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Rétrospective 2020-juillet: un nouveau phénomène s’installe: la piétonnisation

Il faut penser dès maintenant aux restaurateurs et à une véritable relance économique, selon les deux élus. (Photo: journallesoir.ca)

 Début juillet, les entreprises d’ici tentent de s’adapter au contexte de la pandémie. Le journal le soir constate qu’un nouveau phénomène s’installe de lui-même au centre-ville de Rimouski : la piétonnisation.

Cette expression signifie, dans son sens large, ce qui favorise la circulation piétonne, mais signifie aussi une démarche menée par des commerçants pour rendre leur centre-ville plus agréable et plus pratique aux piétons, par exemple par le biais d’une signalisation plus présente ou en procédant à certains aménagements. Un peu comme on fait pour des terrasses urbaines, mais sans nécessairement fermer des rues à la circulation.

À travers le monde, Copenhague et Paris ont adopté le principe, tout comme Montréal, Rouyn-Noranda, Saint-Hyacinthe et Victoriaville, au Québec. Avec la réouverture des restaurants dans le contexte de l’après-crise de la COVID-19, la piétonnisation se fait une place, progressivement, au centre-ville de Rimouski.

Des travaux sont en cours Chez Germaine. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Chassé)

L’entraide, un atout incomparable

Le directeur général de la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER), Martin Beaulieu, voit plusieurs choses très positives dans ce phénomène. Comme le fait qu’on a toujours intérêt à s’unir pour faire face aux défis qui se présentent. À l’invitation du journal, monsieur Beaulieu a effectué quelques recherches pour mettre le phénomène en perspective.

De nouvelles installations au Pub Saint-Barnabé. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Chassé)

« Outre l’aspect qu’on ferme ou non des rues, ce que j’ai trouvé intéressant, c’est que des commerçants se donnent des références, ainsi, entre eux. Même hors du contexte COVID-19, c’est très porteur d’avenir. Dans des exemples que j’ai vus, le marchand de chaussures recommande ses clients à la boulangerie, la boulangerie recommande ses clients à un café; bref, on décide de s’entraider, qu’on soit concurrent ou non. »

La terrasse du restaurant Chez Gréco. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Chassé)

L’exemple du tourisme

« Il y a un esprit là-dedans, qu’on ne retrouve pas beaucoup, ailleurs. On le fait à la SOPER depuis 10 ans, avec le secteur touristique. Nos attraits majeurs se réfèrent entre eux. Ça permet d’augmenter la durée de séjour et ça favorise la consommation. C’est le principe qu’on a développé pour augmenter le temps de résidence. La vision est que si on offre un bouquet de produits, le visiteur peut passer quatre, six ou huit heures chez nous, au lieu de deux heures. La personne demeure ici plus longtemps et elle pourrait décider d’ajouter un repas et une nuit à l’hôtel, en surplus », rappelle monsieur Beaulieu.

« C’est un peu comme un centre commercial : puisqu’il y a plusieurs boutiques au même endroit qui offrent une gamme de produits diversifiés, ça facilite la rétention du consommateur. C’est aussi un geste de solidarité entre commerçants, même quand on est en concurrence, globalement. En tourisme, ça a été plus facile parce que le Site historique maritime de la Pointe-au-Père, par exemple, n’est pas un concurrent du parc du Bic. Ils sont en complémentarité. Ils créent ainsi une expérience qui ne touche pas qu’un seul aspect », poursuit-il.

Notion de bon voisinage

« C’est sûr que ceux qui font l’effort de créer ça vont en récolter les fruits. Dans les terrasses urbaines, s’il n’y a plus de place dans un endroit, on oriente les visiteurs vers d’autres tables, dans une notion de bon voisinage. C’est ce que j’appelle l’esprit de village, un esprit qu’on doit cultiver », remarque Martin Beaulieu.

« Nos hôteliers font souvent des démarches ensemble, aussi. On fait des promotions communes et ça fait partie du nouveau « vivre ensemble », de ce qu’a déclenché la crise du coronavirus comme nouvelle attitude chez chacun de nous. C’est sûr qu’on est moins fort quand on travaille tout seul et qu’on est plus fort quand on travaille ensemble », note-t-il enfin.

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