La dernière mission de Suzanne Tremblay
L’ex-députée fédérale de Rimouski, Suzanne Tremblay, décédée samedi dernier, s’était donné une dernière mission à remplir, deux semaines avant de nous quitter.
C’est ce que révèle le député de Rimouski à l’Assemblée nationale, Harold LeBel, alors que le journal le soir s’enquérait sur les derniers développements concernant le dossier du service d’hémodynamie au centre hospitalier de Rimouski. Ce dossier aura été l’un des nombreux auxquels a été mêlée madame Tremblay, même longtemps après sa carrière de députée (1991-1999/2000-2004).
Depuis plus de 20 ans, des citoyens, des personnalités politiques et sociales s’impliquent dans ce dossier afin d’obtenir la dispensation de cette spécialité cardiaque à l’hôpital rimouskois. Les personnes qui ont besoin d’un traitement d’hémodynamie doivent se rendre à Québec. Malgré un refus des autorités, le dossier est relancé par un comité, confirme monsieur LeBel, qui a pu bénéficier de l’implication de madame Tremblay. L’hémodynamie est une technique simple qui permet notamment de débloquer les artères.
Tout en expliquant la nouvelle stratégie du comité, monsieur LeBel a tenu à faire un dernier clin d’œil à sa bonne amie. « Suzanne était avec nous à travailler sur le comité sur l’hémodynamie deux semaines avant son décès. Elle nous a aidés à développer la nouvelle stratégie. Elle y tenait beaucoup, à ce projet. Suzanne a toujours participé activement à ce dossier », mentionne monsieur LeBel.
Le refus de Québec
Monsieur LeBel rappelle que la région s’est vu refuser le projet de la part de Québec à trois reprises, au cours des derniers mois, soit par l’ex-ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle Mc Cann, l’automne dernier, puis par le premier ministre François Legault qui est venu appuyer les arguments de sa ministre et enfin, plus récemment, par le nouveau ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.
« Le gouvernement nous dit que ce n’est pas une bonne idée de songer à implanter le service d’hémodynamie à Rimouski, que le service serait meilleur au Centre universitaire de santé et de services sociaux de l’Université Laval, à l’Hôpital Laval. Quand monsieur Dubé a remplacé madame Mc Cann, il nous a envoyé une lettre qui confirmait ce que le premier ministre a dit, mais il ajoutait pour appuyer ses prétentions que le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Gaspésie était d’accord avec cette affirmation. Le CISSS de la Gaspésie aurait affirmé que les Gaspésiens étaient mieux desservis à Québec qu’à Rimouski », raconte monsieur LeBel.
La stratégie
« Quand on s’est réunis en présence de Suzanne, on a convenu que de la pression politique, on peut en faire, mais qu’on n’arriverait pas à notre objectif sans l’appui de la Gaspésie. À chaque fois qu’on plaiderait pour nos besoins, on se ferait ramener ça. Nous savons que le CISSS de la Gaspésie a eu des pressions du ministère de la Santé pour adopter sa position. Ce n’est pas arrivé de nulle part, cette affaire-là. C’est venu d’en haut », explique encore le député LeBel.
« Notre stratégie est donc de se rapprocher de la Gaspésie, nous concentrer davantage à gagner l’appui des Gaspésiens. Tant qu’on ne fera pas ça, on ne pourra pas avancer. Nous interviendrons sur deux plans. Nous tenterons de convaincre les médecins, puis nous nous adresserons aux élus. Si tout le monde s’entend, le politique va pouvoir faire son travail, mais il faut qu’on se parle et que l’on convienne de parler dans le même sens, pour ce projet si important pour l’Est du Québec », fait enfin savoir le député.