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Nouvelle de 17 h

Les préoccupations des Bicois prennent encore toute la place

«On dirait que c’est toujours plus compliqué quand c’est pour le Bic!»
Les candidats qui aspirent à faire partie du prochain conseil municipal sont invités à réfléchir au sort des personnes à faible revenu. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

L’assemblée ordinaire du conseil municipal de Rimouski a encore été en bonne partie monopolisée par des dossiers qui préoccupent des citoyens du district du Bic, hier soir.

Après les districts électoraux, l’autonomie alimentaire, les problèmes d’asphaltage du 3e rang et l’absence de la conseillère du Bic des assemblées du conseil en comité plénier, ce sont les questions d’ordre architectural et patrimonial qui ont fait l’objet de discussions, hier.

Phénomène rare et curieux : il y a eu beaucoup de questions pendant la période de consultation publique sur le plan d’intégration architectural (PIA) pour Sainte-Blandine et le Bic, et des questions acheminées par messagerie par des citoyens, mais aucune question lors de la « vraie » période de questions, celle qui conclut l’assemblée. Le monde à l’envers!

La Ville a fait des consultations à Sainte-Blandine, où tout le monde était d’accord, alors que la même démarche a frappé un mur, au Bic. Un même projet et deux réalités qui incitent le conseil à repousser l’adoption d’un règlement.

Toujours plus compliqué?

Constatant l’intensité de la reprise des échanges entre le conseil municipal et des citoyens du Bic, hier soir, un contribuable a fait remarquer ce qui suit à l’auteur de ces lignes : « On dirait que c’est toujours plus compliqué, quand c’est pour le Bic! ». Le journal constate que cette observation, bien des citoyens ont dû se la faire récemment.

Nous avons donc invité une demi-douzaine des 12 élus de Rimouski à se prononcer sur la prémisse de ce citoyen. Est-ce toujours plus compliqué quand il s’agit du Bic? Est-ce passager ou signe d’un malaise plus profond qui pourrait remonter à l’annexion de 2009?

Le maire passe son tour

« Je ne commenterai pas cette observation, mais vous pouvez toujours consulter les autres membres du conseil », a répondu brièvement le maire, Marc Parent.

Les autres élus consultés ont d’ailleurs accepté de livrer leur appréciation de la situation pour les lecteurs du journal le soir.

 Frictions

« Je vais être honnête avec vous : je ne comprends pas tout ce qui se passe ces jours-ci au Bic. J’ai beaucoup d’amis au Bic, j’en ai même qui se sont impliqués dans ma campagne électorale! Avant cette année et avant ce mandat, il me semble qu’il y avait moins de frictions. Comme citoyen de Rimouski, quand j’étais de l’autre côté, dans la salle, à proposer ou demander des choses pour les groupes culturels, je ne voyais pas les dissensions que je vois maintenant. »

« Ils ont un sentiment d’appartenance très fort, qu’on se doit de respecter. Est-ce que c’est plus compliqué au Bic? C’est sûr que la situation actuelle (exclusion de la conseillère) n’aide pas. Heureusement, nous sommes en processus de médiation avec madame Proulx et ça pourrait s’arranger. Ça va aider. Je n’étais pas là à l’époque de la fusion (annexion en fait) de 2009, alors je ne sais pas comment ça s’est passé », déclare le conseiller de Saint-Robert, Jocelyn Pelletier.

Un peu d’amertume

« Il y a un historique, au Bic, qui fait que beaucoup de gens sont attachés au patrimoine naturel et bâti, comme l’opposition qui s’est manifestée lorsqu’il y a eu un projet de développement résidentiel sur la crête (de la Pointe-au-Anglais) », reconnaît Dave Dumas, conseiller de Mont-Lebel/Sainte-Blandine.

« Il y a peut-être un peu d’amertume depuis l’annexion (2009). Certains pensent qu’ils ont perdu des acquis, d’autres qu’ils ont gagné des choses. Je ne suis pas un citoyen du Bic et je n’y ai jamais vécu, mais ce qu’on nous a souvent rapporté avant la fusion, c’est qu’il y a eu souvent des guerres de clocher par le passé. Rimouski n’est pas la seule ville où il y a encore des gens qui ont accepté difficilement les fusions. J’ai enseigné dans le Témiscouata et là aussi, il y a des guerres de clochers. Chaque village a ses mentalités », renchérit monsieur Dumas.

