La pandémie a fait perdre 480 M$ dans l’économie du Bas-Saint-Laurent
Selon les économistes du Mouvement Desjardins, la pandémie de la COVID-19 a causé des pertes économiques de 480 M$ au Bas-Saint-Laurent et de 216 M$ en Gaspésie.
Ce sont les chiffres lancés ce mardi matin par le chef de la direction de Desjardins, Guy Cormier, dans le cadre de la tournée virtuelle En Mouvement vers la relance socioéconomique du Québec regroupant des gens d’affaires de l’Est-du-Québec.
Les spécialistes de Desjardins estiment que le Bas-Saint-Laurent a perdu 8 300 emplois de mars à mai 2020, pendant le confinement, comparativement à 6 400 en Gaspésie. « L’impact a été plus grand dans vos régions parce que des projets ont été annulés ou reportés. Des entreprises ont fermé et le niveau de stress et d’anxiété est en hausse », mentionne M. Cormier.
Il y aura une relance
M. Cormier demeure convaincu qu’il y aura un début de relance en 2021, mais que cette relance serait inférieure dans l’Est-du-Québec par rapport à la moyenne provinciale anticipée. « Ça va remonter en 2021. On se croise les doigts, car ça demeure fragile comme reprise. On prévoit un retour de votre économie au niveau d’avant la COVID au milieu de l’année 2022. C’est un peu normal que la relance se fasse plus lentement dans vos régions, car vous êtes davantage dépendant des grands projets qui sont plus longs à repartir. Malgré tout, il y aura assurément une relance », indique celui qui souligne que les grands chantiers sont rares et que l’industrie des pêches est en baisse, même chose pour la foresterie qui souffre du protectionnisme américain.
À l’opposé, le tourisme a bien été, mais cette industrie demeure tributaire des mesures sanitaires imposées par le gouvernement. « Il va y en avoir une relance. Le travail est déjà commencé. Chacune de vos régions a identifié ses forces et ses avenues de développement. Les énergies renouvelables, les télécommunications et la production en serre au Bas-Saint-Laurent ainsi que la foresterie, l’éolien et le tourisme en Gaspésie. Ce qu’il faut faire, c’est se demander comment on peut faire mieux qu’avant », précise M. Cormier.
Toujours selon Desjardins, il faut prioriser l’achat local et développer des projets de culture en serre afin de favoriser notre souveraineté alimentaire. « Les choses deviennent de plus en plus collectives. C’est le modèle qui rejaillit pendant la pandémie. On devrait voir des entreprises de plus en plus impliquées socialement. Il reste des défis à surmonter, mais il y a un avenir prometteur ».
Parmi les autres données intéressantes, le Bas-Saint-Laurent arrive au dernier rang du Québec en matière de télétravail avec 59% des travailleurs. Cela s’explique probablement par le mauvais service d’Internet à haute vitesse.
Aliments Asta délistée par la Chine
La directrice générale des Aliments Asta de Saint-Alexandre de Kamouraska, Stéphanie Poitras, mentionne que l’entreprise emploie deux ou trois personnes à temps plein pour s’assurer de la désinfection de l’usine de transformation de porcs. « Je suis fière de mon équipe. Au début de la pandémie, il a fallu se virer de bord rapidement pour mettre en place des mesures sanitaires pour une équipe de 500 employés. Nous devons livrer 4 000 porcs par jour. On ne peut pas se permettre de fermer. Nous avons eu un cas et cela a eu des impacts. La Chine nous a délisté pendant un certain temps », raconte-t-elle.
Perspectives modestes en investissements
Pour les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie– Îles-de-la-Madeleine, les perspectives au chapitre de la croissance des investissements sont modestes. Des projets se poursuivront, dont la conversion de la route 185 en autoroute entre Saint-Louis-du-Ha! Ha! et Saint-Antonin (943 M$ de 2017 à 2025) et la réhabilitation du chemin de fer entre Matapédia et Gaspé (100 M$ de 2019 à 2025). Cela ne pourra toutefois pas compenser l’effervescence des dernières années liée aux chantiers éoliens d’envergure et à la construction de la cimenterie McInnis.