagnement auprès de nos  paroissiennes et paroissiens en cette période de crise sanitaire », indique-t-on.

Aucune éclosion

« Depuis le début de la crise de la Covid-19 que connaît le Québec, les leaders des groupes religieux du Québec ont collaboré étroitement avec les autorités de la santé publique. À bien des égards, les mesures sanitaires mises en place dans les lieux de culte dépassent les exigences gouvernementales. Avec le résultat qu’à ce jour, à notre connaissance, aucune éclosion n’a eu lieu dans un lieu de culte. En ces temps difficiles, les leaders religieux font tout le nécessaire pour mettre en place les mesures qui assurent la protection de la santé de leurs fidèles », explique le communiqué de l’Assemblée des évêques catholiques.

« En ces temps troublés, des milliers de Québécoises et de Québécois trouvent dans la pratique de leur religion un réconfort et une source de résilience qui bénéficie à l’ensemble de la population. Quoi qu’on puisse en penser, la spiritualité et la recherche de sens ont une place essentielle dans la vie humaine. Ce service à la communauté nous apparaît nécessaire pour aider nos fidèles à traverser cette crise sanitaire. Les leaders religieux n’ont pas ménagé les efforts pour tenter d’entreprendre un dialogue franc et ouvert avec les autorités gouvernementales, dans un esprit de collaboration », poursuit l’Assemblée des évêques.

Aucune communication

Selon monseigneur Rodembourg, les lettres qui n’ont pas reçu d’accusé de réception, les appels téléphoniques et les courriels laissés sans réponse ne se comptent plus.

« Alors que dans les provinces voisines, les autorités gouvernementales sont en contact direct et constant avec les leaders religieux, il n’y a aucune communication du même genre au Québec. Cette situation est décevante et inacceptable. Le ministre de la Santé a annoncé dimanche après-midi une série de mesures plus strictes visant à protéger la population de la COVID-19. »

Par conséquent, l’Assemblée exige des autorités gouvernementales qu’elles « reclassifient dès aujourd’hui les lieux de culte dans la catégorie des salles de spectacles, des cinémas et des théâtres, ce qui permettrait de continuer à accueillir jusqu’à 250 personnes dans nos lieux de culte au lieu d’être limité à 25 ou à 50. »

« Nous demandons également qu’un canal de communication franc et ouvert soit instauré entre nous et les autorités gouvernementales. Nous ne demandons pas un privilège. Nous nous présentons comme des partenaires et souhaitons simplement être considérés justement par le gouvernement.  Nous, leaders religieux membres de la Table interreligieuse du Québec, tenons à rappeler que nous aspirons à un dialogue ouvert avec les autorités gouvernementales. Nous espérons sincèrement que la présente demande sera suffisante pour faire valoir nos droits et recevoir du gouvernement la reconnaissance qui est due aux citoyens qui pratiquent leur religion en tout respect des règles sanitaires », conclut le communiqué de l’Assemblée des évêques du Québec.

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