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Nouvelle de 18 h

«En période de crise, la priorité doit aller aux services aux citoyens»

-Le député Maxime Blanchette-Joncas
Maxime Blanchette-Joncas (© HOC-CDC, 2020 Crédit: Bernard Thibodeau, House of Commons Photo Services / Service de photographie de la Chambre des Communes)

Quand bien même on voudrait écarter le coronavirus de nos pensées en regardant vers l’avenir et la nouvelle année, le dur rappel à la réalité qui nous attend avec une éventuelle nouvelle période de confinement nous en empêche.

C’est en ce sens que réagit le député fédéral de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, lorsque le journal le soir lui demande quels seront les dossiers importants dans la prochaine année.

La question des voyageurs aériens qui augmentent les risques de contamination en se déplaçant, qui a occupé les derniers jours, en est un bon exemple, qui démontre aussi, selon le député, l’incapacité du gouvernement Trudeau de gérer adéquatement la crise sanitaire.

 « En période de crise, la priorité des priorités doit être de rendre aux citoyens les services dont ils ont besoin et auxquels ils sont en droit de s’attendre », soutient monsieur Blanchette-Joncas.

Les voyageurs

« J’ai reçu énormément de messages sur ma page Internet de député, par courriel, sur les médias sociaux, et par des appels téléphoniques durant les Fêtes. Les gens se sentaient vraiment offusqués (NDLR : à propos des voyageurs qui recevraient une allocation de 1 000 $ pour demeurer à la maison pendant la quarantaine alors qu’ils sont allés faire un voyage de divertissement). Il faut comprendre que la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique (PCMRÉ) n’est pas prévue pour les voyageurs qui sont allés à l’extérieur pour des raisons non essentielles. Il y a eu des failles dans le projet de loi (sur les prestations d’urgence). On nous (le Bloc) a reproché d’avoir appuyé le projet de loi, mais ce fut le 29 septembre et il fallait absolument le faire dans l’urgence, un couteau sur la gorge, pour poursuivre le soutien aux travailleurs en période de pandémie », explique-t-il.

« Ce qu’on déplore, c’est que le gouvernement aurait dû voir ça venir avant les Fêtes. Les signaux étaient clairs. On aurait pu sonder les gens en leur demandant où et pourquoi ils s’en allaient. Il y a eu un manque de resserrement des services douaniers aux aéroports et ça ne donne pas confiance aux Canadiens et aux Québécois par rapport aux directives du gouvernement fédéral, qui devaient exclusivement permettre les déplacements essentiels », estime Maxime Blanchette-Joncas.

Remboursement

Il n’y a pas que la prestation d’urgence qui a « encouragé » les voyages pendant les Fêtes, selon ce dernier : « Il faut rappeler qu’au Canada, les compagnies aériennes ne sont pas forcées de rembourser les voyageurs qui ont des contretemps majeurs. En Europe et aux États-Unis, c’est déjà chose faite. Ici, tu te bats pour avoir un crédit, dont tu ignores s’il va coïncider avec tes obligations, avec tes besoins et s’il aura une date d’expiration. Il faut que le Canada emboîte le pas. Il y a des gens qui préparent leurs voyages longtemps. Ils ont peut-être réservé leur voyage avant la crise. »

Le Bloc Québécois est prêt, selon le député Blanchette-Joncas, à collaborer avec le gouvernement pour changer la loi sur les prestations d’urgence et peut-être même rendre certaines dispositions rétroactives.

Manque de leadership

« Je pense qu’il faut souligner le manque de leadership du gouvernement. Comment ça se fait qu’on n’a pas encore pensé, depuis les 10 derniers mois, aux problèmes qu’on aurait avec les voyageurs qui reviendraient au pays? On le voit depuis mars : la gestion de la crise par le gouvernement Trudeau est déficiente et la grogne des citoyens est intense. Il ne s’est pas préparé à livrer les vaccins en quantité et en temps opportuns; il a réagit trop tard sur la nouvelle souche du coronavirus en provenance du Royaume-Uni. Il n’y a rien de parfait, mais on aurait dû apprendre de nos erreurs de la première vague », dénonce Maxime Blanchette-Joncas.

Soutenir les gens

« Il ne faut pas se conter d’histoires : on est encore dans la pandémie. Elle se prolonge. Quand un gouvernement implante de nouvelles mesures, ça peut prendre des semaines avant de voir le nombre de cas diminuer. Notre priorité des prochains mois sera donc de soutenir les gens d’ici. Il faut assurer un service aux citoyens très rapide, parce que les choses changent rapidement, parce qu’il y a encore des gens dont l’emploi ou l’entreprise seront encore menacés. »

« Depuis le mois de mars, on a des milliers d’appels de nos concitoyens mal pris avec la COVID-19. Quand un gouvernement déploie de nouveaux programmes, c’est très important de pouvoir communiquer avec les citoyens. Actuellement, ce sont nos équipes qui doivent prendre le relais. Les citoyens ont présentement trop de difficulté à joindre le gouvernement fédéral, par Internet ou par téléphone. C’est pour ça notamment qu’on s’est battu pour les services de Service Canada à Pohénégamook. Je constate que les services aux citoyens continuent de s’effriter. Comment un gouvernement peut-il continuer de couper des services à la population alors qu’on vit une crise, pour des économies de bout de chandelle? Pour moi, c’est révoltant », illustre le député.

Services Internet

Un dossier prioritaire pour le député Blanchette-Joncas en temps normal, celui de la qualité des services Internet, est aussi lié à la crise sanitaire.

« La téléphonie cellulaire et l’Internet haute vitesse sont incontournables pour le développement économique du Bas-Saint-Laurent, particulièrement dans le contexte de pandémie. Nous sommes la région la moins branchée sur haute-vitesse au Québec, ce qui m’apparaît inacceptable, surtout quand des écoliers et étudiants doivent suivre des cours à distance et qu’on doit faire du télétravail. Dans la MRC du Témiscouata, 44% des gens n’ont toujours pas accès à Internet haute vitesse. Onze des 19 municipalités du Témiscouata ont peu ou pas du tout accès à Internet. Le Bas-Saint-Laurent compte 87% de gens en haute vitesse contre 92% pour la moyenne provinciale » fait valoir Maxime Blanchette-Joncas.

Édifice vide

Parlant des services aux citoyens, Maxime Blanchette-Joncas entend favoriser l’occupation du territoire et appuyer le développement économique. Il va s’opposer à la cession du bâtiment fédéral situé face au palais de justice, au 180 avenue de la Cathédrale, à Rimouski.

« Cet édifice est vide depuis deux ans. Est-ce qu’on se départit du parc immobilier en région pour relocaliser des emplois à l’extérieur de la région? Ou est-ce qu’on veut centraliser les services? En vendant l’édifice, on aura l’excuse de ne plus avoir d’espace pour loger des fonctionnaires. Je me prépare. Je m’apprête à faire la démonstration qu’il y a une érosion des services du gouvernement fédéral en région. Je vais aussi faire une analyse exhaustive sur les pertes d’emplois fédéraux pour la région. La région paie sa juste part au fédéral et elle devrait recevoir sa juste part », conclut le député bloquiste.

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