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Loyer de plus de 1 000 $ pour un logement de 4 ½ : «complètement irréaliste»

Le prix moyen d’un logement de quatre pièces et demi est maintenant de plus de 1 000 $ au Québec. (Photo: Unsplash photos)

Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) tient aujourd’hui une journée d’actions pour réclamer un gel des loyers résidentiels pour l’année 2021.

L’activité se déroule en marge de la publication des indices d’estimation de loyer par le Tribunal administratif du logement (TAL) et dans le cadre de sa campagne « Les loyers explosent, un contrôle s’impose! ».

Pour le RCLALQ, dont fait partie le Comité logement Rimouski-Neigette, cette mesure doit être mise en place de toute urgence par la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, afin de donner un répit aux ménages locataires durement affectés par la crise du logement et par la crise sanitaire qui perdure.

Loyers moyens au Québec

Une récente étude produite par le RCLALQ démontre d’ailleurs que le loyer moyen d’un 4 ½ à louer au Québec est de 1 032 $ alors que pour un logement de trois chambres et plus, il faut s’attendre à débourser 1 300 $ chaque mois.

« Ces coûts sont complètement irréalistes pour les ménages à faibles revenus, surtout dans le contexte actuel où plusieurs d’entre eux ont subi des pertes d’emploi dans les derniers mois. L’Ontario et la Colombie-Britannique ont gelé les loyers résidentiels pour 2021, qu’attend le Québec? »,s’interroge Maxime Roy-Allard, porte-parole du RCLALQ.

L’immobilier n’a pas ralenti malgré la pandémie, bien au contraire, entraînant même une surenchère dans plusieurs secteurs. Et quand les immeubles sont trop chers, cela a bien évidemment des conséquences sur le coût des loyers des locataires.

Croissance des demandes d’éviction

« Dans la dernière année, nous avons observé une très forte croissance des demandes visant l’éviction de locataires, surtout de la part de nouveaux propriétaires envers des locataires qui habitaient leur logement depuis longtemps. Jugeant les loyers trop bas, ils souhaitent expulser pour augmenter abusivement les loyers. Un gel permettrait de contrecarrer immédiatement cette pratique illégale et viendrait, du même coup, protéger les locataires âgés, qui souvent, sont ceux qui habitent le même logement depuis plusieurs années » suggère le porte-parole.

Pas de contrôle des loyers

Contrairement à ce qui peut être véhiculé dans l’opinion publique, il est faux, selon le Regroupement, de dire qu’il existe un contrôle des loyers au Québec. Si les indices d’estimation de loyer, qui seront publiés par le Tribunal administratif du logement (TAL) aident les locataires à évaluer la hausse demandée par leur propriétaire, ils demeurent suggestifs et n’obligent aucunement les propriétaires à s’y conformer.

 « Le fardeau du refus de la hausse de loyer repose entièrement sur les épaules du locataire. Une hausse de loyer abusive demeure légale si elle n’est pas refusée par le locataire. Or, il s’agit d’un droit qui est peu revendiqué, soit par méconnaissance, soit par crainte de subir les représailles du propriétaire. Pour freiner ce phénomène et en attendant l’introduction de réelles mesures de contrôle des loyers comme nous le réclamons dans le cadre de notre campagne, un gel des hausses pour 2021 est absolument nécessaire » mentionne monsieur Roy-Allard.

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