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Nouvelle de 17 h

«Si vous voulez protéger l’orgue, protégez la cathédrale!»

La titulaire de l’orgue, Josée April, constate les dégâts du vandalisme
L’artiste Josée April au clavier de l’orgue de la cathédrale. (Photo: Facebook-Josée April)

La titulaire de l’orgue de la cathédrale de Rimouski, Josée April, s’est rendue sur les lieux hier soir, pour constater les dégâts causés par les actes de vandalisme de la semaine dernière.

Dans la nuit du 23 au 24 mars dernier, des vandales se sont introduits dans la cathédrale de Rimouski, fermée au public depuis novembre 2014, pour causer des dommages jugés importants à différents biens, principalement l’orgue.

« J’ai été sur place de 16 h 45 à 17 h 30. J’ai regardé l’état général et j’ai joué l’orgue. En jouant, on peut savoir par les notes quel tuyau manque. Il n’y a que des tuyaux de chamade qui ont été affectés. Ce sont les tuyaux qui sont horizontaux, qu’on voit devant soi quand on est au clavier. On les appelle aussi trompettes en chamade. Ce sont des jeux d’hanche et il n’y a pas beaucoup d’orgues qui en possèdent. Les trompettes en chamade sont d’abord apparues sur des orgues espagnols. Ça a été un peu repris au Québec, mais vraiment pas beaucoup, sur de gros et beaux instruments comme le nôtre, pour interpréter le style néo-classique », observe madame April.

Sécuriser les lieux

« Celles qui ont été abimées sont dans la première octave des notes graves. Il va falloir les faire réparer, c’est certain. Ça va demander une restauration et ça va coûter des sous, parce que c’est du travail artisanal. Ce sont des orgues faits à la main, un par un. Pour le reste, les grands tuyaux verticaux, la mécanique, la soufflerie, rien n’a été endommagé. Les vandales ne sont pas allés dans ces parties de l’orgue. Je crois que le plus important, maintenant, est de sécuriser les lieux, fermer toutes les issues pour éviter que ça ne se reproduise », explique aussi l’enseignante au Conservatoire de Rimouski et musicienne.

Une trompette de chamade abîmée. (Photo: courtoisie, Josée April)

Campagne de financement

« Une collecte de fonds est lancée, car il faut savoir que l’état des finances de la Fabrique se résume à presque rien. Un fonds est mis en place et ceux qui souhaitent verser un don peuvent obtenir un reçu fiscal, mais il faut faire ce don à la Fabrique (Fabrique Saint-Germain, 11, rue Saint-Germain Ouest, Rimouski, G5L 4B4). C’est la Fabrique qui paye les comptes et qui va payer les réparations à l’orgue. La Fabrique est disposée à procéder à la réparation et à faire tout ce qu’il faut pour sécuriser l’endroit », renchérit Josée April.

Les fameuses trompettes de chamade. (Photo: courtoisie)

Le grand désastre

Madame April y va des remarques suivantes, lorsqu’invitée à livrer ses conclusions :

« En fin de compte, le clou de notre discussion devrait être ce qui suit : le grand désastre dans tout ça, c’est que la cathédrale soit fermée depuis 2014. Le carnet de santé de l’été 2020 a démontré que ça vaut la peine d’investir dans ce lieu patrimonial qui touche les Rimouskois et qui est au cœur de leur vie. Investir dans la réparation de la cathédrale, c’est sauver l’orgue. Je crois que c’est là l’essentiel du propos. Cet orgue d’une valeur de 3,5 M$ est l’un des plus beaux et des plus grands du Québec. Je crois qu’on doit en être fier. Merci d’avance à tous ceux qui s’investissent et qui s’investiront pour la cause. Travaillons tous ensemble pour sauver la cathédrale. »

Josée April (Photo: courtoisie)

Le sergent Claude Doiron de la Sûreté du Québec confirme que l’enquête sur les actes de vandalisme de la semaine dernière se poursuit. Le policier rappelle que toute information pertinente peut être rapportée au  1-800 659-4264.

C’est par une porte donnant accès à l’entre-toit de la cathédrale, du côté Ouest, que sont entrés les vandales. (Photo: Facebook-Pascal Gagnon)

Monseigneur Grondin se dit prêt à sacrifier l’archevêché

Par ailleurs, Radio-Canada a diffusé en début d’après-midi une nouvelle dans laquelle l’archevêque Denis Grondin y va d’un commentaire des plus étonnants.

Dans une de ses rares entrevues, l’archevêque de Rimouski s’est dit prêt à vendre son palais épiscopal pour financer, en partie, un projet de restauration de la cathédrale.

« Là vous allez enregistrer cela, a pris soin de s’assurer, sourire en coin, Denis Grondin, septième archevêque de Rimouski. Moi je n’ai pas peur de déménager s’il le faut; nous allons mettre une part [financière] quitte à vendre l’archevêché. » Monseigneur Grondin a ajouté avoir fait des vérifications auprès de Rome qui serait favorable à cette option. Nous on pourrait être locataires, mais une part de cette somme  [de la vente]  ira pour la cathédrale », rapporte notre collègue Michel-Félix Tremblay.

Ci-dessous, écoutez l’orgue de la cathédrale, lors d’une répétition enregistrée en décembre dernier:

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