Une citoyenne en vue invite les Rimouskois à faire connaître au maire leur mécontentement
Une citoyenne très engagée de Rimouski, Patricia Posadas, est sortie de sa réserve habituelle, hier, pour dénoncer les propos tenus par le maire, Marc Parent, sur le district du Bic et sa conseillère, Virginie Proulx, un peu plus tôt cette semaine.
Madame Posadas, une habituée des assemblées publiques du conseil municipal, demeure toujours calme et polie envers les élus, lorsqu’elle s’adresse à eux. Historiquement, ses échanges avec monsieur Parent ont aussi toujours été respectueux, mais hier, elle a « pété sa coche » comme on dit souvent.
La citoyenne militante écologiste était très fâchée des déclarations de monsieur Parent, faites notamment sur les ondes de Radio-Canada et de CKMN, mardi. Interrogé à savoir s’il pouvait se présenter comme conseiller au Bic lors des prochaines élections, alors qu’il a confirmé qu’il ne voulait pas se représenter comme maire, monsieur Parent n’a rien confirmé, mais il a dit que des citoyens du Bic l’avaient interpellé et qu’ils n’étaient pas satisfaits du travail de madame Proulx.
Mal représentés
« [Ces citoyens] me disent se sentir mal représentés par leur conseillère actuelle. Pas parce que la conseillère ne siège pas au plénier. Simplement parce que ce sont des gens ordinaires, comme vous et moi, et que la conseillère actuelle […] c’est une doctorante, c’est une intellectuelle », a noté le maire.
Il a ajouté que, selon lui, la conseillère Proulx « vit de grands principes de démocratie, mais la réalité d’un conseiller ou d’une conseillère municipale, ce sont les aqueducs et les égouts, les terrains de jeux, les loisirs, l’état des routes. Le monde ordinaire ne ressent pas cette connexion-là avec la conseillère. »
Madame Posadas a entendu ces commentaires et elle les a trouvés désobligeants pour madame Proulx et réducteurs pour la fonction de conseiller.
Colère
« Hier, Marc Parent a accordé une entrevue dans laquelle il tient des propos que j’ai trouvés difficiles à entendre sans réagir. Je partage ici avec vous ma réponse à laquelle j’ai réfléchi de longues heures, attendant que la colère retombe pour faire place à la réflexion. Je vous rappelle que Rimouski est une ville de savoir. Je vous invite à écouter cette entrevue, puis d’aller sur la page de Marc Parent – maire de Rimouski, page sur laquelle il a lui aussi partagé cette entrevue, et de vous exprimer si vous trouvez que cela est nécessaire. Pour ma part, me taire me rendait malade. Je me sens mieux », a écrit madame Posadas.
Homme de principe
Puis, s’adressant à monsieur Parent : « Vous commencez par dire que vous êtes un homme de principe et qu’il vous en a coûté beaucoup d’être déloyal à votre propre parole. Vous revendiquez la force de vos convictions et votre transparence lorsque vous avez invité la population à «voter du bon bord» aux dernières élections fédérales, dévoilant ainsi votre absence de sens politique et le «pragmatisme» sans grandeur qui vous habite. Vous faites ainsi de vous-même un portrait peu flatteur qui ne vous honore pas. Mais là où vous atteignez le fond, c’est lorsque vous répondez à la question du journaliste à propos de la conseillère du Bic. »
Torts impardonnables
« En somme, les torts impardonnables de la conseillère du Bic seraient d’être éduquée et d’avoir des idéaux démocratiques. Toute une mauvaise personne! Et l’on comprend à quel point elle doit vous juger si vous tenez de tels propos, tout comme je vous juge en ce moment, monsieur Parent. En tant qu’enseignante, vous comprendrez à quel point, la femme «ordinaire» que je suis (ah! au fait, je suis aussi du « vrai monde », c’est synonyme, je sais, mais je précise…) est révoltée par vos propos », ajoute-t-elle, notamment.
Rôle
« Je le répète, les élu.e.s du conseil municipal sont bien plus que les membres d’un conseil d’administration. Si votre seul rôle est de vous intéresser aux aqueducs et aux égouts, les employé.e.s de la Ville font tout à fait l’affaire: ils font d’ailleurs très bien leur travail, ils sont alertes et compétents, connaissent leurs dossiers et veillent au bon fonctionnement des entrailles de la cité. Votre rôle, c’est d’imaginer la suite: comment transformer la Ville en tenant compte des nouvelles réalités? », lance l’ex-enseignante à la retraite du Cégep de Rimouski.
Au moment d’écrire ces lignes, une douzaine de commentaires avaient été transmis au maire Parent sur sa page Marc Parent maire de Rimouski, la plupart allant dans le sens de madame Posadas. Monsieur Parent n’avait pas émis de commentaire. Virginie Proulx, elle, a remercié Patricia Posadas de son intervention.