Nouvelle de 18 h > Un professionnel de l’éducation sur trois songerait à quitter son emploi
Nouvelle de 18 h

Un professionnel de l’éducation sur trois songerait à quitter son emploi

Des membres de l Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) lors d’une récente manifestation. (Photo: Facebook-FPPE-CSQ)

La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), a dévoilé cette semaine une enquête menée auprès de ses membres qui révèle que le tiers de ceux-ci songe à quitter leur emploi.

Le sondage a été mené en février dernier auprès des 10 000 professionnel(le)s membres de la Fédération au Québec. Près du tiers d’entre eux, soit 3 060 personnes, ont répondu à l’enquête.

Désarroi professionnel

Le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry, qualifie ces données de très préoccupantes dans le contexte où il y a déjà un manque criant de professionnelles et professionnels de l’éducation dans le réseau scolaire pour venir en aide aux élèves ayant des besoins particuliers.

« Les raisons invoquées, par ordre d’importance, pour expliquer ce désarroi professionnel sont la lourdeur du travail (63 %), le manque de reconnaissance (49 %) et le salaire (41 %). Fait remarquable : parmi ceux qui envisagent de quitter leur emploi, la moitié d’entre eux opteraient en premier lieu pour un emploi similaire au privé. Cette donnée est très révélatrice puisqu’elle confirme que ce sont les conditions de travail, dans le secteur public, qui sont devenues intenables pour un grand nombre de professionnelles et professionnels », précise Jacques Landry.

Une surcharge de travail généralisée

Ce dernier ajoute qu’il ne faut pas se surprendre si les centres de services scolaires peinent non seulement à attirer des professionnelles et professionnels, mais également à garder en emploi celles et ceux qui se trouvent déjà dans le réseau scolaire. La cause directe serait la surcharge de travail, qui est « malheureusement généralisée. »

Jacques Landry ajoute que cette lourdeur de la charge de travail s’explique par des raisons bien précises, qui ont été identifiées par 2 105 répondantes et répondants :

  • 56 % l’attribuent au manque de ressources dans leur corps d’emploi, comme première raison;
  • 51 % mentionnent également un manque de ressources dans d’autres catégories d’emploi (enseignant, personnel technique et de soutien).

Quant au manque de ressources professionnelles, les répondantes et les répondants au sondage croient qu’il est attribuable à une incapacité à combler les postes (66 %), à des difficultés à retenir les ressources professionnelles (59 %) et au non-remplacement des personnes absentes (58 %).

Des besoins d’aide non comblés

Le président de la FPPE-CSQ déplore que ce sont les élèves ayant besoin d’aide qui écopent des conséquences de ce manque de ressources professionnelles, additionné au problème d’attraction et de rétention du personnel.

« C’est clair qu’il y a un grand nombre d’élèves ayant des besoins particuliers qui ne reçoivent pas les services professionnels auxquels ils auraient droit. En effet, 78 % des répondants au sondage affirment que seuls les élèves ayant un problème jugé urgent ont accès à un service. De plus, 73 % considèrent qu’il leur est impossible de faire le nombre de suivis requis, alors que 66 % disent ne pas pouvoir faire d’interventions préventives », de mentionner le leader syndical.

Les négociations piétinent

Dans ce contexte, le président de la FPPE-CSQ juge cruciale la négociation actuellement en cours avec le gouvernement du Québec pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public.

« Nous faisons face à un gouvernement qui prétend que l’éducation est sa priorité, mais qui ne propose rien de concret aux tables de négociation pour améliorer la situation actuelle, qui ne cesse de se détériorer. Les porte-parole du gouvernement se comportent comme s’ils ne réalisaient pas à quel point la situation est déjà très sérieuse et met en péril la réussite éducative et l’avenir de nombreux élèves dans nos écoles. Au moment actuel, l’offre qui est sur la table correspond annuellement à 75 dollars par professionnel pour bonifier l’ensemble des conditions de travail, ce qui est absolument ridicule », stipule le président Jacques Landry.

Ce dernier conclut en invitant le premier ministre François Legault à démontrer concrètement que son gouvernement a à cœur l’avenir de l’éducation publique au Québec en donnant le mandat à ses négociateurs d’identifier, avec nous, des mesures concrètes pour régler les problèmes urgents de manque de ressources professionnelles dans nos écoles.

Importante tournée québécoise

La FPPE-CSQ débutera lundi une tournée médiatique à travers le Québec afin de dévoiler les résultats de son sondage par région et mobiliser ses membres en vue des négociations en cours.

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