Le Bloc menace de voter contre le discours du Trône
Le député Maxime Blanchette-Joncas somme le premier ministre, Justin Trudeau, de livrer concrètement les grands principes énoncés, hier, dans le discours du trône, un exercice qu’il qualifie de cérémonial archaïque qui n’a pas sa place en temps de crise.
Tout comme son chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, le député de Rimouski-Neigette – Témiscouata – Les Basques a servi un ultimatum d’une semaine au gouvernement Trudeau pour répondre à la demande du Québec et des provinces d’augmenter sans condition les transferts en santé.
« Le discours du Trône centralisateur pondu hier ne répond aucunement aux besoins du système de santé et des aînés du Québec », indique un communiqué de monsieur Blanchette-Joncas.
« Le gouvernement du Québec et le Bloc Québécois sont d’accord : ce discours du Trône est un affront aux compétences et aux demandes de l’Assemblée nationale et il ne mérite pas l’appui du Québec. Le gouvernement de Justin Trudeau a une semaine pour consentir les transferts en santé sans condition aux provinces et au Québec, à défaut de quoi le Bloc Québécois votera contre », martèle le chef Blanchet.
Un vote des partis d’opposition contre le discours du Trône pourrait nous mener à des élections fédérales, puisque le gouvernement libéral de Justin Trudeau est minoritaire.
Quatre conditions
Le Bloc Québécois avait posé quatre conditions à son appui au discours du Trône :
-Hausse des transferts en santé pour couvrir 35 % des dépenses du Québec;
-Hausse de la pension de la sécurité de la vieillesse de 110 $ par mois;
-Respect des champs de compétence du Québec et des provinces;
-Pleine indemnisation des agriculteurs sous gestion de l’offre pour les brèches dans les accords commerciaux avec les États-Unis, l’Europe et la zone Pacifique.
Agriculteurs et aînés laissés pour compte
Maxime Blanchette-Joncas ajoute que les agriculteurs et les aînés sont laissés pour compte dans cet exercice de propagande du gouvernement libéral.
« Ce n’est pas vrai que je vais fermer les yeux sur les tours de passepasse du fédéral au détriment des agriculteurs de chez nous! Pas plus que je n’accepterai qu’une partie de nos aînés soient abandonnés. Ils ont droit aux pleins montants! Pas question pour moi qu’ils perdent quoi que ce soit! », a lancé le député de Rimouski—Neigette-Témiscouata-Les Basques.
À la lecture du discours du Trône, il dit constater aisément qu’il n’y avait aucune mention de la hausse des transferts en santé réclamée; qu’Ottawa veut créer deux classes d’aînés en augmentant leur pension seulement à partir de 75 ans et sans s’engager sur un montant; que l’ensemble du plan libéral est de s’ingérer dans les compétences du Québec, notamment en matière de santé et en infrastructures, allant même jusqu’à promettre que ses investissements seraient « directs » sans transiter par Québec ou demander son avis.
N’a pas écouté
« Justin Trudeau n’a pas écouté la demande de toutes les provinces et du Québec pour une hausse immédiate, sans condition et durable des transferts en santé. Il revient avec son obsession nuisible de s’ingérer, de choisir où le Québec dépenserait son propre argent, et des normes canadiennes dans des compétences québécoises. Si vous êtes retraité et âgé entre 65 et 75 ans, monsieur Trudeau n’a pas un sou pour vous. C’est une occasion manquée que le Bloc ne pourra soutenir sans que le Québec obtienne les transferts en santé dont il a besoin pour affronter la pire crise sanitaire du siècle », a conclu le chef du Bloc Québécois.