Permis du CSAR : le prix à payer pour protéger les chiens et les chats
Le Centre de services animaliers de Rimouski (le CSAR) annonçait récemment l’instauration d’un permis pour les animaux domestiques sur le territoire de la Ville qui a suscité bien des interrogations chez les citoyens.
Ce nouveau règlement stipule que les propriétaires de chiens et de chats doivent obtenir un permis. Ce permis, qui devra être renouvelé annuellement pour un tarif dont le coût dépendra, selon le cas, s’accompagnera de l’obtention d’une médaille (ou d’une micropuce) qui permettra au CSAR d’identifier les chats et les chiens en cas de besoin.
La nouvelle directrice du centre, Jeanne Mercier, souhaite faire savoir aux gens que de telles mesures sont adoptées dans le but de protéger les animaux.
Elle relate le long processus qui s’est débuté en octobre 2018 et qui a permis d’instaurer le règlement, qui est déjà en vigueur dans plusieurs municipalités du Québec : « C’est un règlement initialement provincial, maintenant l’enregistrement est obligatoire et c’est le gouvernement du Québec qui a lancé la mesure. Le règlement avait été mis en place initialement en 2018 donc il y avait eu plusieurs conseils municipaux et ça été lancé en même temps que les règlements qui concernait la stérilisation des chats extérieurs, l’enregistrement, les chiens mordeurs et tout ce qui est permis aussi. »
« Finalement, le conseil municipal a décidé de mettre sur pause le règlement sur les médailles et les permis, parce qu’il manquait des ressources ici au refuge pour s’occuper d’enregistrer tous les animaux de la ville. Avec le déménagement dans les nouveaux locaux, nous avons plus de membres dans notre équipe. Nous avons l’adjointe administrative qui est arrivée début mai, moi aussi je suis arrivé en début mai et on a deux nouvelles ressources aussi : des étudiants qui font de l’animalière et le préposé aux activités qui s’occupe de faire de la sensibilisation par rapport à ce nouveau règlement-là. Alors maintenant que nous avons les ressources pour le faire, nous avons relancé le projet qui a été adopté le 17 mai pour recommencer le règlement le 1er juin », précise madame Mercier.
La raison des permis
Pour justifier les permis, Jeanne Mercier énonce deux aspects qui sont entrés en considération lors de l’instauration du règlement.
« Il y a plusieurs raisons qui expliquent pourquoi on enregistre les animaux. Premièrement, ça nous fait de bons revenus annuels, parce qu’on est un organisme à but non lucratif qui a besoin de financement. Donc, nous n’avons pas nécessairement un gros budget annuellement pour faire les services qu’on offre : l’hébergement, la cession d’animaux. Il faut savoir que lorsqu’on prend un chat abandonné, on l’envoie chez le vétérinaire, on lui fait faire ses vaccins, on s’en occupe, on le nourrit. »
« S’il a des maladies on les traite ; on paye même la stérilisation. Donc, les clients qui adoptent et qui font stériliser leur chat, on les rembourse. Au final, on reçoit un tarif qui est moindre que ce que nous dépensons en frais de vétérinaire. On vend les animaux à perte. Ça devient vraiment avantageux pour nous et aucun revenu des permis ne va à la Ville. C’est directement à l’organisme que ça revient », argumente madame Mercier.
Dans le système
« Deuxièmement, on a une vingtaine de cas de chats perdus par semaine pour les animaux de la ville. On a beaucoup de clients qui nous appellent pour savoir si l’on a retrouvé leur chat. Il y a aussi des gens qui viennent nous en porter. En enregistrant les animaux, ça permet vraiment de dire : « ce chat-là, nous l’avons dans notre système », alors on peut savoir à qui il est et on appelle directement la personne. Il faut savoir aussi que nous avons des frais de pension de 15 $ par jour. En ayant les médailles et en entrant dans notre base de données les numéros qui s’y trouvent, on peut savoir directement à qui est associé le numéro : tel propriétaire habite à tel endroit ; on a son numéro de téléphone, donc on peut l’appeler. Même chose si un client nous appelle au lieu de venir nous porter le chat : on peut lui donner directement les coordonnées. »
« Aussi on sait qu’avec les déménagements, beaucoup d’animaux sont abandonnés, alors en ayant enregistré les animaux, on est capable de retrouver les personnes qui abandonnent leurs animaux. La SPA de l’Estrie, qui justement, ça fait hyper longtemps qu’elle enregistre ses animaux, ont déclaré dans ses statistiques annuelles que ce sont 99% des animaux qui sont enregistrés qui retrouvent le chemin de la maison, comparativement aux animaux qui ne sont pas enregistrés », constate Jeanne Mercier.
Cette dernière explique que, non seulement les permis permettent l’enregistrement des animaux et que cela permet de réduire le nombre d’animaux perdus ou abandonnés, mais qu’en plus, cela améliore les conditions de vie de ceux qui se trouvent déjà dans des refuges.