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«La progression de la haute vitesse se fait à… très basse vitesse!»

-Le député Harold LeBel
Harold LeBel (Photo: capture d’écran-Facebook)

Le député de Rimouski, Harold LeBel, accentue les pressions sur le gouvernement du Québec afin que le service Internet soit mieux déployé et plus efficace dans les régions, dont l’Est du Québec.

Monsieur LeBel est intervenu hier, à l’Assemblée nationale, à ce sujet, mais n’a obtenu que ce qu’il considère être des engagements mitigés de la part du gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ), notamment de la ministre responsable du Bas-Saint-Laurent et du développement régional, Marie-Ève Proulx et du premier ministre, François Legault. Monsieur LeBel a l’impression que le gouvernement essaie de noyer le poisson.

 « Aujourd’hui, environ 330 000 foyers québécois, soit un ménage sur 10, n’ont pas accès à Internet haute vitesse. En 2017, ils étaient 340 000. La progression se fait donc à très, très basse vitesse. Pourtant, en campagne électorale, la CAQ promettait de donner un accès Internet haut débit à tous les Québécois d’ici la fin de son mandat. La ministre du Développement économique régional, plus prudente, promettait, elle, que ça se ferait dans cinq ans et plus, en y repensant, que ça se ferait peut-être en sept ans », a mentionné monsieur LeBel, lors de son intervention.

« La réalité vécue, c’est que, pendant la première vague de la pandémie, des milliers de Québécois se sont retrouvés isolés sans avoir accès à Internet. Les entreprises de nos régions ont été fortement pénalisées, incapables de passer en mode numérique. À l’heure du télétravail, de l’enseignement à distance et de l’information diffusée en ligne, nos régions font encore les frais d’une promesse brisée », a ajouté monsieur LeBel.

« Deux ans, quatre ans, sept ans, est-ce qu’on pourrait avoir l’heure juste? S’il y a un projet qui aurait dû être accéléré, c’est bien le déploiement d’Internet haute vitesse. Est-ce que la ministre peut nous expliquer pourquoi il n’y a rien de prévu dans ce sens-là dans le projet de loi n° 66? », a questionné Harold LeBel.

Navrant

« Hier soir à « RDI économie », madame Claire Bolduc, préfète de la MRC de Témiscamingue, disait que c’est navrant ce qui se passe en ce moment, puis je lui donne raison. En 2003, Jean Charest nous disait : « avant la fin de ce mandat, des connexions Internet à haute vitesse seront disponibles dans toutes les régions du Québec. »  Dans l’histoire plus récente du Québec, en 2016, la cheffe de l’opposition nous disait… était responsable de l’économie à l’époque puis elle s’occupait du branchement Internet. Quand on est arrivés en poste, de notre côté, on a vu l’ampleur des dossiers qui n’étaient pas branchés », a commenté madame Proulx.

« C’est commencé »

« On a accéléré le pas, on a mis toutes les ressources impossibles et inimaginables pour reprendre le temps perdu par l’ancien gouvernement à ce niveau-là. Depuis ce temps, on a mis en place un comité, composé de Bell, Hydro-Québec, toutes les télécommunications, pour accélérer les dossiers. Ce qu’il reste à brancher au Québec, ce sont des dossiers quand même très complexes, puis on va de l’avant. Par exemple, on a annoncé un investissement de 400 millions. On n’a pas attendu le fédéral pour investir. On a fait un appel de projets. au printemps puis on va de l’avant avec les projets. C’est déjà commencé. Par exemple, on a annoncé un investissement de 400 millions. On n’a pas attendu le fédéral pour investir. On a fait un appel de projets au printemps, puis on va de l’avant avec les projets », a poursuivi la ministre.

« Votre engagement »

« J’aimerais juste rappeler qu’on parle de votre engagement. C’est de votre engagement qu’on parle actuellement. Le 16 juillet 2020, cet été, en Gaspésie, le premier ministre comprend le message qu’il faut brancher les gens à Internet et promet de nouveau la haute vitesse pour tout le monde avant la fin de son mandat, affirmant : « Ça va être fait d’ici, maximum, deux ans. » Il l’a dit en Gaspésie. Pourtant, au ministère de l’Économie, on se disait… on savait qu’ils ne seraient jamais capables. Est-ce que la ministre peut confirmer aux Québécois qui attendent des services Internet haute vitesse qu’ils peuvent croire le premier ministre quand il dit que ce sera fait d’ici 2022? », a de nouveau interrogé monsieur LeBel.

« Je vais dire oui, mais je ne m’en tiendrai pas à cette réponse. L’objectif est maintenu, nous allons aller de l’avant d’ici 2022, à ce que tout le monde connaisse la date de son branchement. Puis, idéalement, tout le monde va être branché. Ça, c’est nécessaire. On l’a dit, on va le faire. On fait ce qu’on dit, de notre côté. On a été proactifs depuis 2018. On s’est allié le milieu municipal, on s’est allié les compagnies de télécommunications. On a travaillé ensemble à résoudre les enjeux reliés à la connexion Internet dans les coins les plus difficiles du Québec. On y tient. C’est un engagement électoral clair qu’on a. On veut aller de l’avant », a acquiescé la ministre.

« On joue sur les mots »

« On joue toujours sur les mots. Là, en 2022, on va savoir la date : en 2024, 2025, 2026. Il faut rappeler que (pour) une des régions dont elle est responsable, le Bas-Saint-Laurent, le déploiement d’Internet haute vitesse est une priorité prioritaire à court terme. On veut rappeler aussi que l’accès à Internet haute vitesse… empêche des villages de se développer. Ça crée des iniquités sociales, en privant des populations non branchées de l’égalité des chances, ce qui est inacceptable en ces temps de pandémie. Puis au-delà des embûches, puis au-delà de se lancer la balle, quand est-ce qu’on va livrer la marchandise? 2022? », d’insister monsieur LeBel.

L’automne 2022 selon le premier ministre

C’est là que le premier ministre Legault a pris la parole.

« Monsieur le Président, il y a actuellement 340 000 maisons au Québec qui ne sont pas branchées. On a rencontré les différentes entreprises. Ils nous disent qu’ils sont tous prêts à signer pour les 340 000 maisons, mais ils ne sont pas capables, en particulier Bell. Bell, puis, dans certains cas, c’est d’autres entreprises, mais qui ont besoin des poteaux de Bell. J’ai demandé au président de Bell, Mirko Bibic, de le rencontrer le 19 octobre et j’ai bien l’intention d’essayer de le convaincre que tout soit fait pour l’automne 2022, comme promis. »

Le premier ministre François Legault (Photo: Facebook)
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