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Maxime Blanchette-Joncas sort de ses gonds au Comité des comptes publics

Maxime Blanchette-Joncas (© HOC-CDC Credit: Bernard Thibodeau, House of Commons Photo Services)

(Alexandre D’Astous)-Le député bloquiste de Rimouski-Neigette-Témiscouata-les-Basques, Maxime Blanchette-Joncas s’est insurgé, mardi, lors d’une interminable réunion du Comité des comptes publics des Communes, contre le manque de transparence d’un haut fonctionnaire du ministère des Finances.

Il a dû revenir à la charge à plusieurs reprises pour tenter d’obtenir une explication claire quant à la non-divulgation aux parlementaires de renseignements cruciaux concernant le programme de Subvention salariale d’urgence du Canada, qui a coûté plus de 100 milliards de dollars. Ces documents ont mené la Vérificatrice générale à déposer un rapport dévastateur à ce sujet.

À l’issue d’une houleuse réunion du comité, dont il est le vice-président, le député Blanchette-Joncas est sorti outré du manque de transparence d’un sous-ministre de Finances Canada, qui refusait non pas de divulguer les chiffres requis, mais bien d’expliquer pourquoi il ne pouvait les pas les rendre publics, puisqu’il s’agissait d’un « secret du Cabinet ».

Une poignée dans le dos

« La Vérificatrice générale a eu accès à des données de première importance pour produire un rapport accablant contre le gouvernement libéral et la même haute fonction publique refuse de transmettre ces chiffres aux députés chargés de surveiller les dépenses du gouvernement. On a un sérieux problème de transparence! La Vérificatrice générale est une officière du Parlement, donc des députés et des contribuables, pas du gouvernement ou des ministres et de la haute fonction publique! », a lancé le député Blanchette-Joncas. Pour ce dernier, il en va du principe même de la reddition de compte du gouvernement envers le Parlement.

Après avoir talonné plusieurs fois les hauts fonctionnaires présents, le député bloquiste a perdu patience. « Je ne sais pas quoi vous dire… j’ai-tu une poignée dans le dos? Vous ne répondez pas à la question! Qui prend la décision [de ne pas divulguer les données aux parlementaires]? Est-ce le ministère des Finances ou le Conseil privé [NDLR Le ministère du premier ministre]? C’est ça qu’on veut savoir! Vous dépensez des sommes pharaoniques dans un programme, plus de 100 milliards de dollars […] ça ne fait pas sérieux, il y a un manque de transparence dans votre ministère! […] Pourquoi vous ne répondez pas à la question? Qui a pris la décision? Est-ce votre ministère ou c’est le Conseil privé? Je pense que c’est assez clair : les deux choix de réponse, A ou B! » Le sous-ministre a dû finalement admettre que la décision incombait à son ministère.

Secret du Cabinet

La haute direction du ministère des Finances a choisi de se réfugier sous la notion obscure de « secret du Cabinet », donc d’éviter la divulgation publique de ses données, afin de ne pas fournir de chiffres exacts au Comité des comptes publics qui devait examiner le rapport désastreux en ce sens de la Vérificatrice générale. « Je veux bien croire que la pandémie a le dos large, mais justement, l’ombre de celle-ci sur les finances publiques ne devrait pas l’être autant! », a conclu Maxime Blanchette-Joncas.

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