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Allègement des mesures sanitaires : des lendemains qui déchantent

Un propriétaire de bar ne demande qu’à faire la démonstration qu’il peut opérer en sécurité
«Nous avions fait ce qu’il y avait à faire lors du premier déconfinement.» (Photo: courtoisie, Luc Pichette)

Les allègements aux contraintes sanitaires proposées par le premier ministre du Québec, François Legault, et la direction nationale de la Santé publique ont peut-être fait plaisir à certains citoyens, élus et entrepreneurs, mais pas à tous.

Par exemple, à des parents qui souhaitaient la reprise des activités de compétition en hockey mineur ou encore des propriétaires de bars qui souhaitent rouvrir leurs portes le plus tôt possible et déplorent la situation de concurrence créée par le gouvernement avec la loi 72, qui permet aux restaurateurs de vendre de l’alcool sans servir de repas. Inversement, les bars qui peuvent rouvrir sont ceux qui servent des aliments.

Le tenancier Luc Pichette, qui travaille dans ce domaine depuis 40 ans, se fait un peu le défenseur et représentant des autres bars de Rimouski.

Faire pression

« Je pense que je ne me trompe pas en disant que nous sommes pas mal tous en beau mautadit! Nous sommes encore laissés pour compte, les derniers auxquels on pense. Je suis en contact deux associations pour faire valoir nos droits,  l’Association des bars, brasseries et tavernes du Québec et de la Nouvelle association des bars du Québec. On essaye de faire pression sur le gouvernement », exprime-t-il.

S’il y a eu un couvre-feu à 20 h et qu’il a contribué à diminuer la contamination, n’était-ce pas parce que ce sont justement les oiseaux nocturnes qui seraient une partie du problème?

Injustice

« Pas vraiment, car nous sommes dans une période où c’est davantage la clientèle des « 5 à 7 » (17 h-19 h) qui est importante. Et si les gens qui aiment faire des « 5 à 7 » ne vont pas dans les bars, où iront-ils? Dans un restaurant! C’est devenu une concurrence déloyale. Ça menace beaucoup d’entreprises et c’est une injustice flagrante », soutient monsieur Pichette.

« Nous ne demandons qu’à démontrer que nous pouvons rouvrir nos entreprises en gens responsables et mettre en place les mesures nécessaires. Nous l’avons fait avec succès de juillet à décembre dernier, après la première vague de la pandémie. Nous avons installé des plexiglas, réaménagé notre salle et réduit le nombre de places de 150 à 50, rendu du « purel » disponible dans tous les coins, etc. Chez nous, au Campus, les policiers sont venus faire des visites trois fois et ont confirmé que tout était en règle, chaque fois », rappelle monsieur Pichette.

Une douzaine d’emplois à temps partiel et permanents sont en jeu seulement dans son établissement.

Des élus satisfaits

À l’autre bout du spectre, les membres de la Table régionale des élu(e)s municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL) accueillent avec satisfaction l’allègement des mesures de confinement pour la région.

« Nous avons une situation enviable au Bas-Saint-Laurent, notamment en raison du respect des mesures de prévention par la population, les entreprises et les commerces de la région. À partir du 8 février, grâce à cet effort collectif, nous retrouverons tous un peu plus de liberté au sein de nos communautés », a déclaré Michel Lagacé, préfet de la MRC de Rivière-du-Loup et président de la TREMBSL.

Michel Lagacé (photo: Pierre Michaud-archives)

L’ouverture de tous les commerces et des restaurants est particulièrement appréciée. « Le fait de repousser l’heure du couvre-feu à 21 h 30 favorisera l’activité commerciale, tout en limitant la capacité pour les gens des zones chaudes de venir dans la région », souligne par ailleurs Francis St-Pierre, préfet de la MRC de Rimouski-Neigette et membre de la Table.

Francis St-Pierre (Photo: courtoisie)

Les élus estiment qu’il ne faut toutefois pas baisser la garde. « C’est notre comportement exemplaire qui a permis cet assouplissement », rappelle Rénald Bernier, maire de Saint-Pascal et membre du comité exécutif de la TREMBSL. « Nous ne vivons pas sous une cloche de verre. Nous devons donc rester vigilants, dans un contexte où la pression accumulée sur le réseau de la santé et des services sociaux est encore très forte au Québec. Nous invitons les gens des zones chaudes à respecter l’interdiction de déplacements interrégionaux non essentiels et le gouvernement du Québec à surveiller de près la situation », ajoute monsieur Bernier.

« Nous comprenons qu’il faut maintenir un certain nombre de mesures contraignantes dans le contexte actuel. Or, la meilleure façon de parvenir à les lever, c’est de continuer à respecter les règles de prévention et d’endiguer la propagation. Nous soutenons ainsi concrètement les travailleurs et travailleuses de notre système de santé qui se dévouent corps et âme depuis maintenant 11 mois », conclut Michel Lagacé.

 Député

Le député Harold LeBel a lui aussi réagi positivement, en ces termes :

« La région de l’Est du Québec a été reclassée en zone orange. C’est une décision attendue et bienvenue pour la population de la région. C’est une bonne nouvelle pour nos entreprises de commerce et de restauration que je vous invite d’ailleurs à redécouvrir. Cela viendra aussi, je l’espère, calmer l’anxiété que vivent malheureusement beaucoup de nos jeunes, les étudiants et les aînés. »

« C’est une décision prudente et sécuritaire avec un couvre-feu prévu à 21 h 30. Je crois que ces mesures assouplies sont le reflet des efforts et du respect des mesures pandémiques par nos concitoyennes et concitoyens. Je suis fier d’elles et d’eux. Il nous faut continuer à vivre avec ce respect et cette rigueur. Nous savons qu’avec le vaccin nous retrouverons une vie plus normale dans quelques mois. Il y a de l’espoir. Je tiens à remercier le personnel de la santé qui est présent sans relâche depuis près d’un an dans des conditions extrêmement difficiles. On ne lâche pas », déclare-t-il.

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