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Le préfet Saint-Pierre n’entend pas en rester là avec le dossier de l’hémodynamie

(Photo: Unsplash photos)

Le préfet de la MRC Rimouski-Neigette, Francis Saint-Pierre, s’attriste du décès d’un des instigateurs du dossier de l’hémodynamie à l’hôpital de Rimouski, mais assure qu’il n’entend pas en rester là dans les revendications de la région pour obtenir ce service.

Un citoyen et assureur bien apprécié pour son implication dans la communauté, Louis Desrosiers, est décédé vendredi dernier. Monsieur Desrosiers a été parmi les premiers à revendiquer l’ajout du service d’hémodynamie aux services déjà disponibles à l’hôpital de Rimouski il y a quelques 20 ans.

Cette technique simple permet de déboucher les artères cardiaques, mais nécessite une infrastructure sur place pour traiter les cas qui tourneraient mal. Présentement, la clientèle de l’Est du Québec est desservie à Québec.

« En son nom »

«Mon père a travaillé fort pour que l’hémodynamie soit disponible à Rimouski. Je souhaite de tout cœur que ce projet se réalise un jour, en son nom », a confié au journal le soir la fille de monsieur Desrosiers, Annie, qui se dit heureuse et fière des nombreux hommages qui ont été rendus à son père, notamment par l’entremise de notre média numérique.

Louis Desrosiers (Photo: avis de décès)

Il y a un an, tout juste avant la pandémie, un groupe d’intervenants politiques et sociaux s’était rendu à l’Assemblée nationale pour réclamer ce service.

« Je trouve ça bien dommage que quelqu’un qui y croyait autant soit décédé sans voir l’aboutissement de ce dossier. Ça démontre la lenteur des différents gouvernements à s’en préoccuper. Je le dis depuis le début : il y a eu énormément de pressions de Québec sur le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Gaspésie, afin que celui-ci fasse savoir que l’hémodynamie n’était pas un besoin dans l’Est du Québec; que les Gaspésiens étaient déjà bien desservis par le centre de cardiologie de Québec. Ça a faussé les données », estime monsieur Saint-Pierre.

Spécialiste de renom

« Il se pourrait que moi, comme politicien, je ne maîtrise pas bien le dossier, mais nous avons dans notre groupe de pression des spécialistes qui savent très bien de quoi ils parlent, comme Dr Nathalie Dionne, qui nous dit que c’est possible. J’ai hâte de savoir le fond de l’histoire, car l’an dernier, je suis sorti de la rencontre à Québec très amer. Nous n’avons rencontré que le chef de cabinet de la ministre de la Santé (c’était alors Danielle Mc Cann), sur l’heure du midi, qui n’avait pas grand’chose à nous dire. La seule chose qu’il nous répétait : c’était que la science disait que… alors qu’on avait une cardiologue compétente à nos côtés qui disait comme nous. Et en nous demandant de le croire aveuglément », poursuit monsieur Saint-Pierre.

Francis Saint-Pierre -Photo: courtoisie

« J’aurais tendance à croire davantage cette professionnelle de la santé ayant une solide réputation, que le chef de cabinet de la ministre. Quand Nathalie Dionne parle, elle sait de quoi elle parle et elle lui a répondu que les chiffres qu’il mentionnait n’étaient pas des faits vérifiés. De l’hémodynamie, il y en a à Trois-Rivières et il y en a à Saguenay et les statistiques sont aussi bonnes qu’à Québec », affirme Francis Saint-Pierre.

Comme pour les soins contre le cancer

Ce dernier trace un parallèle avec la lutte qu’a dû mener la région pour obtenir des services de cancérologie, dans les années 1980.

« C’est pareil : ça va juste prendre un ministre de la Santé qui va dire à ses fonctionnaires que c’est ça. Le problème semble être que les médecins de Québec ne veulent pas venir pratiquer à Rimouski. Ils mettent de la pression sur le ministère et le ministère les écoute. C’est au ministre de décider, car c’est un dossier politique. L’hémodynamie à Rimouski, la science ne nous dira jamais que ça ne se peut pas. On nous raconte des histoires pendant que nos spécialistes nous disent que c’est possible », soutient monsieur Saint-Pierre.

« J’ai un fils cardiologue et il m’a expliqué bien des choses. Il y a beaucoup de gains à soigner une personne sur place, comparativement au temps et à l’argent consacrés à les déplacer dans les grands centres. Pensons aux personnes âgées! Ma mère a fait une crise de cœur dans la période des Fêtes, à 88 ans. Ça s’est bien passé, mais imaginez qu’elle a dû supporter tout ce stress toute seule et a dû se rendre à Québec se faire soigner, toute seule. C’est difficile sur le plan humain, pour quelqu’un de son âge; c’est quelque chose. On pourrait ajouter que la Fondation du centre hospitalier régional de Rimouski nous appuie, en prenant en charge les coûts d’installation de la salle. Le gouvernement n’aurait même pas à payer pour ça », affirme le préfet Saint-Pierre.

Pas mort

« C’est clair pour moi que ce dossier n’est pas mort. Je vais solliciter un nouveau mandat de préfet après les prochaines élections et j’ai bien l’intention de m’impliquer dans ce dossier. Rien n’empêche qu’on ait ça, sauf le porte-monnaie des cardiologues de Québec », fait enfin savoir monsieur Saint-Pierre.

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