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Virginie Proulx encore mise à l’écart par les autres élus

Virginie Proulx (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Le différend entre la conseillère Virginie Proulx et les autres membres du conseil municipal de Rimouski a une fois de plus retenu l’attention, hier soir, à l’assemblée ordinaire du conseil municipal.

Madame Proulx s’est fait « tasser dans son coin » par les autres membres du conseil, à la suite d’un tour de table des élus qui étaient invités à se prononcer sur une résolution déposée par madame Proulx.

Dans le cadre des démarches qu’elle a menées depuis son exclusion des réunions en comité plénier, fin mai, madame Proulx a déposé, hier, une résolution faisant écho à la motion de la députée Catherine Fournier inscrite à l’Assemblée nationale, demandant à ce que des changements soient apportés aux lois municipales pour favoriser la transparence.

Limiter le caractère public

La motion de Virginie Proulx se concluait en ces termes : « Que le conseil municipal de la Ville de Rimouski demande au gouvernement du Québec d’appliquer la recommandation de la Commission Charbonneau, à l’effet d’« adopter des dispositions limitant les exceptions au caractère public des délibérations des élus municipaux du Québec, en s’inspirant des articles 239 et 239.1 de la Loi de 2001 sur les municipalités de l’Ontario » et ce, avant les prochaines élections municipales québécoises de 2021. »

Les autres élus semblent avoir compris qu’elle souhaitait expressément que toutes les réunions en comité plénier soient publiques et c’est à ce sujet qu’ils ont manifesté leur intention de ne pas appuyer sa résolution. Madame Proulx soutient que ce n’est pas tout à fait le but de sa démarche, qu’elle demande plutôt seulement des changements aux procédures qui favoriseraient une plus grande transparence.

« Manigance »

Un des conseillers, Jocelyn Pelletier, a dit : « je connais la différence entre transparence et manigance ». Les autres ont essentiellement justifié la nécessité de maintenir les réunions en comité plénier confidentielles. Cela concerne directement ce qu’on reproche à madame Proulx et ce qui a causé son exclusion des réunions en comité plénier. Elle n’aurait pas respecté le caractère confidentiel de ces discussions, ce qu’elle nie.

Le maire, Marc Parent, n’a pas manqué de souligner qu’une démarche de conciliation est en cours avec le ministère des Affaires municipales et que Virginie Proulx l’a perturbé en demandant l’appui d’élus de l’Assemblée nationale et qu’une motion y soit déposée, tandis qu’on avait demandé aux élus de ne pas faire de vagues. Une rencontre doit avoir lieu vendredi.

« Ça les choque beaucoup »

« Je suis un peu déçue, mais je m’y attendais un peu en raison de la situation où mes collègues m’ont exclue. Je sais que ça les choque beaucoup quand je fais appel aux médias pour demander plus de transparence. Pourtant, je ne fais aucune attaque personnelle envers eux, lorsque je fais ces démarches. Puisque j’ai été exclue, ça a fait réaliser à beaucoup de personnes que ce n’est pas normal que des élus puissent exclure une autre élue. Ça vient démontrer que les comités pléniers ne sont pas bien encadrés par la loi. Derrière tout ça, il faut voir que je ne fais pas ces démarches-là juste pour moi, mais pour toute la population », a réagi madame Proulx.

Fermeture

« Je sens une fermeture de la part des élus, alors qu’il y a vraiment matière à amélioration, sans dire que tout doit être public du jour au lendemain. Ce n’est pas ce qu’on demande. Certains élus semblent fâchés contre moi, mais on ne s’est pas parlé depuis cinq mois. C’est facile de dire comme raison que je n’étais pas supposée parler (des débats en comité plénier), mais ça n’a aucun sens de me demander de ne rien dire quand quelque chose comme ça arrive », lance aussi la conseillère du Bic.

Pas seule

« Je ne me sens pas seule dans mon coin. Je me sens appuyée par beaucoup de citoyens et par des élus du Québec. Je pense qu’il y a un mouvement en ce moment de gens qui veulent plus de transparence », confie également madame Proulx.

Le maire, Marc Parent, a été interrogé à savoir si ce ne sont pas davantage les problèmes relationnels que le fond de la résolution proposée -pourtant adoptée par d’autres conseils municipaux- qui ont fait réagir les autres membres du conseil.

« Il n’y a pas eu de vote sur la résolution. Elle n’a pas été retenue parce que madame Proulx n’avait pas d’appui. Pour ce qui est de la motivation derrière ça, des conseillers ont choisi de s’exprimer et vous avez eu l’occasion de prendre connaissance de leurs interventions », a brièvement répondu monsieur le maire.

La collègue de Virginie Proulx qui l’accompagne dans es démarches, la conseillère sherbrookoise Évelyne Beaudin, a aussi présenté une résolution du même ordre à son conseil municipal et a obtenu le même résultat.

En vidéo, ci-dessous, la conseillère du Bic explique sa position.

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