Petit groupe?

Le conseiller de Saint-Pie-X, Simon Saint-Pierre, se fait  prudent : « Je ne pense pas que c’est tout le Bic qui est en cause, je pense que c’est un petit groupe de Bicois. Il y a peut-être un peu d’amertume chez certains Bicois en raison de l’annexion de 2009. En tout cas, j’ai des amis au Bic moi aussi que je respecte beaucoup. »

Reviennent à la charge

 « Je ne dirai pas que c’est plus compliqué quand on parle du Bic, parce que c’est plus complexe et plus nuancé que ça. Je trouve que c’est simpliste de le voir comme ça. Ce que je vois, c’est qu’il y a des gens qui sont peut-être plus sensibles sur certains sujets qui les touchent en particulier. Comme le patrimoine. Il y a des sujets plus sensibles que d’autres, peu importe où on se trouve. Les gens du Bic ont peut-être plus besoin de s’exprimer sur une grande variété de sujets. Ça dépend du type de personne », remarque la conseillère du district Saint-Germain, Jennifer Murray.

Madame Murray a juste un léger reproche à adresser aux Bicois qui viennent passer leur message au conseil municipal : « Pour moi, ce ne sont pas les citoyens de tel ou tel district qui rendent les choses compliquées. Ça peut être plus la façon dont c’est abordé. Quand on dit à des gens du Bic qu’on a bien compris, ils reviennent à la charge deux, trois, quatre fois. Ça devient un peu harassant et on travaille déjà beaucoup. »

« Ça allait bien »

Évidemment, la conseillère du Bic, Virginie Proulx, n’apprécie pas les remarques du genre de celles de notre contribuable témoin. Elle estime que tout allait bien jusqu’à tout récemment.

« Il suffit de se souvenir que Le Bic a déjà été une municipalité à part entière il n’y a pas si longtemps. Le fait que je sois exclue des réunions du conseil en comité plénier n’aide sûrement pas. Il y a des gens engagés, au Bic, qui sont toujours là. Moi, je dirais que c’est toujours le processus le problème, la manière dont on traite de sujets importants. On dirait qu’on ne veut pas considérer les citoyens dans nos démarches pour que les projets fonctionnent bien et soient bien acceptés. C’est ce que les citoyens qui sont intervenus hier soir voulaient faire valoir. »

« Les citoyens du Bic sont ouverts. Ce n’est pas un défaut de vouloir participer à la vie municipale. Il se peut que les gens du Bic soient plus mobilisés que ceux d’autres districts. Si j’avais à identifier un moment charnière, ce serait plutôt la remise en question des limites du Bic avec le redécoupage des districts électoraux, l’année dernière. Jusque là, ça allait très bien », poursuit madame Proulx.

Relations Parent-Proulx

Si le maire Parent a décliné notre invitation à commenter la théorie du « c’est toujours compliqué au Bic », il a sauté sur une autre occasion de piquer au vif la conseillère Proulx, ce matin.

En entrevue à l’émission Info-Réveil de Radio-Canada, monsieur Parent a mis en parallèle le fait que le même projet de PIA approuvé à Sainte-Blandine était rejeté au Bic. Les premiers réclament de la souplesse dans l’application des règlements et les seconds, de la sévérité.

« On peut voir un « pattern » qui se répète. Au même titre que la conseillère (Proulx) s’opposait au redécoupage des districts, elle trouve également que la consultation a été mal faite au Bic, alors que la même consultation a bien passé à Sainte-Blandine. La consultation n’allait pas dans le sens qu’elle aurait aimé. Elle et des gens de sa garde rapprochée demandent donc un nouveau Plan d’intégration architectural plus contraignant, mais nous, autour de la table, on sait que les gens ne veulent pas ça », a-t-il tranché.

Plus capable!

La conseillère du Bic a entendu ces propos et les dénonce : « Il ment! Ce n’est pas vrai que je suis contre le PIA. Je suis vraiment fatiguée et « tannée » de subir des attaques injustifiées de la part du maire, qui profite de chaque occasion pour me discréditer. »

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