Virginie Proulx dévoile les mystérieux courriels qui auraient mené à son expulsion
La conseillère municipale du district Le Bic, Virginie Proulx, jette un nouveau pavé dans la mare du conseil municipal de Rimouski en dévoilant les conversations par courriel qui auraient causé son expulsion des réunions en comité plénier.
C’est à l’occasion d’une entrevue avec Rémy Bourdillon, du journal d’opinion Le Mouton Noir, que madame Proulx a dévoilé les échanges qu’elle a eus avec un ou une citoyen/citoyenne, lesquels ont servi de motif au reste du conseil pour l’exclure, en mai, alléguant qu’ils constituent un bris de confidentialité. L’article a paru hier.
Lundi dernier, madame Proulx s’est retrouvée de nouveau isolée, quand elle a déposé une résolution visant une plus grande transparence dans les assemblées du conseil. Aucun autre membre du conseil n’a accepté de la seconder, ce qui fait que la résolution n’a même pas fait l’objet d’un vote.
À la radio CFYX ce matin, Virginie Proulx a précisé les raisons qui l’ont incitée à rendre publics les courriels en question : « J’en avais assez d’entendre le maire dire que j’avais dévoilé des informations confidentielles. J’ai décidé de laisser la population en juger. »
Les échanges
Voici donc, pour permettre à nos lecteurs de se faire une idée, les principaux extraits des échanges de courriels qui ont été publiés dans l’article du Mouton Noir :
-Le 24 avril, X écrit à Virginie Proulx pour lui partager un document sur l’agriculture urbaine, ajoutant que la Ville de Rimouski devrait s’en inspirer.
-La conseillère du Bic lui répond : « Je suis bien d’accord sur l’intérêt de ce document, je l’ai même partagé aux autres membres du conseil… Après, notre volonté de faire bouger les choses en ce sens n’est pas la même pour tous, disons! »
-X renchérit : « Alors, que doit-on faire? Se résoudre à attendre le bon vouloir de certains élus à faire bouger les choses? » Par la suite, X exprime son inquiétude, arguant que la sécurité de la population repose sur le principe d’autonomie alimentaire. « Alors, comment fait-on pour forcer le conseil à prioriser ce dossier […] ? Pétition? »
« Prenez note »
-Réponse de Virginie Proulx : « Je suis aussi découragée que toi… Continuez la pression populaire, contactez des journalistes… et prenez des notes pour les prochaines élections! »
-Le 30 avril, X écrit à nouveau pour manifester son mécontentement : plusieurs semaines après avoir fait parvenir des revendications au conseil municipal en compagnie d’autres citoyens, X n’a reçu aucune réponse. « Avez-vous discuté de nos demandes? Quel est le fruit de ces discussions? », demande X, avant de conclure : « Nous comprenons pleinement votre réalité en ces temps de crise, mais n’y a-t-il pas un minimum démocratique à maintenir? Que se passe-t-il? Peux-tu nous en dire plus? »
-La conseillère répond le soir même : « Il n’y a pas de majorité au conseil qui veuille aller plus loin… Je t’invite, pour au moins avoir une réponse officielle, à envoyer une question pour la séance du conseil. Tu peux le faire via le site web et via sa page Facebook… »
La discussion se poursuit le 5 mai, à la suite de l’annonce par la Ville de l’ouverture de Jardins libres, c’est-à-dire d’espaces où la population pourra jardiner librement.
-X veut savoir s’il y en aura un au Bic.
-Mme Proulx lui répond que non. « J’ai été surprise de voir ce projet (agréablement surprise), car on ne nous en avait rien dit avant, complète-t-elle. Cela dit, je pense que ça pourrait faire partie du projet de parc… s’il finit par naître un jour… »
Informations dévoilées au maire Parent
Le Mouton Noir précise ensuite : « Finalement, le 8 mai, c’est à Marc Parent que X écrit, pour une toute autre raison. Citant un article du Mouton Noir, X demande s’il est possible d’utiliser une application de visioconférence pour que les citoyens puissent poser leurs questions de vive voix lors des séances publiques du conseil municipal, comme cela se fait à Sainte-Luce – l’accès à la salle du conseil est alors interdit au public à cause de la pandémie de COVID-19. X copie dans son message ses derniers échanges avec Virginie Proulx, résumés ci-dessus, les portant à la connaissance du maire. »
Toujours dans l’article d’hier, madame Proulx réagit : « c’est comme s’il attendait un prétexte pour me sortir. Est-ce qu’après ça, [les membres du conseil] pensent qu’ils peuvent dire que je sors d’autres informations confidentielles? Encore faudrait-il le prouver! »
Le conseiller Grégory Thorez a confirmé au Mouton Noir que cet échange de courriels est bien ce qui a mené certains conseillers à demander un vote sur la possibilité d’exclure Virginie Proulx des comités pléniers. « Pour eux, c’était un peu la goutte qui faisait déborder le vase », explique-t-il, tout en disant ne pas avoir été impliqué dans les événements antérieurs. Il précise qu’il a voté contre cette exclusion.